SARKOZY-AUBRY : LE MATCH
04 mars 2009
Pour qui le temps travaille-t-il ?
D’un côté, on assiste à une réunification du parti
socialiste qui consacre la toute puissance de Martine AUBRY. Si l’on avait
besoin d’une démonstration sur l’importance de tenir l’appareil, elle est
faite. La direction du PS s’est donc « enrichie » de 31 nouveaux, ce
qui, personne n’ayant démissionné, porte le nombre des membres du bureau à 80. Le
ridicule n’est pas loin, mais ce n’est pas l’important. Peut-on pour autant
parler de réconciliation entre Ségolène et Martine ? C’est cela qui serait
la bonne nouvelle. Le geste de la 1ère secrétaire est plus politique
qu’affectif. Elle a besoin, pour rendre crédible sa direction, d’associer au
travail le courant de l’ancienne candidate. Eviter un schisme vaut bien une « messe »
à 80. Il faut dire que le geste intervient au moment où Mme Royal s’est
considérablement affaiblie, dépréciée par sa mise à l’écart et ses déclarations
intempestives. Elle est donc bien aise de saisir la main « secourable »
qui lui a été tendue.
Martine AUBRY, ayant neutralisé le Maire de Paris, muselé la
gauche de Benoit Hamon, se paie le luxe de faire rentrer au bercail la brebis
qui risquait de s’égarer et devenir incontrôlable. Avec sureté et méthode, la
maire de Lille pave son chemin de 2012. Si elle manque de charisme, elle peut
compter sur son image de « bosseuse », la fermeté d’un discours d’opposition
jamais excessif, et surtout la trempe d’un caractère bien affirmé. Sa rivale
aura bien besoin de revêtir l’armure de Jeanne d’Arc à qui elle se compare
parfois. Condamnées à faire un bout de chemin ensemble, leur situation n’est
pas si confortable que ça, alors que la crise leur déroule pourtant un tapis
rouge. D’autant plus que d’autres ambitions commencent à percer…
De l’autre côté, le Président de la République, dont la
popularité chute au fur et à mesure que le chômage monte, semble en difficulté.
Beaucoup d’observateurs estiment qu’il n’est pas seulement victime de la crise,
mais aussi de ses erreurs et de ses provocations. Voire ! Il faudrait
aller bien vite en besogne pour croire qu’il n’aurait plus la possibilité de
faire aboutir toutes les réformes. Ce n’est
pas parce que la mode est de tirer tous azimuts sur lui que la cible est atteinte
dans la durée.
Les Français peuvent légitimement avoir une lecture
brouillonne du flot de réformes entamées et non abouties. On est au milieu du
gué. Ceux qui prônent de prendre du temps sont aussi ceux qui voudraient que le
rythme ralentisse parce qu’ils ont du mal à suivre ou que certaines réformes ne
se fassent pas. Le sentiment actuel se renforce aussi du cafouillage antillais
dans lequel le Président ne s’est pas vraiment impliqué et dont les Ministres
de tutelle n’ont pas trouvé la clé dans des délais convenables. Peut-être, un peu comme le font les autruches
en se fourrant la tête dans le sol, les Français aspirent-ils à une pause parce
que la crise les effraie. En gros ils voudraient qu’on ne s’occupe que de l’emploi
et du pouvoir d’achat, au moment où le gouvernement recule sur la réforme des
lycées et des Universités. Il est vrai, le tableau de ce début d’année n’est
guère favorable au gouvernement et au Président.
Mais c’est à la saison venue qu’on mesure la valeur de la récolte.
Nicolas SARKOZY ne baisse pas les bras, parce qu’il sait qu’il est engagé dans
une course contre la montre à la fois contre la crise et pour l’aboutissement de ses réformes. Et
il a encore des arguments dans la besace. Il sait que son plan de relance, qui
va bientôt frémir de ses premiers effets, était le bon choix, étant donné le
maintien de la consommation à un niveau satisfaisant, l’accroissement de l’épargne
et la désinflation qui s’avère un allié utile pour le pouvoir d’achat. Il sait
que les réformes permettront un r
Dans ces conditions, le temps est encore le meilleur remède.
Ce temps qui permettra aussi de digérer la crise. Peu importe que l’opposition
en fasse des tonnes à propos de toutes ses décisions jusqu’à la moindre. Etant
très divisée elle-même, elle n’en tire guère profit, car les Français ne sont
pas dupes. C’est le temps qui offrira à Nicolas SARKOZY l’occasion de se
refaire une santé politique. Un homme de sa trempe n’a jamais dit son dernier
mot.
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