HISTOIRE
RETABLIR LA CONFIANCE, MAIS …
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SACRE TOUR DE FRANCE !

Tour-de-France

 

Ils sont partis ! 

Une nouvelle aventure commence pour 23 jours de compétition, de Düsseldorf jusqu’à Paris, pour le traditionnel final sur les Champs Elysées.  Entre temps, les 200 et quelques coureurs engagés devront affronter  plus de 3 000 km de routes avec les  étapes de montagne et les « contre-la-montre ».  Et comme chaque année la ferveur populaire sera au rendez-vous : samedi à Düsseldorf, la foule était présente malgré  la pluie  battante. C’est qu’un départ  du Tour ne se rate pas !  La popularité  de l’épreuve ne se dément pas au fil des ans et chaque étape est l’occasion pour la population  de se rendre sur le parcours pour acclamer les champions, l’espace de quelques secondes … quand on a la chance de les entrevoir ! Nos élus ne s’y trompent pas qui n’hésitent pas à se montrer sur une étape pour la suivre… et pour puiser un peu dans cette liesse populaire quelques grammes de popularité.

On vient parfois de loin pour voir « passer  le Tour » ! 

L’épreuve confine au religieux tant elle a ses rituels. Il y a ceux qui avec leur carapace sur le dos  le suivent sur plusieurs étapes, voyageant le soir pour être à pied d’œuvre le lendemain matin au meilleur endroit.  Le camping-car est leur moyen de locomotion le plus efficace, et les étapes de montagne les plus prisées, aussi les places sont chères. Mais même les parcours plus ordinaires attirent les spectateurs. La « grande  boucle » est un évènement partout où elle passe. Qui n’a pas rêvé de les voir passer dans sa ville ? On ne vient pas admirer que les coureurs.  Et c’est toujours une joie lorsqu’ils se faufilent sur les jolies routes des villages de France tandis que sur les bas-côtés, l’effervescence gagne la foule à leur approche. Ici, on brandit des drapeaux et des pancartes, là on s’entasse avec le sourire. Le Tour, c’est tout un spectacle avec sa caravane publicitaire, et toute une ambiance pendant les longues heures d’attente,  débout  le long d’une barrière ou assis sur un  pliant au bord de la route. Le succès est assuré, l’ambiance bat son plein.

Une magie intacte.

Aussi  loin que je me souvienne, chaque fois que j’ai eu l’occasion de venir sur le parcours, c’était la  même magie, le même engouement de ces centaines de gens, heureux d’être là, rigolards pour passer le temps, tendus à l’approche du peloton, repartant avec quelques paillettes dans les yeux jetées par les vélos étincelants passés trop vite. J’étais petit quand mes parents m’avaient emmené dans la vallée de Chevreuse voir le Tour : c’était l’époque de Robic. Je me souviens surtout que j’avais été bouffé par les moustiques. Depuis, j’en ai vu des passages au gré des ans : à Montgeron dans la région parisienne avec Pingeon ; en Bretagne à l’époque d’Hinault ; aux Pont-de-Cé, il y a quelques années, avec tous mes enfants ; à Avrillé, en Vendée il y a cinq ou six ans … Ce ne sont que quelques exemples. J’ai vu Yvette Horner débouler comme un tourbillon, perchée sur le toit d’une « traction » jaune et noire, jouant de son accordéon, j’ai vibré au duel Poulidor-Anquetil  dans l’ascension du Puy de Dôme… Notre fille cadette était une fanatique de Greg Lemond et je me souviens, de passage dans la région pour nos vacances, avoir monté à l’Alpe d’Huez (en voiture bien sûr), en comptant les virages à la chaussée encore toute barbouillée de slogans à la gloire du champion. Quand il n’était pas possible d’être physiquement sur le parcours, c’est la télé qui suppléait. Mais bien avant c’est à la radio grésillante qu’on s’accrochait  pour suivre les reportages en direct.

Le départ du Tour, c’est un départ en vacances.

