LE RAPPORT BALLADUR DANS LE DETAIL
05 mars 2009
Le comité
sur la réforme des collectivités territoriales présidé par Edouard Balladur a
remis, aujourd’hui, ses 20 propositions au chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy
souhaite que la plupart des mesures soient reprises dans un projet de loi
présenté avant l’été.
A la suite de la remise du rapport intitulé "Il est temps de décider" par
Edouard Balladur, le
président de la République a tracé les lignes de force du projet de réforme des
collectivités territoriales :
la confirmation du rôle des communes comme échelon de
base de l’organisation territoriale et de la démocratie locale
- "pour cette raison investies, mais
elles seulement, d’une clause générale de compétence - et répondant au besoin
de proximité et d’identité" a indiqué le Président ;
l’encouragement -
sur la base du volontariat - de la
fusion de départements et de régions. "Notre découpage administratif, hérité de
l’histoire, passe parfois à côté de certaines synergies, et surtout certaines
de nos régions sont à l’évidence trop petites pour porter les politiques
économiques dont nous avons besoin", a souligné Nicolas Sarkozy ;
le rapprochement des départements et des régions
en les dotant des mêmes conseillers, "ce
qui est le meilleur moyen, et au surplus le seul, de rationaliser la
répartition des compétences, d’éviter que tout le monde s’occupe de tout,
d’avoir des politiques plus cohérentes et de faire des économies sur les
dépenses" ;
l’achèvement de la carte de l’intercommunalité,
"car cela n’a plus aucun sens pour
une commune de gérer seule certains services de proximité". Cette
carte sera également simplifiée "en cessant de créer des "pays"
et en organisant la fusion, chaque fois que cela est possible, des milliers de
syndicats intercommunaux (Sivom et Sivu) dans les communautés de communes,
d’agglomération ou urbaines. Le processus doit aboutir en 2014 ;
la création de métropoles qui prendraient la forme
de collectivités territoriales à statut particulier.
Lors de son intervention, Le Président, qui a salué
"le travail remarquable et
l’implication" des membres du comité, a répété son engagement à mener
la réforme des collectivités territoriales, jugeant, "qu’en ces temps de crise, il est indispensable de moderniser notre
organisation locale, pour qu’elle soit plus efficace, plus réactive, plus
démocratique, plus forte, et corrélativement moins complexe, moins coûteuse,
moins lourde".
Affirmant qu’il
n’était pas question d’interrompre la concertation, il a rappelé "qu’il convient aussi d’avancer, c’est le
devoir du Gouvernement, et de décider, c’est le devoir de la démocratie",
souhaitant, qu’"à partir d’aujourd’hui", la concertation soit "orientée vers la mise en œuvre des
propositions".
Le chef de l’Etat a ainsi demandé "au Premier
ministre, en lien étroit avec le Parlement, de procéder d’ici l’été à
l’élaboration d’un texte reprenant les propositions".
Réforme des finances locales
A propos des questions financières qui, pour le chef
de l’Etat, doivent être l’objet d’"un
traitement spécifique, notamment parce qu’elles doivent être abordées en loi de
finances", il a souligné les "points de consensus" entre le
comité et le Gouvernement, notamment sur :
la suppression de
la part de taxe professionnelle pesant sur les investissements ;
la compensation
intégrale des pertes de recettes liée à cette suppression, pour laquelle
Nicolas Sarkozy prend l’engagement solennel qu’elle sera financée "par des dotations budgétaires et par le
transfert aux collectivités d’impôts économiques, tels que la cotisation
minimale sur la valeur ajoutée ou la taxe sur les conventions d’assurance" ;
le maintien d’un
lien fiscal entre les territoires et les entreprises ;
la "nécessité de limiter le cumul de différents
pouvoirs de taux sur une même assiette d’imposition".
La réforme des finances locales sera néanmoins menée
au même rythme que celle des collectivités, avec pour objectifs la "garantie de l’autonomie financière des
collectivités locales", une plus grande "responsabilité dans l’évolution des dépenses", une réduction
des "gaspillages", et "l’indispensable
modernisation de la fiscalité locale pour la vitalité de notre économie".
Concernant la question de la collectivité unique en
outre-mer, il a annoncé que cette mesure serait examinée dans le cadre des
Etats généraux.
Grand Paris
De même, la question du Grand Paris fera l’objet
d’une concertation spécifique, le président de la République ayant annoncé
qu’il fallait "donner un peu plus de
temps", même s’il "n’acceptera
pas l’immobilisme".
Il faudra notamment prendre en compte les propositions de Christian Blanc en
matière d’aménagement et d’infrastructures, la priorité pour l’Ile-de- France,
ainsi que les résultats des travaux des architectes et urbanistes qui rendront
leurs conclusions dans les prochains jours.
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