HISTOIRE
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40023

ON CHERCHE LE CENTRE....

La rénovation de la vie politique française achoppe aujourd'hui sur l'existence d'un centre dont personne ne sait plus ce qu'il représente. En fusionnant l'UDF avec le RPR pour faire l'UMP, au lendemain de la présidentielle de 2002, les responsables des deux formations avaient pris conscience qu'aux yeux de beaucoup d'électeurs, les différences affichées par leurs partis n'étaient plus lisibles. Le regroupement était donc logique. Seul François BAYROU a refusé d'entrer dans ce jeu, malgré l'adhésion de nombre de ses amis à la démarche comme Pierre MEHAIGNERIE ou Philippe DOUSTE-BLAZY. Une UDF réduite s'est donc maintenue contre vents et marées, avec un objectif simple : permettre à son leader de continuer d'exister pour se présenter à l'élection présidentielle. Ce qu'il a fait. La prise en main de l'UMP par Nicolas SARKOZY et la stratégie d'assèchement des voix du Front National lui a fait prendre un positionnement nettement plus droitier que sa composition réelle. De fait le centre ne trouve pas suffisament son espace d'expression au sein de l'UMP. Cela a ouvert une voie que François BAYROU a exploité dans l'élection, profitant aussi au passage du rejet de Ségolène ROYAL par un électorat de gauche modérée type DSK. De là est née une ambiguïté sur le positionnement du centre. C'est que par son discours, opportuniste ou de conviction, peu importe, Le chef du MODEM a cherché à capitaliser le résultat de son élection en adhésions avec une ligne politique adaptée à sa nouvelle clientèle. Mais voilà, comment faire cohabiter dans un même parti des élus traditionnellement de centre-droit avec une base militante plutôt de gauche ?

Où en est-on aujourd'hui après les élections municipales ?

D'abord, l'UMP connaît une crise managériale. Je n'ai jamais cru à l'efficacité d'une direction collégiale. Les décisions continuent d'être prises à l'Elysée. Voilà pourquoi, le parti ne marche plus. Et ce n'est pas en lui imposant des "sous-chefs", aussi talentueux soient-ils, nommés sans même prendre l'avis des adhérents, ne serait-ce qu'à travers les rouages représentatifs, qu'on arrangera les choses. Espérons que le bon sens reviendra vite, avant que la désaffection des adhésions ne se transforme en hémorragie....Et si on revenait à l'organisation prévue par Alain JUPPE et qui n'a jamais été mise en place avec des "courants" reconnus et qui s'expriment ? En attendant, l'UMP existe et, forte de ses groupes parlementaires, ne donne pas l'impression qu'elle va se disloquer demain. Son gros problème qu'il va falloir résoudre d'urgence : comment capter les 5 à 6% d'électeurs qui lui manquent pour passer la barre des 50% dans les élections.

Du côté du PS, ce n'est pas la joie non plus. La guerre des "chefs" ne fait que commencer. Les grandes manoeuvres sont lancées. Ségolène continue de jouer l'opinion, ce qui lui avait assez bien réussi. Elle ne peut pas jouer la carte de la prise du parti par les fédérations qui lui échappent. Elle nous refait le coup de la démocratie participative.... Mais on voit bien que le "père François" n'a pas dit son dernier mot. Et puis il y a tous ceux qui "y pensent" en se rasant le matin. Le poste de 1er secrétaire est la clé de la candidature de 2012. Chacun affûte donc son couteau. Mais il ne faut pas croire que le parti va mal. Il a l'habitude de ces joutes depuis des lustres. Croire que le PS va éclater est une vue de l'esprit. Comme les loups, ils se mangent entre eux, mais ils chassent toujours ensemble.

Reste le MODEM. La défaite de PAU pousse jusqu'à la caricature les échecs répétés de la stratégie de son chef. Il avait parié que l'UMP ne tiendrait pas six mois. Perdu. Il avait parié sur l'éclatement du PS ou au moins une alliance avec son aile de centre gauche. Perdu. Pire, avec l'ouverture de Nicolas SARKOZY et la création du "Nouveau CENTRE", il a perdu l'essentiel de son appui législatif en voyant partir le gros de ses troupes de députés. Il a voulu suivre une ligne pragmatique d'alliance ici à droite, ici à gauche, pour capitaliser le plus grand nombre d'élus aux municipales et reconstituer ce qui était le trésor de l'UDF. Perdu. Le parti de François BAYROU est aujourd'hui illisible, au point que ses derniers élus, comme Jean ARTHUIS le quittent. Mais il y avait déjà eu la défection de Jean-Marie CAVADA et de bien d'autres. Constat : le centre, depuis toujours, est le centre-droit. En France, c'est comme ça ! On ne peut pas faire le centre avec la gauche. Chaque fois que l'expérience a été tentée -la dernière avec Michel ROCARD-, ça s'est soldé par un échec. 

ALORS ? Il faut de toute urgence reconstruire un parti suffisamment costaud au centre-droit. Ressusciter l'UDF comme le souhaite Jean ARTHUIS ? compliqué juridiquement. Mais faute de pouvoir faire vivre le centre décemment dans l'UMP, il faut un parti allié sur son aile droite avec lequel les élections puissent se gagner. Les régionales sont dans deux ans. Cela donne largement le temps de l'organiser. Le potentiel existe en élus disponibles. Les électeurs sont toujours là. Ils ne demandent qu'à retrouver l'offre qui leur manque aujourd'hui. Rejouer le coup avec le MODEM ce serait prendre le risque de perdre à nouveau.

                                                                                    

                                              

Commentaires

Jibé 124

- Tant que l'on chantera l'oeuvre d'un certain Eugène Potier lors des réunions de quelque parti de gauche que ce soit... Il n'y aura pas de place de ce coté là pour les centristes qui, effarouchés par les paroles révolutionnaires de l'Internationale (l'oeuvre de Potier...), fuiront se réfugier du cotè libre du mur idéologique.
À moins qu'on ne change les paroles... Eugène ne nous en voudra pas ?
- C'est la cuite finale
Soulons nous car demain
L'eau minéraâââle
remplacera le vin !

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