ET SI ON ARRETAIT DE SE PLAINDRE ?
01 février 2007
Je ne résiste pas au plaisir de vous faire participer à la lecture du point de vue d'une lectrice de Rennes de Ouest-France, paru récemment dans le courrier des lecteurs. Quelques extraits.
"Je suis issue de la classe ouvrière, enfance heureuse mais difficile, les fins de mois étaient plus que "chiches", je n'ai jamais su ce qu'étaient les sports d'hiver, je n'ai jamais connu le plaisir d'aller à une activité comme un cours de danse classique. J'en rêvais pourtant... Je ne portais jamais de fringues de marque, je ne portais jamais de neuf, étant la petite dernière, économie oblige. Nous n'avons jamais été des assistés, nous ne vivions que du labeur de nos parents, mécanique pour mon père, ménages pour ma mère. Mais nous leur devons beaucoup, car ils nous ont éduquées, transmis des valeurs sans lesquelles nous ne serions pas les femmes que nous sommes aujourd'hui. Nous avons eu très tôt le sens de l'honneur, le respect des gens et du monde qui nous entoure, le sens du partage, le sens du devoir envers les autres, l'envie de nous investir dans les causes qui nous semblent justes... Oui, j'ai vécu des frustrations, oui nous avons manqué d'argent, mais ça ne nous a jamais enflammé les neurones au point de sombrer dans la délinquance en agressant le monde, en brûlant des bus, des voitures, en caillassant les forces de police, les pompiers... Aujourd'hui je fais partie de la classe moyenne, vous savez... celle qui paie partout sans rien dire et qui ne reçoit jamais rien en retour ! Nous sommes étranglés par les charges, les impôts, nous payons partout et plein tarif, et si nous voulons offrir des activités à nos enfants, c'est banco ! Nous ne sommes plus capables de nous offrir une place de concert ou une soirée resto avec nos enfants, nous la réservons une fois durant nos vacances d'été... A côté de ça, nous voyons chaque jour à la TV qu'il faut que ça change, qu'il faut régulariser tous les sans papiers, offrir de meilleures conditions de vie à tous ces gens, les reloger dans de bons quartiers.... Mais de qui se moque-t-on ? Avec quel argent ? Le pays en crève de cet assistanat, nous n'avons tout simplement plus les moyens d'assumer toutes ces largesses...."
On parle beaucoup du malaise des classes moyennes. Voilà un cri plein de vérité qu'il vaudrait mieux savoir entendre si on ne veut pas renouveler la triste expérience de 2002... si vous voyez ce que je veux dire !
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