HISTOIRE
LE FNPS POUR LES NULS !
LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE

LA FRANCE SOUS TUTELLE

"Désolé, j'ai pris un peu de retard cette semaine dans mes publications. Une intense activité de "boitage" en est la cause et vous me pardonnerez certainement."

                                                                                                                                   Daniel

 

Hollande Merkel

 

« Delayed »

Comme sur les tableaux des arrivées dans les grands aéroports internationaux, la France bénéficierait de la mention : « delayed » (retardé). En échange d’une étroite surveillance des comptes publics français, les ministres des finances européens ont confirmé la semaine dernière l’octroi à Paris d’un délai supplémentaire de deux ans pour se mettre en conformité avec le traité de stabilité de l’euro, soit un déficit maximum de 3% du PIB. Si pour certains c’est une victoire, elle n’est guère reluisante, car elle concrétise l’incapacité de notre pays à assainir ses comptes publics, ce dont s’inquiètent et s’irritent de plus en plus de nos partenaires qui comprennent de plus en plus mal l’indulgence dont il bénéficie.

Comme Pyrrhus…

ViseurUne faveur qui a un prix : la France devra suivre à la lettre une feuille de route très stricte, qui prévoit  une réduction supplémentaire de son déficit structurel. Un effort de trente milliards, risqué pour une croissance hexagonale déjà balbutiante, auquel le « Sapinos de Bercy » espère échapper… on se demande bien comment. Si on n’a pas à subir l’humiliation des pénalités financières, pour l’instant, on a tout de même celle du contrôle « renforcé ».  La décision des 28 ministres n’allait pas de soi. Notre amnésique de Mosco a dû batailler ferme pour empêcher les sanctions dont les partisans étaient nombreux après deux sursis déjà accordés et peu probants. C’est l’arbitrage de Jean-Claude Juncker qui a fait la décision contre les avis du vice-président Valdis Dombrovskis, mentor de notre commissaire, et de plusieurs représentants d’Europe du nord.

Un traitement de faveur au goût amer.

Alors que l’Eurogroupe s’affiche intransigeant face à la Grèce, beaucoup s’inquiètent de ce « traitement de faveur » accordé à la France autant que du déficit de crédibilité qui sape la discipline budgétaire commune. Bien entendu notre « pseudo-grand-argentier-marchand-d’illusions » s’est engagé à respecter scrupuleusement la décrue du déficit exigée par Bruxelles : 4% cette année, 3,4% en 2016 et 2,8% en 2017 ! La pente est plutôt raide, mais pour Bercy elle correspond aux 50 milliards d’euros d’économie déjà programmées sur les trois années qui conduisent à l’élection présidentielle. Enfin, si elles sont réalisées !  Et encore faudrait-il qu’elles ne soient pas décompensées par des dépenses inconsidérées à l’approche de l’échéance fatale.

Le bouffon de Bruxelles.

MoscoPierre Moscovici, toujours aussi inénarrable, s’est fendu d’une interview dans le Figaro  pour déclarer : « L'effort de la France n'est pas suffisant ». Il a juste oublié qu'il n'en avait fait aucun pour réduire le déficit quand il était à Bercy... Et même il s’autorise quelques conseils précis, tel le prof sur le carnet de notes du mauvais élève, où l’on retrouve les mots « sanction », « agenda » comme pour indiquer le parcours à suivre pour faire des « progrès ».  Discours pitoyable de la part de celui qui siégea pendant deux ans à Bercy et qui s’en prend aujourd’hui à ceux qu’il accompagnait. Comme c’est facile quand on est à l’abri à Bruxelles, loin des contraintes électorales et des promesses insensées. Avec lui, on mesure le gouffre socialiste qui existe entre les mots et les réalités. Mais, pas plus que ses anciens acolytes au gouvernement, on ne peut le prendre au sérieux. Au contraire, son propos contribue à dévaloriser la parole publique.

Merci Angela.

C’est la bénédiction silencieuse d’Angela Merkel qui a contribué  de façon décisive à la décision de la commission de Bruxelles. Elle ne veut pas déstabiliser la France, encore deuxième économie de l’euro, alors que le contexte politique est pour le moins délicat. Car la mise sous tutelle renforcée est pain béni pour le vote extrême à quelques jours des « départementales », mais dans une bien moindre mesure que si Bruxelles avait asséné des sanctions à la France.  Il n’en reste pas moins que pour Mario Draghi, à qui on doit la mise en œuvre d’une politique financière enfin audacieuse par ailleurs, « la mise en œuvre intégrale et systématique du pacte de stabilité et de croissance est essentielle à la confiance ». Ce qui veut dire, en clair, que notre pays n’a plus la moindre marge de manoeuvre pour entrer dans les clous communautaires. Bon gré mal gré, il faudra bien faire ce qui est demandé. Mi-avril, La France aura à décliner les économies supplémentaires nécessaires pour ramener son déficit sous le plafond européen. Et convaincre nos partenaires ! Du boulot pour Sapin alors que les nouvelles dépenses s’accumulent : lutte contre le terrorisme dans l’hexagone et à l’extérieur, éducation, contrats aidés, plan banlieues, remboursement d’aides indûment perçues…  Autant de mesures qui appelleront des recettes complémentaires pour près de 20 milliards et vous devinez où on va les prendre … Car notre ministraillon des finances est tout sauf un magicien !

 

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