HISTOIRE
DECALAGE
EN ATTENDANT LE BOBOPROGRAMME

EXTREME CENTRE

Dimanche prochain, tout le monde s'accorde pour dire que la campagne présidentielle arrive à un tournant. Le ton nouveau sera donné par la publication du programme (enfin presque) de Ségolène ROYAL, en perte de vitesse depuis plusieurs semaines.

Depuis le début, les études d'opinion nous font marcher sur la tête. La gauche est au plus bas avec un total de 41% des intentions de vote alors qu'on s'attendait à un tabac, d'autant plus qu'elle s'était trouvé une grande prêtresse à l'image moderne. La popularité de Nicolas SARKOZY a inversé le cours des choses. Mais peut-être aussi que la pugnacité et le vrai courage de François BAYROU ont fini par convaincre une partie de l'électorat modéré, en tout cas celui qui peut se déclarer déçu de la droite comme de la gauche, de se tourner vers lui. Où prend-il ses voix ? Si on considère qu'il bénéficiait au départ d'un socle dur de 6 à 7% des voix, il a gagné autour de 8 points. Justement ceux que Ségolène ROYAL a perdu en intentions sur le 1er tour. Cela paraît logique.

François BAYROU nous dit qu'il va gagner contre Ségolène ROYAL et au second tour contre Nicolas SARKOZY. Mais pour être présent au second tour, il lui faut encore au moins dix points. Ce serait sans compter sans la capacité de résistance de "Blanche de Poitiers", dont la popularité reste bien réelle dans une partie de la France profonde, parce qu'elle est une femme, parce qu'elle parle lentement et parce qu'elle rassure un certain électorat. Enfin, il faudra compter aussi avec la "cristallisation" autour de Sarko qui draine aujourd'hui des intellectuels pas particulièrement marqués à droite et dont le discours de "rupture" a finalement produit l'effet escompté, à savoir l'image d'un homme neuf, d'un renouvellement.

Alors ? François BAYROU est dans une seringue. Restera-t-il prisonnier de sa posture contestataire qui lui attire les faveurs d'une frange non négligeable de l'électorat, un centre extême en quelque sorte, mais qui a nécessairement ses limites ? Il ne veut pas dire quel camp l'UDF devra rejoindre, parce qu'il refuse la bipolarisation. Pourtant au 2ème tour, celle-ci est nécessaire, et on a bien vu les effets dévastateurs de son absence en 2002. S'il ne le dit pas, c'est parce qu'il ne veut pas qu'on vote au 1er tour comme si c'était le second, mais il s'expose à un malentendu assez sérieux avec les Français si son combat ne sert, finalement, que les intérêts de la gauche. Peut-être méritait-il plus que ce qu'il a, mais dès lors qu'il n'a pas plus, on voit assez bien le rôle négatif qu'il peut jouer et moins bien l'action positive à laquelle il invite les Français. Sans lui, Nicolas SARKOZY serait à 40% d'intentions de vote et plus de dix points devant sa principale concurrente.

La clé est détenue par Jean-Marie LE PEN. Le vieux lion, habilement défendu par sa jeune lionne, n'a pas encore dit son dernier mot. Il a flairé le danger et il se recentre, le diable ! S'il arrive malgré tout devant BAYROU, celui-ci aura joué gros jeu, pour lui et son parti, pour rien.

Mais s'il n'y avait pas de pari, la politique ne serait pas humaine !

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