COCOTAXE
08 février 2007
Peut-on s'affranchir de tout contexte économique pour faire des propositions visant à remédier aux difficultés que notre pays traverse : déficits publics, dette, commerce extérieur en chute libre, tout en améliorant la situation de l'emploi et le pouvoir d'achat ? C'est ce que fait Marie-Georges BUFFET, quand elle propose de tripler l'ISF et de baisser la TVA, considéré comme l'impôt le plus injuste. Pourquoi ? D'abord, MGB oublie que ceux qui paient l'ISF peuvent voter avec leurs pieds. Son projet est de nature à faire fuir un peu plus les capitaux et les cadres supérieurs, amputant d'autant la productivité de l'augmentation qu'elle projette. Ensuite, en baissant la TVA, elle augmente la consommation qui se porte sur les produits les moins chers... fabriqués en Chine, et du même coup, creuse le déficit de notre commerce extérieur. Des mesures parfaitement démagogiques et inefficaces qui alimentent le cercle vicieux de l'appauvrissement : dette, chômage, déficits...
C'est exactement en faisant le contraire que l'Allemagne redresse sa situation : augmentation des exportations, réduction des déficits, baisse du chômage... Une augmentation de la TVA, si elle est accompagnée d'une baisse des charges qui pèsent sur l'emploi productif, présente plusieurs avantages. Elle redonne de la compétitivité aux entreprises, stimule l'emploi et redonne des marges (salariales par exemple) tout en permettant au budget national d'être équilibré par les rentrées de TVA. La charge que celle-ci impose est effectivement supportée par tous et peut paraître injuste, mais elle est à relativiser sur deux points : l'un, c'est qu'elle pèse infiniment moins par son assiette qu'une augmentation des impôts, l'autre, c'est que la stimulation de l'économie qui en découle compense rapidement l'effort consenti sur la consommation (moins de chômage, augmentation des salaires). Avec un effet corollaire positif : elle porte aussi sur les produits importés venant hors d'Europe....
Comme quoi, l'enfer est toujours pavé de bonnes intentions et on ne peut pas exiger de Marie-Georges BUFFET qu'elle soit experte en économie de marchais... pardon de marché !
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