PAUVRES
03 février 2007
"Sommes-nous un pays de pauvres ?", tel était le thème de "C dans l'air" l'autre soir sur la 5. Sujet intéressant à traiter au moment où l'Abbé Pierre vient de disparaître -que son âme repose en paix, il l'a bien mérité- et où les "enfants de Don Quichotte" ont aligné leurs tentes rouges le long du canal Saint-Martin. On avait alors parlé de "tapage médiatique" pour attirer l'attention des responsables de tout poil, accusés de ne pas faire suffisamment pour traiter le problème. Comme la plupart du temps, la surmédiatisation du problème, abondamment reprise par les professionnels du misérabilisme qui prêchent les bonnes solutions à l'heure du cocktail, "l'effet loupe" a ancré dans la tête des gens que nous étions un pays de pauvres, où la misère s'étend sous les coups de boutoirs des grands méchants loups du libéralisme !
Bref, les "écarts se creusent" ! Ce n'est pas vrai en France, globalement. Je l'ai déjà expliqué, chiffres du CREDOC à l'appui. Encore qu'il faudrait relativiser cette notion avec ce qui se passe en Chine, où des fortunes considérables se font en peu de temps, alors que la masse patauge au bord de la misère. Et c'est un pays communiste !
En fait, comme l'explique Jacques MARSEILLE, l'économiste, nous avons "un gonflement du sentiment de pauvreté en contradiction avec la réalité". Que disent les chiffres : "nous avons en France 12% de ménages pauvres, il y en a 15% en moyenne dans l'Union Européenne et 20% en Irlande"..."Nous sommes le pays d'Europe où il y a le moins de pauvres !" Le taux de pauvreté a été divisé par deux en 30 ans, mais depuis quelques années, il baisse de moins en moins, parce que probablement on touche aux cas les plus difficiles. La pauvreté nous frappe plus parce qu'elle a changé de visage : elle ne touche plus les vieux, comme autrefois, mais les jeunes, les femmes monoparentales, .... Dans le même temps, la mortalité infantile est passée de 15/1000 à 3/1000 : c'est la plus basse du monde !
Plutôt réconfortant, non ? Cela ne veut pas dire qu'il ne faille pas continuer les efforts en faveur des SDF et de la lutte contre la grande pauvreté. En passant de la "logique de guichet" à "l'accompagnement personnalisé", par exemple, comme l'a proposé Jean-François COPPE dans le débat.
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