ECONOMIE, CHOMAGE SANS LUNETTES ROSES
29 juillet 2016
A offrir d'urgence à Bercy
Un petit coup de réalité avant la coupure d’août, histoire de ne pas céder trop aux frivolités. Désolé de jouer les « rabat-joie ».
Croissance et chômage vont généralement de paires. Quand l’un va, l’autre aussi. Il aurait donc été étonnant qu’après un nouveau « mauvais chiffre » du chômage en juin, la croissance se porte bien.
5 400 chômeurs de plus en juin.
La courbe du chômage continue de s'inverser, certes, mais dans le mauvais sens. Le nombre de chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire n'ayant pas du tout travaillé dans le mois a progressé de 5.400 en juin, selon les données publiées par Pôle emploi. La hausse mensuelle a beau être d'une faible ampleur, elle n'en est pas moins la deuxième consécutive après le + 9.200 en mai, cassant ainsi la dynamique que traçaient les nets reculs enregistrés en mars puis en avril. Elle intervient alors que le plan de formation de 500.000 chômeurs supplémentaires devrait normalement tirer les statistiques vers le bas : ainsi en juin le nombre d'inscrits à Pôle emploi en formation, classés en catégorie D et non décomptés comme « chômeurs », a augmenté de 9.500 pour atteindre 303.900, un record. Dans le détail, la hausse a surtout pesé sur les moins de 25 ans, avec 4.000 inscrits supplémentaires, comme c’était le cas déjà en mai. C'est un petit signal d'alerte après un an de baisse quasi continue du chômage des jeunes. Un recul des embauches avait été constaté pour le 2ème trimestre dans les PME. Ceci explique cela… Bah, comme pépère est occupé à soigner sa campagne électorale, les 6 millions de chômeurs peuvent bien attendre un an de plus non?
Mauvaise surprise sur le front de la croissance.
Selon les chiffres publiés dernièrement par l'Insee, le PIB français a stagné au deuxième trimestre. En effet, le détail des résultats publiés montre que la situation est loin d'être encourageante. La plupart des moteurs de l'économie se sont affaiblis et si la croissance n'est pas tombée dans le rouge, c'est grâce à la contribution du commerce extérieur : celle-ci est redevenue positive du fait d'un recul des exportations moins fort que celui des importations. Les autres composantes de la croissance, ne sont guère brillantes. Comme on pouvait s’en douter, les dépenses de consommation des ménages ralentissent nettement, indique l'Insee. La baisse concerne aussi bien les achats de biens de consommation que ceux de services. Et une amélioration reste problématique. De nombreux aléas continuent de peser sur les mois qui viennent, notamment ceux liés aux retombées du Brexit mais aussi des attentats qui viennent de frapper la France et risquent de déprimer le moral des consommateurs. Du côté de l'investissement, la situation n'est guère plus brillante : après trois trimestres de hausse, il fléchit et repasse dans le rouge avec un repli de 0,4%. Le recul concerne aussi bien l'investissement en construction que celui en produits manufacturés et même des services marchands.
Production et construction replongent.
La production totale, de biens et de services, a aussi légèrement reculé (-0,2%). En particulier, la production de biens manufacturés recule nettement (-1,0% après 0,0%) du fait principalement de la chute de la production dans les raffineries, affectées par des mouvements sociaux en mai et juin -merci Martinez-. Dans la construction, secteur qui commençait tout juste à donner des signes de reprise, elle a baissé de 0,6%, après +0,3% au premier trimestre.
Ces résultats illustrent le « ça va mieux » du pingouin et ont pris de court les économistes, comme d’habitude ! Le ministre des Finances, notre Sapin-les-bas-roses a reconnu dans un communiqué que ce chiffre de croissance était « décevant ». Il ajoute toutefois que « au-delà des à-coups d'un trimestre à l'autre, l'économie française reste sur une dynamique de reprise qui ne remet pas en cause la prévision de croissance de 1,5% en 2016 ». Si en plus il est nul en maths...