LE MONDE QUI NOUS ATTEND (3)
09 septembre 2008
Face au monde qui nous attend, la France n’a pas dit son dernier mot. Bien sûr, pour exister, elle aura besoin de s’appuyer sur une Europe forte aux institutions rénovées et efficaces. Déjà, sans qu’on s’en rendre compte, de nombreuses adaptations ont eu lieu, sans tapage et en dehors du brouhaha médiatique. Notre pays n’a plus rien à voir avec celui des années 70 ou 80 : l’ouverture sur l’extérieur, la concurrence, le pluralisme dominent. On est loin du corporatisme étroit qui le régissait alors. Les gouvernements qui se sont succédé ont cherché à adapter constamment le pays à un environnement en mutation permanente. Parallèlement, la pauvreté, contrairement à d’autres pays d’Europe, n’y a pas augmenté, même si elle a pris de nouveaux visages. On a beaucoup dit sur la diminution du temps de travail, mais elle a été compensée par une hyperproductivité qu’on ne trouve pas ailleurs.
Il reste à continuer les réformes, notamment celles de gouvernance, pour rendre notre état plus économe. Car c’est le maître mot des années à venir. Mais il faut réformer avec le discours de la méthode, expliquer ce qui va changer, pourquoi il faut changer et ce que l’on va y gagner. Il faut avouer que c’est rarement fait ou pas assez. Les adaptations permanentes auxquelles nous allons être confronté nécessitent un pacte social solide. La « flexsécurité » et les avancées sur le contrat de travail sont de natures à r
Le monde qui nous attend ne doit pas nous faire peur, pour peu que l’on prenne conscience des changements qui s’imposent à nous : nécessité du travail des séniors jusqu’à l’âge de la retraite, maîtrise des dépenses de santé centrées sur l’essentiel, amélioration de la performance du système éducatif… Les compétences techniques et les technologies ne nous manquent pas, mais elles doivent pouvoir s’appuyer sur une stratégie nationale mieux définie d’innovation et de recherche et développement : les prochaines « assises de l’innovation » devraient apporter des réponses concrètes. Et il nous reste, en plus des niches que constituent les jeux vidéo, les composants informatiques, le TGV, l’aéronautique,… de nombreux champs à investir tels que les biothechnologies, les énergies renouvelables, les nanotechnologies… C’est pourquoi il est urgent de réactiver nos filières scientifiques : les cursus de physique ont perdu 37% de leurs effectifs depuis 1995 et ceux de mathématiques 18% depuis 1998. En plus de nos savoir-faire, de nos savoirs, de nos terroirs … qui ne sont pas délocalisables, de nouvelles stratégies apparaissent, de nouveaux produits naissent, des organisations plus économes se mettent en place… Nous en parlerons dans la prochaine chronique.
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