UNE NOUVELLE ERE
09 juillet 2007
La France va-t-elle changer d'époque ? La mutation est difficile, mais on en sent les frémissements. Sous les coups de boutoirs assénés par le Président de la République, l'opposition s'enferme dans une critique vide de sens qui ne s'attache qu'à commenter les gestes sans réussir à se positionner sur les idées. L'opinion, méfiante, hésite dans son jugement sur l'ouverture entre l'habileté politicienne et la volonté sincère d'un élargissement de l'assise gouvernementale.
De fait, Nicolas SARKOZY et François FILLON ont décidé de mettre les faits en accord avec les institutions : nous sommes bien dans un régime présidentiel dont le tempo est calé par le double quinquennat du Président et de l'Assemblé Nationale. Croire pour autant que l'un serait la marionnette de l'autre, c'est méconnaître le tempérament du Premier des Ministres.
Le Président donne les impulsions et n'hésite pas à monter en première ligne. "Un peu trop" diront ceux qui ne se sont pas encore adaptés au nouveau régime. Il y a beaucoup d'ouvrage en ce début de mandat et le Président souhaite imposer sa marque partout où cela lui apparaît nécessaire, à l'intérieur comme à l'extérieur. Pendant ce temps le Premier Ministre et son équipe ont la charge de faire passer les projets au Parlement : l'intendance quoi !
Si Nicolas SARKOZY redouble d'efforts, c'est que le "chèque en bleu" délivré subtilement par les Français, n'a pas été trop largement provisionné. Les Français ont voté pour le changement, mais avec modération. Dans un contexte où l'opinion reste incertaine, les premiers résultats de sa politique, attendus pour l'automne seront déterminants. Les difficultés du pays ne peuvent s'évanouir comme par enchantement et si la bipolarisation a progressé dans l'électorat, elle a été surtout conjoncturelle ; la volatilité reste forte tant la méfiance qu'inspirent les élites -on l'a vu avec Alain JUPPE- resurgit à la moindre occasion.
C'est cette méfiance que Nicolas SARKOZY combattait quand il affirmait : "il faut tout dire avant pour pouvoir faire après ce qu'on a dit". Et de nombreux Français l'ont suivi sur ce terrain. Il importe qu'ils ne soient pas déçus. Plus difficile à comprendre est sa volonté d'ouverture poussée de plus en plus loin. Pour le Français de base, c'est simple : il a été élu par une majorité pour faire une politique. Pourquoi compliquer en allant recruter des gens qui l'ont combattu. Il y a là un devoir d'explication qui doit être mené d'une manière plus approfondie. Sinon, le doute sur la nature politicienne de la démarche s'insinuera. Déjà, on sent du flottement.... Le plus large consensus pour mener les réformes difficiles qui nous attendent est nécessaire. Mais consensus rime souvent avec concessions...... C'est là où le bât risque de blesser.
Une nouvelle manière de faire vivre la politique avec un gouvernement plus en accord avec la diversité française. Des dossiers bien engagés, comme sur l'Europe ou l'environnement... C'est une nouvelle ére qui s'ouvre pour la France. Du moins il faut le souhaiter !
Commentaires