LA PETITE PHRASE
18 janvier 2007
Elle en a mis du temps à remonter à la surface "la petite phrase". Il fallait peut-être que mon esprit décante après l'intensité de la journée de dimanche dernier. C'était à la fin du discours de Nicolas. Pendant presque une heure et demie, l'homme, minuscule point noir, au loin sur son estrade, seul derrière son pupitre, tenait l'immense auditoire sous son charme. Le temps était suspendu et la foule buvait ses paroles, applaudissait, rugissait, comme si un fil invisible le reliait à chacun d'entre nous. Qui n'a pas connu ces rares moments de ferveur collective ne peut pas comprendre. Et puis tout le monde s'est levé, et une voix cristalline a entonné la Marseillaise, bientôt accompagnée par les autres petits chanteurs de la maîtrise des Hauts de Seine. Alors, un grand frisson vous prend et vous monte jusqu'à la racine des cheveux, et votre voix se met à l'unisson... quand le calme revient, le vieux monsieur qui était assis à côté de moi s'exclame : "Depuis De Gaulle, je n'avais pas entendu de discours pareil !"
L'homme du 14 janvier nous avait tenu en haleine, et au fur et à mesure qu'il parlait, je m'étais mis à rêver : oui, l'avenir a un sens, oui, nos enfants peuvent espérer une société meilleure, oui, la France a encore quelque chose à dire au Monde, oui, il est encore possible de réussir l'Europe, oui, il est encore temps de se mobiliser pour sauver la planète.... OUI, TOUT DEVIENT POSSIBLE ! Cette énergie qu'il porte en lui, Nicolas SARKOZY n'a de cesse que de nous l'insuffler, nous la faire partager. Le propre des grands leaders, c'est d'entraîner le peuple en lui proposant du concret, mais en le faisant rêver avec les perspectives. Quand on y croit, tout est possible. Et c'est vrai !
Laurent JOFFRIN (socialiste) a fait un editorial magnifique dans Libération du lundi 15 janvier :
"On dira beaucoup de choses, mais on devra en reconnaître une : le candidat de la droite a produit une performance impressionnante. Oui, cet homme est dangereux : avant tout pour la gauche... Plébiscité par son camp, seul maître à bord du vaisseau du conservatisme moderne, il n'a pas eu besoin des grenadiers de Murat, chers à Villepin, pour s'imposer. Il a triomphé par l'énergie, le talent, l'organisation... Le danger est maintenant bien identifié : un champion maître des médias comme de lui-même, de l'Etat, de son verbe et d'une machine redoutable" et à la fin, Joffrin conclut :" Au secours, la gauche se tait !".
Fermez le ban.
Roselyne BACHELOT
Rédigé par : Roselyne BACHELOT | 21 janvier 2007 à 20:02