Traditionnellement, la course se déroule principalement au mois de juillet. Voilà pourquoi, le Tour de France semble bon à tous les écoliers : le temps du tour rime avec « vacances ». Je me revois, gamin, sortir les coureurs de leur boite et les regrouper en peloton pour les faire progresser entre deux traits de craie dans l’allée du jardin, entourés des voitures suiveuses, des « Dinky Toys » de circonstance.  Ils portaient les maillots nationaux et régionaux de l’époque. Il  y avait là le Suisse Kubler, avec son maillot rouge à croix blanche, le beau Louison Bobet et sa tunique de champion du monde, évidemment l’Italien Fausto Copi, le dos barré de rouge-blanc-vert. On achetait le Miroir des Sports pour connaître les  « dessous » de la course et déguster les caricatures de Pellos. C’était le temps des frasques de Roger Hassenforder qui mettait dix minutes dans la vue au peloton et s’arrêtait brusquement pour épancher sa vessie au coin d’un bois avant d’enfourcher son engin tranquillement et se laisser rattraper… Encore aujourd’hui, en juillet, toute la France vit au rythme du Tour. La télévision a apporté une autre dimension à l’épreuve : ce sont les images du pays vu d’en haut prises par les hélicoptères qui suivent la course. Paysages variés, France profonde des cultures et des champs, reliefs et bords de mer, villes et monuments : quel plaisir pour les yeux ! Tel un documentaire, entrecoupé de séquences visant à mieux découvrir chaque région, l’alternance des images entre le déroulé de la course et les vues depuis le ciel, transforme l’émission en un scénario plein de magnificence, riche en émotions. Et comme chaque année le parcours est différent, le plaisir est renouvelé. Les plus belles étapes sont incontestablement  celles de montagne. On peut y apercevoir tel personnages haut en couleur, affalé  dans son pliant, branché sur la pompe à bière comme un insuffisant rénal à sa dialyse, en train de crier des : « pédale fainéant !» grotesques aux coureurs suant sang et eau, debout sur leurs pédales.  Ou bien courant comme un dératé à côté de son héros, en short et torse nu, pour tenter de le rafraîchir et ce faisant n’arrive qu’à le gêner dans sa progression …  Au mois de juillet, l’après-midi, à défaut d’être au bord du chemin, « prière de ne pas déranger » : chaque Français suit l’étape du jour devant son écran, fasciné comme un mérou face à son premier Cousteau.

Le Tour c’est une « institution ».

C’est un moment typique aussi français que le brie de Meaux. Le  magnétisme qui opère provient probablement  de ce que ce sport exige un moral et une endurance à toute épreuve. Au-delà des histoires de dopage, l’effort fourni est admirable, les performances souvent incroyables. On monte  les cols plus vite qu’une « Mobylette ». Il faut un mental d’acier pour sillonner les routes de France tout un mois à une telle vitesse et enchaîner les étapes sans faiblir ! Les coureurs forcent l’admiration et suscitent l’empathie. Le  public ne peut être que sensible aux blessures, souffrances, faiblesses, déception, joie…  Etats comme sentiments se lisent sur les visages et c’est tout simplement sublime. C’est une aventure humaine qui se suit, épisode après épisode, comme un feuilleton, avec des sportifs auxquels on aime s’identifier. Le tour, c’est peut-être banal de le dire, fait rêver, et c’est sa force ! Tout le monde connait les maillots du classement : maillot jaune, maillot vert, maillot à pois. Nul doute qu’on aime et adule ces couleurs et les différents « prix » qui identifient les coureurs. Les maillots des équipes, très techniques aujourd’hui, sont le bonus qui apporte une note résolument moderne et gaie à la course et c’est un véritable arc-en-ciel qui se déplace sur les routes de France pour notre plus grand bonheur !

L’édition 2017 vient rallonger encore un peu plus une histoire gorgée de souvenirs – une histoire qui a débuté au XIXe siècle-, et qui n’a certainement pas fini de nous épater. Un sacré moment et pour beaucoup d’entre nous un « moment sacré » !

Pour le détail, voir  mon article du 4 juillet 2011, dans les archives.

 

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