VENT DE TRAVERS
18 juin 2007
Le petit coup de vent de travers qui vient de permettre à l'opposition de se requinquer est là pour rappeler que le rapport de force avec la majorité ne correspondait pas avec l'image que le premier tour avait donné. Trop d'amplitude laissée par un électorat qui n'était pas totalement remobilisé après la défaite présidentielle aura permis finalement de donner de la consistance aux appels alarmants des leaders de la gauche.
Avec un même taux de participation on a ainsi assisté à un chassé-croisé d'électeurs : c'est visible à Angers où un balancement de 10 à 20% suivant les bureaux entre les deux tours correspondant à la démobilisation des uns et à la remobilisation des autres, plus la confusion entretenue par le MoDem dont les reports profitent plus à la gauche qu'à la droite, dessinent le tableau d'un rééquilibrage d'environ 4 points qui s'inscrit dans le mouvement constaté au niveau national. Le mouvement n'est pas assez puissant pour entamer les bastions : Roselyne BACHELOT, Hervé de CHARETTE, Gilles BOURDOULEIX sont bien réélus, même si le capital est entamé. Par contre, sur la 2ème circonscription il est suffisant pour inverser le résultat attendu. Que Dominique RICHARD ait fait une campagne exemplaire, qu'il ait été un parlementaire de grande qualité, qu'il ait apporté beaucoup à sa circonscription n'y changent rien. Qu'il ait eu à faire avec un adversaire pugnace, on le savait. Il lui aura manqué aussi les voix des électeurs du MoDem, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes puisque celui qui est battu est aussi celui qui était le plus proche de leurs idées. Mais ce ne sont pas vraiment les critères que retiennent les électeurs qui forgent leur décision à la lumière des médias nationaux.
La TVA sociale aura été aussi un révélateur et un avertissement à la majorité. Les électeurs de droite sont ombrageux : ils ont pu croire qu'on leur refaisait le coup de 1995 où après avoir trop promis, JUPPE a serré les boulons tellement fort qu'ils ont compris qu'on leur retirait d'une main ce qu'on avait donné de l'autre. Le thème était aussi pain béni pour la gauche, qui avec une mauvaise foi politique dont elle a le secret, s'est engouffrée dans la brèche pour hurler le plus fort possible à l'injustice et au tour de passe-passe.... Les socialistes ont été les premiers à penser à cette recette, mais font semblant de l'avoir oublié. Comme quoi, en politique, il ne faut jamais s'endormir sur ses lauriers et ne pas lancer les réformes sans qu'elles soient bien comprises, surtout quand on touche à des points aussi sensibles comme peut l'être le taux de TVA.
Il n'en reste pas moins que la France est en ordre de marche. Le Gouvernement a sa majorité pour avancer. C'est l'essentiel.
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