LA RECRE EST TERMINEE !
07 juin 2007
Bien qu'il s'en défende, Nicolas SARKOZY s'impose comme le vrai patron de sa majorité et il vient en deux temps, trois mouvements de siffler la fin de la récréation : "avant de vous concurrencer pour savoir qui présidera quoi, peut-être serait-il plus judicieux de conquérir la majorité", a-t-il conseillé à ceux qui seraient trop pressés de se répartir les postes. D'ailleurs il a tenu à réaffirmer que ses engagements de la campagne seraient tenus à commencer par la présidence de la commission des finances de l'Assemblée confiée à un membre de l'opposition. Quelques espoirs aussi seront encore déçus puisque parmi les quelques postes de Secrétaires d'Etat restant à pourvoir, l'ouverture continuera de jouer.... et la parité aussi, probablement. Pas simple à accepter pour les nombreux talents masculins qui rêvaient d'un portefeuille. Je n'irais pas jusqu'à dire que pour avoir une chance d'avancement, il vaut mieux être une femme qu'un homme, et dans l'opposition plutôt que dans la majorité.
Mais l'intérêt de la France ne vaut-il pas cet effort et ce sacrifice. Autant il faut une majorité forte au Président à l'Assemblée Nationale pour faire contrepoids au conservatisme des syndicats, autant avec l'ouverture, le Président élargit sa "surface d'acceptation" par la société civile des projets de réformes qu'il veut mener à bien. Ce n'est pas un calcul électoral, contrairement à ce que la gauche pense. C'est bien plus profond que cela : c'est du volontarisme politique. D'ailleurs on va s'apercevoir rapidement que sa politique n'a rien d'ultra libérale avec l'intervention forte de l'Etat dans des dossiers comme EADS, GDF, Areva, ou comme en témoigne le projet de loi "anti-parachute doré" et sa volonté de moraliser le capitalisme. En ce sens, Nicolas SARKOZY renoue avec les attitudes gaulliennes dans ce qu'elles avaient de plus exigeantes.
Le Premier Ministre garde un rôle important d'orchestrateur de l'action du Président, mais dans le tandem tel qu'il se constitue, il lui sera plus difficile qu'à ses prédécesseurs de se présenter comme le patron de la majorité. En cela, il faut qu'il soit absolument l'homme de confiance constamment en symbiose avec son patron, et l'interprète sans faille de ses projets pour les exécuter. Mission ingrate, mais qui fait de facto du locataire de Matignon un vice-président chargé de l'intendance. Pas si mal !
Ce faisant, on peut aussi saluer l'habileté politique qui a consisté à retirer à la gauche le seul argument qui lui restait pour les législatives : "votez pour équilibrer les pouvoirs", dès lors que le Président affiche clairement son intention de mettre fin au clanisme auquel ses prédécesseurs nous avaient habitués.
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