HISTOIRE
AGNEAU PASCAL
ET MAINTENANT ?

MUNICIPALES : TOUJOURS COMPLEXES

D'abord les constantes : le taux de participation des électeurs est toujours plus faible que pour les élections nationales. Le taux d'abstention se tient généralement autour de 30% plus ou moins 5 points. C'est ainsi, il y a des citoyens qui ne votent que pour les présidentielles et les législatives. Les scrutins locaux ne les intéressent pas. Il suffit de parcourir les listes d'émargements pour s'en convaincre. Malheureusement, on les trouve plus à droite qu'à gauche où le civisme est plus militant. De plus, ce sont des élections intermédiaires et presque toujours le camp qui a gagné l'échéance nationale qui précède est moins mobilisé que le camp adverse. Ce qui fait que l'opposition s'y refait plus ou moins une santé. Pas en nombre de voix, mais en pourcentage.

Et puis, il faut distinguer le cas des grandes villes et celui des petits bourgs. Ce qui fait que cette consultation n'est jamais que l'addition d'innombrables enjeux locaux arbitrés par un électorat diversement motivé. Dans les petits villages, ceux dans lesquels tout le monde se connaît, la dimension personnelle prend le pas sur l'étiquette politique. On votera pour le sortant, sans se demander dans quel camp il vote au plan national, si c'est un bon gestionnaire. De même que le moment de l'élection peut être aussi celui de réglements de comptes... où les histoires de clochers prennent soudain beaucoup d'importance. Dans les villes moyennes, c'est un panachage de scrutin local et d'élection politique. 

Les grandes villes, elles, n'échappent pas à la dimension politique. Les électorats captifs y pèsent de tout leur poids et représentent la plupart du temps plus de la moitié du vote exprimé. Probablement en raison de l'anonymat qui résulte du grand nombre d'habitants. Je l'illustre avec cette phrase envoyée par un électeur d'Angers à Nathalie HERSANT lors de son porte-à-porte :" Vos programmes de toute façon je n'en lis aucun, moi je vote à gauche !". Elle aurait pu s'entendre dire la même phrase symétrique par un électeur de droite. On voit bien que la marge de manoeuvre électorale des uns et des autres pour convaincre du bien fondé d'un "projet" est très mince. Ce genre de répartie appelle tout candidat à l'humilité. Alors, faut-il politiser ou pas ? A mon avis, la question ne se pose même pas. Même en brouillant les cartes avec des listes "panachées", les tendances lourdes s'affirment : les votes ne sont jamais que des additions de motivations.... ou des soustractions. Et sur ce sujet, on ne peut pas faire l'abstraction de l'effet que peut avoir le comportement de tel leader national sur les différents électorats. Certes la dimension personnelle de la tête de liste n'est pas sans compter dans l'équation, mais c'est plus vrai à droite qu'à gauche où l'on vote plus volontiers "étiquette" que "binette". Le camp qui gagne alors est celui qui aura su le mieux ménager toutes les composantes qu'il appelle à voter pour lui. Ainsi, Jean-Claude ANTONINI a-t-il pu capter une bonne partie des voix d'extrême gauche quand son adversaire ne pouvait pas attirer celles du Font National réfugiées dans l'abstention.

On peut donc reprocher à la majorité en place de n'avoir pas su donner envie à son électorat de retourner aux urnes. Qu'elle se soit retrouvée piégée par le calendrier est une évidence. Mais ce n'est jamais qu'un contexte global. Il appartient aussi aux politiques locaux de s'évertuer à mobiliser leur camp et lui donner de bonnes raisons d'aller voter. C'est une condition essentielle qu'il faut remplir pour espérer gagner. Mais si tout le monde n'est pas sur le pont, cela se remarque vite. Alors, ne demandons pas au citoyen de base d'être plus royaliste que le roi.

                                                                                                                         

Commentaires

Philippe JOUSSAIN

Cela reviendrait-il à avouer qu'une partie de la droite angevine a manqué de lucidité par rapport aux enjeux de cette élection? que par dépit ou frilosité elle aurait préféré la continuité au changement? Or précisément, ce sont ces petits jeux de quitte ou double et de trahisons intéréssées (Caillard-Humeau, Thomazeau, Motteau, Péry...) qui depuis 1977 font qu'on en est là. On peut admettre que jusqu'en 1995, Monnier pouvait séduire un électorat centriste modéré. Mais aujourd'hui, raisonnablement qu'est-ce qui a manqué à Christophe Béchu et à sa liste? Que voulait-on qu'il fît de plus qu'il n'eût point déjà fait ou déjà dit?
Politiser le scrutin eût été suicidaire. Le centrer sur le projet, l'avenir d'Angers était la meilleure stratégie, et le résultat du premier tour en est la preuve éclatante. Peut-on parler de civisme des électeurs de gauche quand pour la partie d'entre eux qui a fait basculer le scrutin Angers a si peu compté, et quand les fantasmes et les peurs ont instillé dans la campagne de second tour leur dose de nocivité. Le véritable civisme, n'est-il pas au contraire dans le quotidien des rencontres vraies, celui vécu par tant de candidats et ceux qui les ont accompagnés. Certaines défaites sont plus honorables que des victoires achetées. Car celui qui achète est toujours redevable de quelque chose.
Si Antonini a gagné, ce n'est pas tant par mobilisation de l'extrême gauche mais par mobilisation des abstentionnistes. Car bien des électeurs du premier tour ne se sont pas déplacés. La réalité est simplement que le temps de l'élection pour ce qui concerne le second tour n'a pas été respecté: d'aucuns l'ont transformé en référendum anti-présidentiel par une campagne d'intoxication et de faux-semblants, acquerrant ainsi une courte mais déshonorante victoire. Il faudra peut-être par conséquent que pour les prochaines élections, les beaux quartiers se bougent un peu plus, parce que le prochain maire parce qu'Antonini selon toute vraisemblance démissionnera en cours de mandat sera sans doute tenté de revenir aux fondamentaux de l'union de la gauche. Une chose est sure, on ne peut pas et crier son mécontentement après coup et n'avoir rien fait ou si peu pour qu'il en fût autrement. Il faut le dire tout net: si l'on veut dans six ans imposer une autre majorité d'idées et de programme à Angers, il faudra arrêter les querelles de gribouilles dont nous constatons depuis trente ans les fruits que cela apporte. La première chose est de rester unis autour du groupe municipal d'opposition et de son leader.

Daniel HOULLE

S'il ne s'agissait que de la droite angevine.... Nous avons perdu beaucoup de villes à quelques dizaines de voix près. C'est un constat global. Cela ne dispense pas de regarder finement ce qui s'est passé chez nous, sans jouer aux "Diafoirus". Comme dans tout jeu, celui qui connaît le mieux les règles a plus de chances de gagner.

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