BAYROU LA MANIP'
05 mars 2007
L'UDF n'a cessé de clamer que François BAYROU ne prenait pas de voix à la droite. Pourtant, la génération spontanée électorale n'existe pas. L'ensemble instable sur lequel est bâtit son "relatif" succès actuel est fait d'un conglomérat d'électeurs très composite. Si l'on en croit les reports de voix présentés par les études d'opinion, on y trouve un bon paquet de déçus de Ségolène, des "verts", mais aussi des "Lepénistes" en mal de candidat et des droitiers classiques.... En puisant dans le réservoir d'électeurs de droite, il affaiblit à la fois Le Pen et Sarkozy. En termes arithmétiques, sinon idéologiques, François BAYROU multiplie par deux la nuisance que représente le Front National : avec Le Pen, ils privent le candidat de l'UMP de 30% de l'électorat total. La dynamique électorale veut que le candidat réussisse du mieux possible le premier tour s'il veut l'emporter au second. La répartition des voix de droite en trois partis qui recruteraient des bataillons sustantiels, c'est ce qui donne sa force à la gauche : si les trois partis de droite recueillent au moins 60% des voix, la gauche, elle, est émiettée par les scores très bas du PC, de Besancenot, de Voynet, de Laguiller, de Bové... ce qui confère au PS une hégémonie dans son camp, même si cela montre que la gauche est minoritaire.
François BAYROU dira ce qu'il veut : il n'est pas de gauche. L'UDF n'est pas de gauche. son programme n'est pas de gauche. Ses avances à quelques ténors socialistes relèvent plus de la tactique que de la connivence. De sorte que la logique veut que Nicolas SARKOZY aille récupérer les électeurs de droite qui seraient chez François BAYROU, quitte à dire des choses désagréables sur le président de l'UDF.... Finalement, la chance de Mme ROYAL, c'est cette triple compétition à droite qui réduit la dynamique de Nicolas SARKOZY, mais qui continue, malgré tout à se maintenir au-dessus des 30% au premier tour !
Pour l'instant, la "Bayrouette" nuit gravement à la santé de la droite et du centre. Donc, à consommer (électoralement) avec modération !
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