COMPRENDRE LE CHOMAGE
23 février 2007
Le chômage est vécu dans notre pays comme un fléau : c'est parce que notre code du travail crée un tel rempart de protections qu'il fige le marché de l'emploi. Dans le système économique, l'entreprise se comporte comme n'importe quel organisme vivant : elle naît, elle grandit, elle s'adapte aux difficultés, elle vit plus ou moins longtemps et un jour elle meurt.
En moyenne, une entreprise qui crée un emploi embauche trois personnes et se sépare de deux autres. Et ce sont les entreprises qui détruisent le plus d'emplois qui en créent le plus. Le chômage peut donc être considéré comme un rouage indispensable du processus de croissance. Encore faut-il qu'il soit géré efficacement pour permettre à chaque demandeur d'emploi de retrouver rapidement un emploi adapté aux nouvelles donnes de l'économie.
Pour mesurer l'ampleur du phénomène, il faut savoir qu'en France, chaque jour ouvrable, 10 000 emplois disparaissent et qu'un peu plus sont créés. Pour 6 000, ce sont des personnes qui démissionnent, et pour 4 000, ce sont des personnes qui partent à la retraite. 2,3 millions d'emplois disparaissent chaque année, soit 7 par minute. Les plans sociaux qui abreuvent notre actualité ne concernent que 0,5 % des personnes qui perdent un emploi. Sur 30 ans, la France a connu une croissance nette de l'emploi de 0,5% par an.
Même les secteurs en déclin continuent de créer des emplois, mais évidemment le solde destruction/création est négatif. A titre d'exemple, le textile a créé, entre 1990 et 1996, autant d'emplois nouveaux que celui de la pharmacie/parfumerie qui était en plein développement !
Permettre à un demandeur d'emploi de retrouver un emploi est une activité très lucrative pour tout le monde qu'il vaudrait mieux confier à des professionnels spécialisés plutôt qu'à des fonctionnaires persuadés que le chômage est le produit de la mondialisation ou de l'ultra libéralisme des patrons.
Le chômage est une file d'attente. Comme au supermarché, plus la caissière est efficace et mieux elle est équipée, plus la queue se résorbe vite. A condition que l'on donne aux entreprises la possibilité d'assurer la fluidité !
d'après Jacques Marseille (Les bons chiffres...)
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