A TOUT SENIOR, TOUT HONNEUR
01 décembre 2006
L'Insee vient de publier une étude sur les revenus et le patrimoine des Français. J'en avais retenu ce que les médias en ont dit : il y a six millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté avec 744€ par mois pour vivre. Chômeurs en fin de droit, smicards, RMistes, jeunes sans 1er emploi en forment les gros bataillons. Ce tableau sombre, qui voudrait tout mettre sur le dos de la "méchante droite" (rappelons-nous le "KO social"), est pourtant à nuancer. En effet sur la période considérée (1996-2004) les revenus des ménages les moins favorisés ont augmenté de 20% pendant que ceux des plus favorisés ne progressaient que de 13%. Cela résulte évidemment des efforts de l'Etat pour améliorer les prestations sociales. Effort qui s'est amplifié avec l'augmentation continue de la prime pour l'emploi et du SMIC. L'étude montre aussi que la galère est réservée aux jeunes qui ont beaucoup de mal à accéder au marché du travail, (voilà pourquoi le CPE qui était destiné en priorité aux "sans qualification" aurait été utile !) tandis que les plus de 55 ans ont en général une vie plus confortable. Dans notre pays il vaut mieux être vieux et bien portant que jeune et sans emploi. Voilà bien le paradoxe. Même si ce cliché est une caricature, il montre deux choses essentielles qui bloquent aujourd'hui le bon fonctionnement de notre société : d'une part, le sort fait à nos jeunes ne leur permet pas d'avoir foi en l'avenir, au moment où au contraire on devrait se projeter, d'autre part, le principal de l'effort de solidarité est assumé par les couches moyennes qui se retrouvent écrasées, malgré quelques cadeaux fiscaux, alors qu'elles devraient être le moteur de l'économie et de l'ascenseur social. Quand on connaît le mal, on sait comment le soigner. Personnellement je préfèrerais les remèdes du Dr Nicolas, plutôt que ceux de la guérisseuse Ségolène.
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