LE PLU A DEPLU !
27 avril 2009
Décidément, pour Angers, c’est une habitude ! Après le Plan de
Déplacement Urbain, le projet d’usine des eaux, les trous dans le dossier du
tramway, voici que c’est le « Plan Local d’Urbanisme » qui subit les foudres du Tribunal
administratif de Nantes. Ainsi le document d’urbanisme le plus important dans
la gestion d’une ville est purement et simplement annulé dans sa totalité.
C’était prévisible.
C’était pourtant prévisible, en effet, et l’action de l’association
« la Sauvegarde de l’Anjou », dont on connaît le sérieux et
l’implication dans de nombreux dossiers du département, aura été salutaire.
Lors d’une conférence de Presse du Comité d’Angers de l’UMP, nous avions
souligné les énormités de ce PLU, et affirmé : « c’est le
document d’un maire qui n’aime pas sa ville ! ». En effet, peaufiné
par un cabinet parisien, le PLU soumis à enquête publique présentait une grave
méconnaissance de l’identité angevine et un zonage à l’emporte pièce. La
procédure avait escamoté la concertation et privilégié l’opacité des décisions.
La densification « à tout va » en rendant « tout constructible
dans l’hyper centre » en était la préoccupation principale, avec des
aberrations comme la mise en zone constructible de la place La Rochefoucault ou
le jardin du Mail… Même l’ancien Maire, Jean Monnier s’en était ému.
« Antonini, démission ! »
Devant un tel camouflet, s’il avait un peu d’honneur, le maire
démissionnerait. On atteint avec le rejet du PLU le summum de l’incompétence. Il ne sert de rien d’abreuver la presse
de tous les noms d’oiseaux pour stigmatiser une association respectable qui ne
demande pas autant de qualificatifs, et qui ne les mérite pas. Elle n’est que le miroir qui renvoie le maire à sa
responsabilité. Par ses déclarations, il se déshonore en manquant du plus
élémentaire respect autant à l’égard de la vie associative qu’à celui du
Tribunal administratif. La catastrophe, ce n’est pas l’annulation du PLU. La
catastrophe c’est lui, et elle est énorme pour notre agglomération ! (Il
ne manque plus que les excuses de Ségolène…)
Refaire un vrai PLU.
L’intention manifestée par quelques responsables de l’agglo, alimentée
par un maire atteint d’hystérie bétonneuse comme celui de Trélazé, ne me paraît
pas aller dans le bon sens. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes
effets. En annonçant une procédure simplifiée pour essayer de rattraper le
temps perdu et tenter de rétablir ce document de référence avant la fin de
l’année, les élus vont au-devant de nouvelles difficultés et prennent les Angevins
pour des veaux. Il serait plus utile de reprendre l’ensemble du document, d’en
réexaminer les fondements au crible du développement durable, de l’évolution de
la démographie et des modes de vie, d’un inventaire exhaustif du nombre de
logements vacants, du patrimoine vernaculaire existant, et permettre à
certaines communes comme Saint-Barthélemy d’y apporter des modifications
essentielles… toutes choses qui prennent du temps. « Angers-centre »
mérite mieux qu’un PLU rafistolé.
La crise a le dos large.
La crise est en train de servir de prétexte pour justifier
l’injustifiable. Puissent nos élus, et en particulier les nôtres, en prendre
conscience. De toute façon le mal est fait et les projets de construction
seront retardés. L’avenir de l’agglomération mérite mieux que la précipitation
dans le n’importe quoi au prétexte de la crise : c’est le long terme qui
se joue. Ils feraient bien aussi de contrôler davantage le travail des services
dont la technicité ne s’est pas vraiment affirmée, c’est le moins qu’on puisse
dire, à cette occasion. Enfin, ils feraient bien encore de s’inspirer de
l’interview de Jean-Marc JANCOVICI parue dans Ouest-France, dans laquelle le
conseiller de Nicolas Hulot explique que « l’avenir c’est le repeuplement des campagnes »… A Marc GOUA
d’en faire son miel !
Ah,les villes à la campagne, quel bonheur !
Pendant ce temps, certaines communes de l'Agglomération meurent à petit feu, perdant leur population ,fermant leurs classes et voyant disparaître leurs commerces. Aucune grandeentreprise ne vient s'implanter si elle ne peut loger ses salariés.
Combien de boucheries à Saint-Barthélémy, combien de boulangeries ? L'immobilisme se paie cash !
Rédigé par : Lucien Martin | 27 avril 2009 à 15:07