BETONNITE AIGUE
19 janvier 2007
Notre beau pays est ainsi fait que, si on ne dit pas séance tenante qu'on veut donner à tout prix un quatre-pièces à chaque SDF, on est forcément un monstre. Il faudrait même prévoir un quota par commune sans se soucier de savoir si le besoin existe. Bien sûr qu'il faut loger les sans abri, bien sûr qu'il faut élargir l'offre de logement social, mais la crise ne date pas d'hier et nous serions moins en retard si la gauche avait utilisé les fruits de la croissance pour construire ces logements qui manquent cruellement aujourd'hui. Au moins on ne pourra pas faire le reproche à Jean Louis BORLOO de ne pas avoir fait le nécessaire : jamais on n'a construit autant de logements (440 000 en 2006) sous un gouvernement. Mais il ne faut pas se laisser abuser par la conjonction du vacarme médiatique déclenché par les enfants de Don Quichotte et du contexte électoral de la présidentielle : tout cela ne fait pas une politique saine du logement.
Les 31 communes du Grand-Angers sont tombées dans le piège : on va y construire 25 000 logements en dix ans. Autant dire qu'on va densifier à outrance la ville métropole (12 000) et transformer en casernements celles de la 1ère couronne. Cette densification, on en connaît les résultats d'avance : problèmes de circulations et d'équipements, promiscuité et mal vivre... Les exigences énoncées de mixité sociale et des types d'habitat, de haute qualité environnementale, n'apporteront qu'une contrainte supplémentaire : augmenter le coût. Contribuables, à vos portefeuilles !
Transformer les villes en aspirateurs à habitants est une conception dépassée du siècle dernier, assise sur l'idéologie collectiviste. Avant de lancer un tel programme, nos élus auraient pu se projeter dans le XXIème siècle et dessiner un nouvel art de vivre. En sont-ils seulement capables ? Là aussi, il faudrait changer de logiciel !
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