LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN (2)
06 mars 2012
Fin février, dans le camp socialiste on commençait à trembler devant le resserrement des courbes d’intentions de vote avec son principal rival. Le premier réflexe a été la défensive par une surenchère sociale : AC le feu, Arcelor… et multiplication des sorties de ses lieutenants. Le summum de l’agression verbale a été celle de Najat Vallaud Belkacem : « Chez Nicolas Sarkozy une seule stratégie de campagne s’impose : mentir et tricher. Le vrai modèle de Nicolas Sarkozy n’est pas Angela Merkel, mais un mélange de Silvio Berlusconi et de Vladimir Poutine, avec le vide idéologique de l’un et la brutalité des méthodes de l’autre. » On s’étonne après que Nadine Morano se fâche, mais elle est loin de ce (bas) niveau d’insultes. Par contre, on peut imaginer, à entendre de tels discours de proches du candidat socialiste, ce que sera « l’épuration » à leur arrivée au pouvoir, comme ils l’ont fait dans toutes les régions et départements où ils se sont installés, avec l’omerta complice des médias. Ce qui est à craindre, ce n’est pas l’état UMP (une foutaise) mais bien le « tout PS ». Mais comme cela n’a pas suffi, il a fallu faire un « coup politique ». Ce sera l’imposition à 75%, c’est-à-dire en fait 95% avec les prélèvements sociaux, des revenus qui dépassent un million d’euros. Cela ne rapportera rien, mais les Français ont gobé le morceau. Cependant, comme il n’y aura rien à « tondre », c’est la grande majorité d’entre eux qui sera « plumée ». J’y consacrerai un article, car je trouve cette affaire très grave au regard de ses conséquences économiques. Je comprends que la campagne cède à la démagogie, mais à ce point, on frôle l’irresponsabilité. D’ailleurs, il suffit de voir la réaction des autres socialistes européens. Quant aux chefs de gouvernement qui refusent pour l’instant de le rencontrer, cela tient plus aux positions de François Hollande sur le traité budgétaire et à l’abstention du groupe PS dans le vote du Mécanisme européen de stabilité (MES) qu’aux prétendues pressions de Nicolas Sarkozy, victime expiatoire à l’origine de tous nos maux. Peer Steinbrück, candidat social-démocrate à la chancellerie, juge « naïf » l’espoir de renégocier le prochain traité européen après le 6 mai. J’ajouterai, là encore : attitude irresponsable.
Nicolas Sarkozy va-t-il enfin s’évader au-delà de son socle de 25%, solide, mais insuffisant. Quelques espoirs étaient nés fin février, mais la polémique généralisée et le brouhaha des candidats ne lui ont pas permis de faire émerger correctement les idées qu’il met en avant. Elles sont pourtant intéressantes, mais les médias continuent de privilégier la forme sur le fond. Cela vaut pour tous les candidats, mais c’est Sarkozy que ça dessert le plus. Il est attaqué de toutes parts, il est seul contre tous, mais c’est lui l’agresseur ! Il a reçu le renfort de Nihous pour Chasse, Nature Pêche et Traditions. Petit à petit le pôle se reconstitue. Désormais la campagne doit avoir une stratégie claire : ne rien lâcher à droite et ouvrir sur le centre. Et aller à l’essentiel : des économies pour lutter contre la dette avant toute dépense supplémentaire. Les dépenses publiques doivent maigrir avant d’imposer les Français. Mais il est urgent aussi, comme il l’a rappelé à Bordeaux, de résister à l’inertie du conformisme imposé par l’intelligentsia de gauche qui conduit, sous l’effet d’une subversion intellectuelle, à abandonner la République à la loi des communautés, surtout quand la gauche n’ose défendre la laïcité et les valeurs fondamentales de peur de se froisser avec les minorités. Seul Sarkozy peut sortir la France des blocages que trente ans de décisions en vase clos pour acheter la paix sociale ont amenés au gouffre de la dette. Les brèches ouvertes pendant ces cinq dernières années doivent être amplifiées : 80% des Français disent souhaiter une réduction des dépenses publiques, issue inévitable qui s’imposera à tous. Comme le compte de la gauche n’y est pas puisqu’elle atteint à peine 40%, les marges de manœuvre existent pour l’emporter. Se consacrer à l’essentiel et foncer ! Rien à perdre !
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