INCINERATEURS : SURRISQUE DE CANCERS CONFIRME
16 avril 2008
Les résultats définitifs de l'étude sur l'incidence des cancers à proximité des usines d'incinération d'ordures ménagères, publiés par l'institut de veille sanitaire (InVS) confirment le lien statistique entre les rejets atmosphériques et l'augmentation des cancers de toutes localisations chez les femmes et de certains cancers chez l'homme. Financée dans le cadre du plan cancer cette étude avait pour but d'analyser à un niveau collectif l'incidence des cancers en fonction de l'exposition aux rejets atmosphériques. Les résultats définitifs confirment les données 2006.Il existe bien une association significative entre la survenue des cancers et l'exposition sur une longue durée aux rejets de l'incinération. La fiabilité de l'étude ne peut pas être mise en cause. 135 123 cas de cancers comptabilisés au sein d'une population de 2,5 millions de personnes sur une période de dix ans dans les quatre départements concernés, la qualité des données recueillies avec des moyens performants, ne laissent aucune place au doute. Non seulement l'impact sanitaire des rejets atmosphériques doit être pris en compte, mais il pourrait même être sous-estimé compte tenu du temps de latence entre l'exposition et l'apparition des cancers.
Les mesures de réduction des émissions de polluants n'étaient donc pas sans fondement. Sont-elles suffisantes ? Là est le nouveau débat. La France a diminué de façon significative le recours à l'incinération : 292 usines en 1985, 213 en 2000, 130 en 2004. Mais l'inquiétude persiste. Certes l'étude démontre un lien statistique entre les rejets des années 1970-80 et l'augmentation des cancers. On ne peut pas lui faire dire autre chose. Cependant, de nombreux scientifiques et médecins argumentent que les résultats de l'étude sont plus inquiétants que prévus. A l'époque, les autorités administratives toujours en retard de quelques métros, affirmaient qu'il n'y avait pas de risque. Aujourd'hui, les nouvelles normes ne concernent que certains polluants. Or l'InVS n'incrimine pas un polluant particulier, mais le panache en général. Et les composés organiques volatils n'ont toujours pas fait l'objet d'études sur la santé. On ne contrôle les émissions que de quelques produits (dioxine, furanes, ...) mais le panache en contient des milliers qui ne sont même pas identifiés. Par ailleurs, les normes de rejets actuelles ne correspondent pas à une réalité sanitaire, mais à la faisabilité technique du moment. Autrement dit, l'innocuité du système de combustion est loin d'être démontrée. Le principe de précaution doit s'appliquer.
"L'incinérateur doit être envisagé en ultime recours" (Nicolas SARKOZY). Comme les alternatives existent, sont moins coûteuses et beaucoup moins polluantes, pourquoi prendre le risque ? .....
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