AU DELA DES MOTS… DES REALITES
12 février 2009
Les « collectifs
de parents et enseignants en lutte » ont lancé, hier, un appel pour le
10 mars. Il s’agit de « refuser la
suppression de 13 500 postes en 2009, la suppression des Rased, les évaluations nationales destinées à mettre en
concurrence les écoles, la mise en place de structures privées et payantes pour
les enfants de 2 ans, les nouveaux programmes du primaire ». Ouf !
Quelle liste !
Le décor est planté. Il en cache un autre : celui
de réalités bien difficiles à contourner. Ce système éducatif que ces parents et
enseignants défendent bec et ongles est quand même celui qui évacue 15 à 20%
des élèves de l’école primaire avec de graves lacunes dans les domaines de la
lecture, de l’écriture et des mathématiques. Je confirme pour y avoir été
confronté. Il est celui qui échoue dans sa mission d’égalisation des chances et
de correction des inégalités sociales : jamais la probabilité qu’un enfant
d’ouvrier ne sache pas lire à l’entrée en sixième n’a été aussi forte, huit
fois plus forte que celle d’un enfant de cadre.
Et pourtant, le budget de l’Education nationale a été multiplié par deux en 20 ans. Il est de
près de 60 milliards d’Euros en 2009, c’est-à-dire l’équivalent de la totalité
de l’impôt sur le revenu des Français. Ce qui fait que la dépense moyenne par
lycéen est supérieure de 22% à celle de tous les pays développés : un mois
de lycée coûte 1 milliard d’euros et en même temps 1 bachelier sur 2 échoue au
moins une fois au cours du premier cycle universitaire… La France est devancée
par tous les états européens de taille comparable dans les enquêtes
internationales. On peut comprendre qu’un gouvernement répugne à ajouter encore
des moyens alors qu’une telle politique n’a pas permis d’amélioration sensible
depuis 20 ans. Ce serait même plutôt une dégradation.
La réforme que tente Xavier DARCOS mérite peut-être qu’on s’y
intéresse un peu, en dépassant le sempiternel refrain de la logique comptable
qui passerait avant la volonté d’éduquer. L’éducation n’a peut-être pas de
prix, mais elle a un coût, comme dirait l’autre, et en ces temps de disette
budgétaire, si on dépensait mieux, ça ne serait pas du luxe.
D’abord, faisons la
part de la propagande et de la réalité. Il se dit que le Ministre veut supprimer la maternelle. Celui-ci
a pourtant réaffirmé à plusieurs reprises « la place essentielle de l’école maternelle au sein du système éducatif ».
Celle-ci joue un rôle primordial pour permettre aux élèves d’acquérir les
règles, les notions et le vocabulaire qui leur seront indispensables pour
réussir à l’école élémentaire. D’ailleurs, elle a été dotée pour la première
fois à la rentrée 2008, de véritables programmes qui remplacent les simples « instructions »
qui étaient en vigueur jusqu’alors. Plusieurs mesures vont contribuer à mieux
reconnaître la spécificité de l’école maternelle : un plan national de
formation est lancé pour les enseignants
de maternelle, un pôle pédagogique spécifique sera créé dans chaque département…La
loi prévoit que l’école maternelle accueille aussi des enfants de 2 à 3 ans, en
fonction des places disponibles. Sur cet aspect : pas de changement. Les
enseignants pourront donc continuer de comptabiliser des enfants de 2 ans dans
leurs effectifs en baisse… pour retarder les fermetures de classe.
Il convient d’examiner aussi ce que la réforme prévoit pour
l’école primaire : les élèves en difficulté, les Ras
Le budget de l'Education nationale n'est pas de 60 millions mais de 60 milliards d'euros.
Rédigé par : J.J. Davoine | 13 février 2009 à 11:38
exact !
C'est corrigé. Merci.
DH
Rédigé par : Daniel HOULLE | 13 février 2009 à 13:49