DES REMISES EN CAUSE DOULOUREUSES
26 septembre 2008
La réforme su système financier mondial sera nécessaire et risque d’être sévère. Sa régulation et son contrôle sont inéluctables, ne serait-ce que parce que les Etats sont obligés d’engager des fonds énormes, par l’intermédiaire des banques centrales, pour empêcher que la crise s’étende à l’épargne des citoyens modestes. Ces pseudo nationalisations créent une situation de fait propice à donner aux pouvoirs politiques les moyens d’instaurer les instruments de contrôle dont personne ne voulait entendre parler jusqu’à maintenant : mise hors la loi des produits dérivés hypothécaires, réhaussement du plafond des réserves bancaires, autorité de surveillance munie de tous les outils pour débusquer les fraudeurs.
Aux Etats-Unis, c’est l’occasion inespérée pour Barak OBAMA de dire ce qu’il veut faire en étant lui-même : mettre au pas les oligarques qui réclament toujours plus de liberté pour aussitôt en abuser, rassembler les classes moyennes en s’engageant à réaliser les réformes indispensables.
En France, Nicolas SARKOZY a dit hier que l’Etat ne resterait pas les bras croisés, en dénonçant les errements scandaleux du système financier. Mais il faut reconnaître que la tempête arrive au pire moment, alors que les pouvoirs publics tentaient de relancer le pouvoir d’achat tout en réduisant la dette. L’année 2009 sera nécessairement une année budgétaire « encadrée » par la crise, obligeant le Gouvernement à faire des pauses qu’il ne souhaitait pas en ce qui concerne les prélèvements et la dette. Reste qu’il peut toujours continuer à agir sur les structures. Mais enfin, on ne peut s’empêcher de regretter qu’un ou deux milliards de nos banques partent en fumée alors qu’on peine à en prélever un petit pour financer le RSA.
La moralisation du capitalisme est nécessaire. Tout système livré à lui-même, sans contrôle, finit toujours par produire une catastrophe. Cela a été vrai du fascisme, du nazisme et du communisme. La réforme doit aussi être permanente pour que la vigilance de l’Etat et des Institutions Internationales de contrôle ne soient jamais prises en défaut.
On pourrait peut-être remettre en cause certaines de nos propositions et reconnaître nos erreurs et notre aveuglement.
Sur le site de l'Ump, voici le texte d'une des propositions de Nicolas Sarkozy :
"Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.
Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants."
Heureusement, nous n'avons pas eu le temps de le mettre en oeuvre et heureusement que Sarkozy n'est pas arrivé au pouvoir plus tôt.
C'est exactement ce genre de réformes qui a conduit nos sociétes dans une crise très profonde !
Economiquement, notre Droite, dirigée par des avocats ne sachant pas lire un bilan, est incompétente, ne nous voilons pas la face !
Rédigé par : Lucien Martin | 28 septembre 2008 à 09:16