VOLTIGE
05 décembre 2007
L'UDF est morte, vive le MoDem.
Dimanche dernier François BAYROU a porté son parti sur les fonds baptismaux, avec des statuts sur mesure et une élection à la moscovite : un score de démocratie populaire pour le nouveau président du Mouvement Démocrate. Ce ne sont là que les aléas d'une mutation amorcée avec la campagne présidentielle. Tout n'est pas orange pour autant. Les prochains mois seront décisifs pour le nouveau parti et son leader.
François BAYROU est un équilibriste sur un fil ténu, coincé entre le trop plein élargi jusqu'à la gauche du camp du Président de la République et le vide de la gauche, intellectuel autant qu' organisationnel. Mais qu'il penche un peu trop à gauche et son centre droit s'en va, Jean ARTHUIS en tête, qu'il penche un peu trop à droite et ce sont les 40 000 nouveaux adhérents plutôt de gauche qui seront déçus. Passons sur les problèmes de fonctionnement interne : les statuts sont jugés "trop présidentialistes". Tout de même il va falloir gérer les ex-élus UDF qui craignent pour leurs sièges et satisfaire les attentes des nouveaux arrivants. Un exercice qui crée des tensions un peu partout, comme à Angers. Ici il faut soutenir des alliances ancrées dans les moeurs avec la droite (pour ne pas dire l'UMP), là il faut assumer l'alliance nouvelle comme à Dijon avec un François REBSAMEN, numéro 2 du PS. Est-ce ainsi que BAYROU se rendra incontournable ? A condition de défier l'apesanteur ! Car la nature est ainsi faite que lorsqu'on se trouve entre le trop plein et le vide, on risque fort de tomber dans le vide. Certains l'ont pressenti qui ont déjà quitté le navire comme Jean-Marie CAVADA.
Une démonstration qui s'annonce donc particulièrement difficile. Car le discours du MoDem peut plaire, mais il ne constituera jamais un pôle suffisamment puissant pour arriver au pouvoir. Un peu comme l'extrême droite en a fait l'expérience, avec Jean-Marie LE PEN. Un jour ou l'autre les électeurs reviennent à leur famille naturelle pour peu qu'elle propose les mesures attendues et aussi par souci d'efficacité. Ainsi l'extrême centre du MoDem est-il condamné au même cheminement, intellectuellement séduisant pour certains, mais condamné à l'impuissance. D'ailleurs, son président ne s'est-il pas gardé une poire pour la soif en gardant encore au moins pour trois ans l'existence juridique de l'UDF... Comme Corinne LEPAGE avec CAp 21. C'est fou ce qu'ils y croient !
Pendant ce temps-là, la majorité présidentielle s'organise avec une "gauche moderne" animée par Jean-Marie BOCKEL, et un "Nouveau Centre" dont la principale force est le groupe parlementaire. Diminuant d'autant l'espace politique de BAYROU....
Bref, on a le modem, mais on cherche encore à décrypter le logiciel.
Commentaires