HISTOIRE
PAUSE
ETHIQUE EN TOC !

ON N’EST PAS V’NU POUR SE FAIRE ENGUEULER…


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Voilà ! Un peu d’oxygène puisé dans l’air des cimes du Jura, en assistant aux exploits de nos championnes et champions qui  disputaient leurs championnats de France, sous un ciel tout azuréen, ça fait du bien et ça permet de relativiser les aléas de notre vie politique nationale. Vu d’en haut… on voit mieux les « coups bas » !

Le titre de ce billet fait référence à une chanson bien connue que chantait, entre autre, Henri Salvador. Le défilé dont il s’agit, c’est celui que notre tradition contestataire et protestataire pousse nos syndicats à reproduire à chaque occasion, comme si il n’y avait que ce moyen de se faire entendre. Quand les réalités sont têtues, on essaie de les exorciser par la réunion de masse, en attribuant à celle-ci des pouvoirs quasi magiques. Un peu comme le sorcier du village qui réunit la tribu pour invoquer les esprits et résoudre les problèmes du village, les leaders syndicaux vouent à la « manif’ » des pouvoirs quasi magiques. Aussi le décompte des participants est-il important. On devra se contenter d’une approximation entre 1,2 million et 3 millions selon les « sources ». Est-ce que les « esprits » s’en contenteront ?

Ceux qui ne sont « pas v’nus pour se faire engueuler », ce sont justement ceux qui étaient  sur le bord du trottoir, interdits de participation afin de ne pas mélanger revendication syndicale et récup’ politicienne. Donc les états-majors des partis de gauche ont du se contenter de regarder passer. Ce qui a permis à la télé, toujours bien inspirée, de nous montrer un échange pas piqué des gaufrettes entre une manifestante et Martine AUBRY… échange qui illustre bien tout le chemin que le PS doit encore faire pour reconquérir le cœur des « masses laborieuses »… Pas gagné d’avance, surtout que cédant à la dernière mode « bobo », il s’est emparé comme cheval de bataille d’un sujet auquel le Français de base ne comprend pas grand-chose : « la liberté surveillée ».

Maintenant que le défilé a eu lieu qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire ?  "Un autre ! Un autre !" redemandent les plus motivés. Faut voir ! Combien faudra-t-il de réunion pour décider quoi et quand ? C’est que l’union est importante, mais fragile : elle cache des divergences qui peuvent s’étaler au premier faux pas.

Le rite en vaut-il la peine ? La crise économique provoque des incertitudes et évidemment ce climat entretient la grogne sociale. La France est ainsi faite, quel que soit le Gouvernement, et quelles que soient les décisions qu’il prend, aussi sensées soient-elles, la France exprime ses mécontentements en défilant sur les pavés de la République. N’acceptant les réformes que du bout des lèvres, elle ne s’est jamais affranchie de la surenchère des syndicats, d’autant plus véhémente que ceux-ci sont faiblement implantés. Heureusement, des patrons bien inspirés viennent à point nommer, par provocation, mépris ou maladresse, leur donner des arguments pour mobiliser les troupes. Contrairement aux autres pays d‘Europe, la France est l’otage de ses fonctionnaires et agents assimilés, toujours en première ligne, pour manifester s’il le faut « par procuration », à la place de ceux pour qui la grève est un « luxe » inaccessible. Il est vrai qu’eux ne risquent pas grand’ chose, excepté une perte de salaire, et encore, pas toujours.

La grève, la manif’ : contre quoi ? La mauvaise politique du gouvernement qu’on dénonce avant que les mesures aient produit leurs effets. Contre qui ? Nicolas SARKOZY évidemment, l’antisarkozysme étant devenu une posture morale suspectant tout ce qui touche à l’argent, aux entreprises, aux patrons, au pouvoir. Contre la crise ? Mais peut-on mettre sur le dos d’un gouvernement une situation qu’il subit et dans laquelle il n’a aucune responsabilité. La solution est mondiale et on se demande ce qu’apporte la manif’ dans cette affaire.

Ceux qui étaient au bord du trottoir auraient bien mérités de se faire engueuler, pour ne pas proposer autre chose que la protection des droits acquis et des avantages dont on peut lire la liste à travers les « touche pas à… » des slogans et des pancartes brandis par le défilé. 

                   

                                                                                     


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