HISTOIRE
LE POINT SUR LE « QUOI QU’IL EN COÛTE ! » (1) LA DETTE
LE POINT SUR LE "QUOI QU'IL EN COÛTE !" (3) CE QUI ATTEND LA FRANCE

LE POINT SUR LE "QUOI QU'IL EN COÛTE !" (2) LES BOURSES

Economie  bourse

(2) LES COURS BOURSIERS

Le secrétaire d'état à la Présidence du Conseil italien, Riccardo Fraccaro, a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ou espèrent sans le dire : « La BCE devrait envisager d'effacer la dette publique qu'elle achète pendant la crise ». Cela rejoint ce  que je vous expliquais précédemment sur la  dette. J’aurai l’occasion d’y revenir. La bourse, elle, se maintient à des niveaux  complètement en décalage avec la situation économique. A Paris elle reste accrochée aux 5 000 points malgré la crise. Une question simple et de bon sens se pose alors : pourquoi la bourse est-elle à des niveaux élevés alors que la crise sanitaire a provoqué une crise économique sans précédent ?

Anticipation ?

L’explication la plus courante qui est apportée est que la Bourse « anticipe ». Les investisseurs se positionneraient déjà dans « le monde d'après ». Elle anticiperait les vaccins, la fin de la pandémie et même un retour de l'économie à la normale à partir de l’été prochain. Cette explication est loin d’être satisfaisante, d’autant  plus qu’un brouillard épais continue d’empêcher d’apercevoir suffisamment les contours de ce « monde d’après » et personne n’est capable de dire ce que sera la pandémie même après la vaccination. Or les investisseurs aiment les certitudes, ce qui ne les empêche pas de rester vigilants. Ainsi, Les bourses mondiales ont chuté le 21 septembre. C'était la crainte de la deuxième vague du Covid qui avait déclenché cette mini-panique. Il a suffi,  par exemple, que la BCE annonce qu’elle ferait ce qu’il faut, pour que la  situation se stabilise aussitôt. A contrario, on a vu lors de la première annonce d’un vaccin que les titres valorisés lors du confinement ont été massacrés et ceux du « monde d’avant » ont connu un bond à la hausse spectaculaire. Les marchés restent donc sensibles aux mauvaises nouvelles et il faut peu de chose pour provoquer une baisse violente. Pourtant, cela reste dans des limites qui n’ont rien de catastrophiques. Rien à voir, par exemple, avec l’effondrement de 2008. En réalité, les investisseurs oscillent entre euphorie et inquiétude. Euphorie quand ils pensent au rebond de l'économie après la crise du Covid, aux centaines de milliards distribués gratuitement par les banques centrales, aux espoirs de vaccins et aux plans de relance. Inquiétude quand ils pensent à l'épidémie, aux secteurs qui ne se sont toujours pas relevés de la crise, aux faillites à venir et à la hausse annoncée du chômage. Ces mouvements erratiques ne s’expliquent donc pas par  la réalité de ce que vivent les entreprises.

Alors, la liquidité ?

la seule explication valable qui explique tout, c'est la liquidité. Les bourses mondiales sont déconnectées des valorisations réelles des entreprises. On le voit en particulier avec les valeurs dites de croissance, les valeurs « growth » qui atteignent des valorisations stratosphériques. En première ligne les GAFAM. Si les Bourses sont à ces niveaux, c'est que les banques centrales ont injecté des torrents de liquidités et qu'elles vont continuer à le faire, c'est que du fait de ces injections massives, les taux d'intérêt sont nuls ou négatifs. Pendant des décennies, le FMI et les banques centrales ont mis la pression sur les gouvernements pour réduire leurs dépenses publiques, équilibrer leurs budgets et réduire leurs dettes. Le FMI n'accordait ses aides qu'aux pays qui adoptaient des programmes d'austérité. Aujourd’hui C'est tout le contraire. Les banques centrales, comme la FED ou la BCE, mettent la pression sur les gouvernements pour adopter de nouveaux plans de relance et menacent de ne pas injecter de liquidités gratuites si les états n'augmentent pas leurs dépenses, n'aggravent pas leurs déficits et ne font pas exploser leur dette. Et ces liquidités qui inondent les marchés financiers cherchent du rendement. Alors voilà TINA qui se manifeste : « There Is No Alternative » à la Bourse quand les taux d'intérêt sont négatifs, l’argent ne sait pas où aller se placer. Or, les bourses offrent encore des  possibilités de spéculation. Nous sommes dans une bulle de liquidités. Quand cela va-t-il s'arrêter ? La réponse est finalement assez simple, basique même. Si la Bourse monte du fait de l’injection de liquidités massives, elle baissera quand les banques centrales injecteront moins de liquidités, quand l'économie ira mieux. C'est là encore un paradoxe total. Mais si on y réfléchit bien, c'est évident. Quand l'économie ira mieux, les banques centrales seront plus sages, elles remonteront les taux d'intérêt progressivement, mais elles n'auront plus besoin d'injecter autant d'argent. Si l'économie va mieux, du fait de l'effet retard sur la consommation et les investissements, du fait de la fin de la pandémie, on pourrait même avoir un rebond momentané de l'inflation, ce qui freinera encore un  peu plus les banques centrales. C’est à partir de ce moment-là que le stock de dette deviendra problématique, surtout pour les  pays fortement endettés comme le nôtre.

Cela fait partie du sujet suivant :  qu’est-ce qui nous attend ?

 

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