ON N’EST PAS V’NU POUR SE FAIRE ENGUEULER…
24 mars 2009
Voilà ! Un
peu d’oxygène puisé dans l’air des cimes du Jura, en assistant aux exploits de
nos championnes et champions qui disputaient leurs championnats de France,
sous un ciel tout azuréen, ça fait du bien et ça permet de relativiser les
aléas de notre vie politique nationale. Vu d’en haut… on voit mieux les « coups
bas » !
Le titre de
ce billet fait référence à une chanson bien connue que chantait, entre autre,
Henri Salvador. Le défilé dont il s’agit, c’est celui que notre tradition
contestataire et protestataire pousse nos syndicats à reproduire à chaque
occasion, comme si il n’y avait que ce moyen de se faire entendre. Quand les
réalités sont têtues, on essaie de les exorciser par la réunion de masse, en
attribuant à celle-ci des pouvoirs quasi magiques. Un peu comme le sorcier du
village qui réunit la tribu pour invoquer les esprits et résoudre les problèmes
du village, les leaders syndicaux vouent à la « manif’ » des pouvoirs
quasi magiques. Aussi le décompte des participants est-il important. On devra
se contenter d’une approximation entre 1,2 million et 3 millions selon les « sources ».
Est-ce que les « esprits » s’en contenteront ?
Ceux qui ne
sont « pas v’nus pour se faire engueuler », ce sont justement ceux
qui étaient sur le bord du trottoir,
interdits de participation afin de ne pas mélanger revendication syndicale et
récup’ politicienne. Donc les états-majors des partis de gauche ont du se
contenter de regarder passer. Ce qui a permis à la télé, toujours bien
inspirée, de nous montrer un échange pas piqué des gaufrettes entre une
manifestante et Martine AUBRY… échange qui illustre bien tout le chemin que le
PS doit encore faire pour reconquérir le cœur des « masses laborieuses »…
Pas gagné d’avance, surtout que cédant à la dernière mode « bobo »,
il s’est emparé comme cheval de bataille d’un sujet auquel le Français de base ne
comprend pas grand-chose : « la liberté surveillée ».
Le rite en
vaut-il la peine ? La crise économique provoque des incertitudes et
évidemment ce climat entretient la grogne sociale. La France est ainsi faite,
quel que soit le Gouvernement, et quelles que soient les décisions qu’il prend,
aussi sensées soient-elles, la France exprime ses mécontentements en défilant
sur les pavés de la République. N’acceptant les réformes que du bout des
lèvres, elle ne s’est jamais affranchie de la surenchère des syndicats, d’autant
plus véhémente que ceux-ci sont faiblement implantés. Heureusement, des patrons
bien inspirés viennent à point nommer, par provocation, mépris ou maladresse,
leur donner des arguments pour mobiliser les troupes. Contrairement aux autres
pays d‘Europe, la France est l’otage de ses fonctionnaires et agents assimilés,
toujours en première ligne, pour manifester s’il le faut « par procuration »,
à la place de ceux pour qui la grève est un « luxe » inaccessible. Il
est vrai qu’eux ne risquent pas grand’ chose, excepté une perte de salaire, et
encore, pas toujours.
La grève, la
manif’ : contre quoi ? La mauvaise politique du gouvernement qu’on
dénonce avant que les mesures aient produit leurs effets. Contre qui ? Nicolas
SARKOZY évidemment, l’antisarkozysme étant devenu une posture morale suspectant
tout ce qui touche à l’argent, aux entreprises, aux patrons, au pouvoir. Contre
la crise ? Mais peut-on mettre sur le dos d’un gouvernement une situation
qu’il subit et dans laquelle il n’a aucune responsabilité. La solution est mondiale
et on se demande ce qu’apporte la manif’ dans cette affaire.
Ceux qui étaient au bord du trottoir auraient bien mérités de se faire engueuler, pour ne pas proposer autre chose que la protection des droits acquis et des avantages dont on peut lire la liste à travers les « touche pas à… » des slogans et des pancartes brandis par le défilé.
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