HISTOIRE
LA SECU VA-T-ELLE MOURIR ?
« MERE PORTEUSE »

ET C’EST REPARTI !

           Sarko strasbourg             

 

 

Lundi prochain, Nicolas SARKOZY s’adressera au parlement français. Il étrennera pour l’occasion l’une des dispositions de la réforme constitutionnelle qu’il a souhaitée. Mais au fond, il est logique que le chef de l’Etat ouvre le dialogue avec les élus plutôt que de tenir une conférence de presse. Il donne ainsi le signal du coup d’envoi de la 2ème mi-temps du quinquennat. Car, indéniablement le succès remporté aux européennes par l’UMP et qui est aussi largement le sien, lui permet de rebondir et de rebattre les cartes pour cette période qui s’ouvre et qui conduit à 2012.

       

Et le président de la République qui n’a jamais été inerte entend bien tirer le meilleur parti d’un succès plus psychologique que réel si on veut bien faire attention à ce qu’indiquent la répartition des voix et l’abstention. Il faut donc s’attendre à ce qu’il persévère dans les recettes qui marchent et qui lui ont permis, en dépit de la crise et de l’adversité, de prendre ce virage en tête. Dans un esprit d’ouverture il a reçu tous les chefs de parti ; exercice peut-être formel mais qu’on ne peut guère lui reprocher. Les réformes vont donc continuer et l’ouverture s’élargir. Gageons qu’au milieu de la semaine nous aurons sûrement deux ou trois surprises au gouvernement. Mais l’ouverture, c’est aussi le ratissage. Même si l’exercice a ses limites, il s’avère nécessaire pour élargir l’électorat de l’UMP : les prochains scrutins sont à deux tours et il faut trouver le moyen de franchir la barre des 50%... A cet égard, la base électorale de l’UMP est solide mais évidemment trop courte à elle-seule. On va donc voir le Nouveau Centre à l’œuvre pour partir à la quête de ces électeurs UDF restés au Modem, mais aujourd’hui en jachères. On peut compter aussi sur les alliés du centre gauche, appelés probablement à se renforcer autour de Jean-Marie Bockel et de Eric Besson. Car, ce n’est pas le moindre des mérites de l’ouverture que d’avoir fidélisé ces sensibilités différentes : c’est donc qu’elles sont à l’aise au sein du gouvernement. D’ailleurs aucune n’envisage de le quitter.

        

Le champ de manœuvre du président est dégagé : le Modem et le PS se sont brûlés eux-mêmes au lance-flamme et découvrent un peu tardivement que l’antisarkozysme n’est pas une politique. Mea culpa, donc. Mais quels arguments vont-ils trouver maintenant ? Ils ne peuvent se renforcer que si les remèdes du gouvernement contre la crise se révèlent inefficaces. Et il y a toutes chances pour qu’on assiste à beaucoup de désordres au Parti Socialiste que Martine Aubry tente pourtant de resserrer ; mais il ne se passe pas un jour sans qu’un prétendant ne se déclare et « l’oracle du Poitou » vient de faire connaître son analyse… preuve qu’elle ne renonce à rien. Il y a bien les écologistes dont on a fait des gorges chaudes. C’est vrai que la liste Europe Ecologie a fait un beau score, mais quoi, ça représente un Français sur 16 ou 17… relativisons. Et le gars Dany aura beaucoup de chance si son conglomérat tient la distance. Ce mouvement est ancré à gauche et on ne tardera pas à découvrir que derrière l’écologie, ce qui est commun à José Bové et notre éternel agitateur sexagénaire, c’est le rejet du libéralisme et du capitalisme, que leur projet révèle moins l’amour de l’Europe que l’émergence d’une société inspirée par le gauchisme le plus traditionnel, fût-il habillé de vert.

        

Dans ce cadre, l’ouverture prend tout son sens. Outre qu’elle n’est pas une nouveauté inventée par Nicolas Sarkozy, Giscard et Mitterrand l’avaient tentée, elle prend d’autant plus de signification que l’opposition est émiettée et ne présente pas aux yeux de l’opinion une alternative crédible. Il est en effet logique que le pouvoir en place recherche l’unité nationale pour porter des réformes cruciales. Ceux qui ne veulent y voir qu’une habileté politique en utilisant des « disponibilités en mal de pouvoir » se trompent. C’est une volonté politique qui cherche surtout à résoudre les problèmes économiques et sociaux, mise au service de programmes efficaces contre les effets de la crise, par exemple le RSA, ou l’amélioration de la vie dans les quartiers. Si ça peut faire gagner ensuite, tant mieux. Personne ne croit un seul instant que la pratique de l’ouverture permette de conquérir les électeurs de la gauche militante. Mais il est indéniable qu’elle peut faciliter l’attraction d’électeurs centristes, de gens qui s’identifient à la Gauche Moderne, voire même des écologistes.

                                           

Quoi qu’il en soit, le destin de Nicolas Sarkozy dépend moins du rapport de force politique que de l’état de l’économie en 2012. Et de cela, il doit en être conscient plus que tout autre. Son intérêt est donc de tout faire pour améliorer la situation, ce qui ne peut être que bon pour les Français. L’électorat vient de lui donner un sursis. Gageons qu’il le jugera sans concession en 2012. C’est aussi ce qu’on peut comprendre dans les résultats des élections et l’impressionnante abstention.

 

 

                                                                                              

 

Commentaires

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)