LE MONDE QUI NOUS ATTEND (1)
03 septembre 2008
D’abord plantons le décor. Pour composer le tableau, je mettrais en toile de fonds, l’image la plus grandiose des Jeux Olympiques de Pékin. Au premier plan, l’esquisse d’un chantier naval, celui de Saint-Nazaire qui vient encore de changer de main, Aker Yards passant la main à des Coréens. Sur un autre côté, une autre esquisse, celle des aciéries rachetées par Mittal, le géant indien. En arrière plan, une belle villa de la côte d’azur achetée à prix d’or par un milliardaire russe…. Tout cela n’est que la partie visible d’un iceberg dont la plupart d’entre nous ne discernent pas l’ampleur et le caractère inquiétant pour notre niveau de vie, notre capacité à exister dans le monde qui nous attend.
Les changements que la mondialisation nous impose, ce sont les changements que la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil et d’autres encore imposent au monde. Leur croissance leur donne une puissance financière qui nous surprend au point de sauver de la faillite le système bancaire international. Il ne faut donc pas nous étonner que leurs entreprises soient aussi dynamiques, voire plus, que les plus compétitives des nôtres.
La chine est devenue l’usine du monde. A coups de « délocalisations » nous sommes allés installer chez elle nos usines et avec, nos savoirs et nos savoir-faire. Dans une ville sont tricotées toutes les chaussettes de la planète, dans une autre se fabriquent tous les jouets, ailleurs ce sont les fleurs… tous les secteurs économiques sont concernés. Mais, plus étonnant encore, voilà que le capitalisme s’accommode des régimes autoritaires et que, au pays de Mao comme à celui de Staline, on voit se creuser des écarts sociaux inimaginables, il y a encore 10 ou 15 ans.
Pendant ce temps-là, les fonds de pension américains épuisent nos entreprises par leur âpreté au gain pour financer des retraites que l’économie de leur pays ne permettrait plus de payer. Et le géant Général Motors, symbole de son industrie, est au bord de la faillite. La dette américaine n’en finit pas de croître, financée, elle aussi par le reste du monde, nous compris. Nous avons été piégés par le dumping des prix pratiqué par les pays émergents et imposé par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Nous sommes au bout des gains de productivité possibles, alors que dans le même temps notre avance technologique fond à la même vitesse que les glaces du Pôle Nord.
Ce nouveau décor nous impose de changer : changer notre manière de penser, de produire, de vivre, d’appréhender l’Europe et le monde.
Les réformes engagées peuvent-elles y répondre ?
La mondialisation fonctionne hélas comme un delta ,quand on ouvre les vannes du ou des fleuves principaux qui s'y jettent alors les petits ruisseaux sont avalés et disparaissent dans les eaux tumultueuses des plus puissants?Tant du point de vue de sa surface que de son poids démographique la France est un petit ruisseau et il lui faudra donc développer des trésors d'ingéniosité pour jouer les David face aux Goliath émergents.En a t elle les moyens et surtout la volonté la est la vraie question?Ce n'est surement en laissant libre cours à l'égoïsme communautariste et à la demande perpétuelle d'assistanat qu'elle y parviendra.Les réformes,y compris celles sans compensation,n'en sont que plus urgentes et necessaires!
Rédigé par : JPP | 04 septembre 2008 à 10:23