LISBONNE, ACTE I, SCENE 1… « CLAP ! »
01 décembre 2009
Le traité de Lisbonne entre en application aujourd’hui. Un
pas de plus dans la construction de l’Europe, qui va permettre de mieux parler
d’une seule voix. Après un long processus de ratification, et grâce aussi à l’action
déterminée de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel, les nouvelles dispositions qu’il
prévoit vont enfin pouvoir donner leur mesure. Inspiré de feue la constitution
de Giscard, il en reprend les principales lignes de force.
C’est d’abord une clarification. Les compétences qui reviennent à l’Europe
et aux états membres sont réparties selon trois types de sujet : ceux qui
appartiennent exclusivement à l’Union, ceux qui sont partagés entre l’Union et
les états, ceux qui restent de l’exclusivité des états. Aux états de faire
savoir ce « qui fait quoi » !
C’est ensuite une capacité d’action accrue sur la scène internationale.
Le vrai défi est là : La première tâche de la nouvelle représentante pour
la politique étrangère et la sécurité, Catherine Asthon, est à coup sûr la mise
en place d’une « diplomatie commune », tâche r
C’est aussi plus de pouvoir pour les
citoyens et leur
représentation. Le nouveau président de l’Union a au moins un mérite : il
donne un visage à l’Europe, même si, comme le disent les plaisantins, c’est celui
d’un cierge. Pendant deux ans et demi, il n’aura qu’un « job », celui
de représenter l’Europe. De leur côté, les citoyens pourront invoquer devant
les tribunaux la protection de la « Charte européenne des droits
fondamentaux » et ils peuvent même être à l’origine de propositions
soumises au Conseil et au Parlement européen, à condition de recueillir l’assentiment
d’un million d’entre eux.
En fait, la vraie nouveauté réside dans le rôle des deux
nouveaux personnages qui viennent s’ajouter au Président de la Commission et au
Président du Parlement européen. L’Europe ne peut avancer, et n’a toujours
avancé, que sur des consensus. Ils étaient longs à trouver avec les « présidences
tournantes » et les procédures trop lourdes avec l’unanimité sur tous les
sujets. Avec le traité de Lisbonne, elle s’est dotée « d’accélérateurs de
consensus » avec le Président et le Haut Représentant pour les
affaires étrangères, et d’un allégement des modes de prises de décisions dans
51 domaines pour lesquelles ce ne sera plus l’unanimité mais la « double
majorité » (55% des états représentant 65% de la population).
On attend
le film avec impatience !
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