SANS TABOUS
06 février 2009
Ce qui m’a frappé le plus, dans les
interventions du Président de la République, c’est l’absence de tabous. Face à
la crise, il ne s’interdit rien, quitte à empiéter su le territoire des
interventionnistes d’état, lui qui n’hésitait pas à faire violence à sa culture
gaulliste en s’engageant dans la voie de la libéralisation et de la
dérèglementation. Avec la hausse du
chômage et le recul brutal de l’activité économique, il a bien compris que
l’heure était venue de donner des gages. Il le fait en relançant le dialogue
social. Mais il veut absolument préserver la
possibilité de r
La seconde question qui est posée sur
la table est celle de la sollicitude que nous devons avoir envers les milliers
de sinistrés de la crise, smicards jetés à la rue, salariés à temps partiel
licenciés en premier, ouvriers renvoyés faute de travail à leur donner…. Les
amortisseurs sociaux sont là pour atténuer le choc de la perte de revenus. Mais
comme personne ne sait quand le red
On ne pourra pas reprocher au
Président de choisir de passer par la concertation avec les partenaires
sociaux. A mon avis, il n’y a rien à en attendre, ou pas grand-chose. On sait
bien que le dialogue social avec les syndicats les plus virulents est un
dialogue avec des sourds et que les manifestations ne sont jamais que
l’expression d’une minorité et de syndicats qui perdent des adhérents tous les
jours. Mais au-delà, l’inquiétude est
réelle, même dans son électorat. Il y a une double attente : celle des
couches populaires qui ont voté pour lui et qui ont besoin d’aide parce
qu’elles sont plus touchées que les autres, et celle des classes moyennes et de
ceux qui ne comprendraient pas qu’on cède à la démagogie et à la surenchère de
la rue. Au moins ne pourra-t-on pas lui reprocher de tout décider tout seul.
J’ai vu aussi, à travers quelques unes
des pistes qu’il a évoquées, une volonté de Nicolas SARKOZY de profiter de la crise pour faire bouger les
choses de façon à rendre la France plus compétitive et plus attractive. Ainsi
de la réforme de la taxe professionnelle. Mesure de bon sens, mais vous allez
voir les grandes orgues de la protestation se mettre en marche, élus locaux de
gauche en tête pour réclamer le retrait de cette bonne idée. Bien évidemment,
on ne peut pas amputer les recettes des collectivités territoriales. L’idée de
mettre en place une taxe carbone devrait réjouir tout le monde, notamment parce
que cela va dans le sens de la lutte contre le réchauffement climatique, et
habilement reporter en partie sur les importations, une ressource qui pesait
sur le coût du travail dans notre pays. Une idée pourtant défendue par les
« écolos »…
On continuera évidemment de lui faire
grief de ne pas avoir sorti le carnet de chèque, comme le réclame la gauche,
pour distribuer tout de suite de l’argent puisé à l’aune de caisses vides. Et
aussi de maintenir les réformes
contestées et le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Mais c’est aussi pour ça qu’on a voté pour
lui !
Je persiste et je signe : Nicolas Sarkozy et ses conseillers sont des biques en économie et dans le contexte actuel, ce n'est pas fait pour me rassurer.
Le reste, c'est de la télé-réalité, du show-bizness. Et là, c'est le meilleur, "Le meilleur candidat et le pire Président". Je me cite, je n'ai pas peur de paraître pédant.
Rédigé par : lucien martin | 06 février 2009 à 20:00