PARISOT A LA MOUTARDE QUI LUI MONTE AU NEZ
15 avril 2008
Laurence PARISOT a décidé de changer les moeurs de notre patronat. Elle veut rénover le dialogue social dans notre pays et a à son actif déjà un beau palmarès : elle a réussi à boucler l'accord sur le "nouveau contrat de travail" et maintenant sur la représentation syndicale, sans que l'Etat s'en mêle ce qui n'est pas rien. Mais elle a encore du pain sur la planche quant à l'éthique. La mise en examen de Daniel DEWAVRIN, ancien Président de l'UIMM, dans le cadre de l'enquête sur l'utilisation de la "caisse noire", dans le prolongement de l'affaire GAUTIER-SAUVAGNAC et de sa scandaleuse indemnité, l'implication de personnalités dans le scandale EADS, où Noël FORGEARD et Arnaud LAGARDERE sont soupçonnéS de délit d'initié, les perquisitions au siège du MEDEF, jettent une ombre sur le grand patronat dont la Présidente se passerait bien.
Au moment où les Français souffrent d'une atonie salariale grignotée par la hausse des prix, où ils sont de plus en plus nombreux à ne plus joindre les deux bouts, ils sont en droit d'attendre une attitude exemplaire de ceux qui sont à la tête des entreprises. Evidemment, tous les patrons ne sont pas corrompus où rongés par le lucre, mais la multiplication des "affaires" mettant en jeu des sommes colossales, les parachutes dorés, la découverte des bonus et autres stock-options et les bénéfices records des entreprises du CAC 40 sont autant de faits qui semblent montrer que les chefs d'entreprises échappent à la loi, alors que les salariés, dont le moindre euro est comptabilisé, n'ont aucune échappatoire face à l'administration fiscale.
Beaucoup en arrivent à penser que les patrons ne jouent plus leur rôle social et qu'ils sont plus intéressés par leur revenu que par la protection de l'emploi et qu'on peut leur reprocher les délocalisations, les licenciements des salariés de plus de 50 ans ou le refus d'embaucher les jeunes, d'avoir cédé à la mondialisation en gelant ou réduisant les salaires en privilégiant le leur... Or pour l'Etat et la collectivité, la finalité de l'économie de marché c'est d'abord l'emploi avant le profit. On a trop souvent le sentiment que le rapport s'est inversé. C'est bien une question d'éthique. La patronne des patrons l'a très bien compris, et elle ne manque pas de courage. Elle l'a montré en affrontant les pontes de l'UIMM. Elle a surtout compris que tous les patrons doivent s'engager dans une gestion qui place l'emploi au même niveau que les bénéfices et qu'ils doivent changer de conduite s'ils ne veulent pas provoquer une crise sociale violente et profonde.
Heureusement que c'est Laurence PARISOT qui a été élue à la tête du MEDEF. Un peu de morale dans la machine ne fait pas de mal. Que se serait-il passé si cela avait été Denis GAUTIER-SAUVAGNAC ?
Apparemment il s'agit de bonne moutarde et cela est réconfortant même s'il y a encore beaucoup de chemin à faire!En ce qui concerne les "reproches"adressés aux patrons,il convient toujours de bien préciser qu'il s'agit de la "caste" des "grands patrons" car les patrons de PME et les "petits patrons"eux se comportent en citoyens responsables et font bien souvent passer l'intéret de leur entreprise et celui de leurs salariés avant le leur.Sans que cela ait un rapport direct il conviendrait aussi que les journalistes des media audiovisuels qui ne ratent aucune occasion de se poser en donneurs de leçon soient un peu moins gourmands eu égard à leurs mirobolants émoluments!!parfaitement injustifiés et injustifiables!!!
Rédigé par : JPP | 17 avril 2008 à 18:15