HEMIPLEGIE
11 mars 2007
Le paysage politique français est frappé d'hémiplégie. On savait le pays sociologiquement à droite à plus de 50%. Le parcours de cette élection présidentielle en est la démonstration, avec en supplément une gauche complètement paralysée. Ségolène ROYAL apparaît de plus en plus comme une erreur de casting et son OPA médiatique sur le PS se retourne aujourd'hui contre elle : battue systématiquement par Nicolas SARKOZY dans toutes les études d'opinion, une partie de ses électeurs se réfugient chez François BAYROU, qui n'en demandait pas tant, mais qui leur apparaît comme le seul candidat susceptible de battre celui dont ils ne veulent à aucun prix. Le dernier sondage IFOP marque bien ce jeu de vases communicants entre le candidat "centriste" (mais l'est-il encore ?) et la madone du Poitou. Les sondages ont un pouvoir meurtrier. Mais ce qui est inexplicable, c'est l'atonie générale qui frappe la gauche de la gauche : tous ses candidats restent scotchés sur des taux d'audience qui les rendent inaudibles, entre 1 et 3%. Marie-Georges BUFFET a bien raison d'être inquiète. Encore faudrait-il que tous ces candidats se posent la question de savoir pourquoi ils sont autant désavoués, ce qu'ils ne peuvent faire, bardés qu'ils sont de leurs certitudes idéologiques.
Un nouveau séisme guette la France : celui qui découlerait d'une absence, pour la deuxième fois consécutive, de la gauche au deuxième tour de la présidentielle. Et de ce point de vue, il vaudrait mieux une victoire de Nicolas SARKOZY qui aurait le mérite de coller davantage à la réalité économique et au clivage gauche-droite qui perdurera forcément. La gauche a déjà perdu la présidentielle, et cette défaite est en partie intériorisée par son électorat, mais on comprend bien le danger que représenterait la victoire d'un candidat qui se servirait de ses voix pour parvenir à ses fins : le troisième tour sera dans la rue avec le blocage de toutes les réformes dont la France a absolument besoin.
BAYROU est de plus en plus le candidat de la gauche. Il en est prisonnier, pieds et poings liés.
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