LES CHEMINS DE REPENTANCE....
05 février 2007
Jack LANG, encore lui, me direz-vous, a fait encore des siennes. "La meilleure façon de s'excuser de la colonisation et de la guerre d'Algérie est de reconnaître la réalité des crimes qui ont été commis de 1830 à 1962...Il y a un devoir de réparation historique à l'égard de l'Algérie" a-t-il déclaré à la fin d'une conférence donnée à Alger. Dans un message dont il était porteur, Ségolène ROYAL y qualifie la colonisation de "système de domination, de spoliation et d'humiliation..." . La gauche française s'est installée dans la logique de la repentance qui veut que l'on s'excuse de tout, de l'esclavage, de la colonisation, de l'absence de développement, voire même d'exister encore, alors que nous aurions dû mourir puisque nous ne pouvions vivre que grâce au pillage que nous exercions sur le reste du monde.
Seulement voilà : la France, l'Europe, ont fait leur deuil des colonies beaucoup plus vite que les ex-colonisés n'ont fait le deuil de leur ancienne métropole. Le vieux rêve du salut par le modèle collectiviste ayant échoué ("l'idéologie de la libération"), il fallait bien en venir à la récrimination.
"L’Histoire ne se divise pas entre nations pécheresses et continents archanges, races maudites et peuples intouchables, mais entre démocraties qui reconnaissent leurs bassesses et dictatures qui les dissimulent en se drapant dans les oripeaux du martyre. Faut-il rappeler cette évidence : que les Africains, comme les Asiatiques ou les Français sont les seuls responsables de leur développement et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes de leur retard, quelle que soit par ailleurs la dureté du système international. Les ex-colonisés par leur combat sont devenus acteurs de leur destin. Ils sont donc comptables de leurs actes et ne sauraient s’en décharger éternellement sur les anciennes métropoles, s’exonérer de leurs erreurs sur « un colonialisme sans colons », notion qui évoque irrésistiblement le fameux couteau sans lame auquel il manque le manche".
La vague de repentance n'est salutaire que si la réciproque est vraie, elle suppose que chacun reconnaisse ses aberrations, religieuses ou politiques. Sinon, la démarche se confond avec la recherche d'un bouc émissaire : ce n'est pas leur faute ! (donc c'est de la nôtre). Mais attention alors de ne pas faire de cette culture de l'excuse, une nouvelle marque de condescendance. Pourquoi un peuple ne serait-il pas comptable de ses actes, quarante après son indépendance .
J'avais trouvé la loi sur le "rôle positif de la colonisation" incongrue. Le Président de la République a fort bien fait de la faire retirer. Laissons l'histoire aux historiens qui l'écriront quand nous ne serons plus là. De la même façon, nous n'avons pas à nous excuser : je ne me sens pas comptable des actions menées par les générations antérieures, pas plus qu'un jeune Allemand n'est responsable de ce qu'a fait HITLER.
Cela ne veut pas dire oublier.
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