CHOUETTE, HULOT QUITTE LE NAVIRE !
30 août 2018
Le navire serait-il en train de sombrer ?
La décision a été annoncée au débotté dans une « matinale » à la radio. Hulot a décidé de quitter le gouvernement sans tambours ni trompettes, surtout avec la suprême inélégance de ne prévenir ni le Premier Ministre ni le Président de la République. Du jamais vu. On le savait colérique, mais quelle marque de mépris ! Quel orgueil ! Avec cette excuse minable d’avoir eu la crainte d’être « retourné » une fois de plus s’il les en avait informés. Une confidence qui confirme son caractère immature. Quant au prétexte, il est risible et d’ailleurs démenti vigoureusement par celui qu’il incrimine, le conseiller des chasseurs, et dont les arguments sont tous vérifiables. Il voulait donc faire mal. Il aura réussi visiblement même si la réaction de Macron s’est voulue mesurée en la jouant « grand prince ». Hulot voulait faire un « coup d’éclat » médiatique, c’est pourquoi il a attendu que le souffle de l’affaire Benalla retombe. Il fait carton plein : on n’a parlé que de ça hier et ça va durer quelques jours. Ainsi va le « nouveau monde » !
On ne lui dira pas merci.
Les Français sont parait-il majoritaires (55%) à penser que son départ est une mauvaise chose pour la France. Ils ne sont pas rancuniers. Je n’en suis pas. Je paie chaque fois que je fais le plein de mon réservoir d’essence, « plein pot » sa conception de la transition énergétique. Hulot pratique l’écologie punitive comme naguère sa consoeur Royal. Son plan éolien est une ineptie coûteuse comme le dénonce Jean-Marc Jancovici. Je lui reproche aussi sa participation à l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, en dépit de la volonté majoritaire exprimée par les habitants, ce qui dénote de sa part le souci d’imposer ses idées au mépris de la démocratie : cela s’appelle la tyrannie de l’idéologie. Ce qui me permet de dénoncer au passage une certaine inconséquence, puisque le nombre des vols ne diminuant pas, le trafic se détourne sur Paris où il va ajouter ses nuisances à toutes les pollutions dont souffre la région Ile-de-France. Comme si la centralisation était la meilleure des choses. Et c’est donc au nom de cette tyrannie idéologique qu’il préfère aujourd’hui démissionner. La planète s’en remettra.
Le cynisme se paie toujours.
Le Président de la République ne s’est jamais caché que son ministre « de la Transition écologique » était d’abord une prise de guerre pour étouffer électoralement les écologistes, au même titre que les débauchages pratiqués à droite et à gauche. Il faut croire que le cynisme élyséen était devenu insupportable au point de provoquer ce départ, non pas inattendu car il couvait depuis quelques temps, tout au moins inopiné. Le départ fracassant de Nicolas Hulot du gouvernement marque la faillite de cette pratique cynique. Il faut y voir aussi le manque de marge de manœuvre laissé aux ministres pour mener leur action, Hulot comme les autres, par un Macron jupitérien de qui tout doit procéder. De quoi décevoir la très haute opinion que Nicolas Hulot a de lui-même, confortée par son aura populaire. Il n’a pas supporté l’inconfort des contraintes gouvernementales, les arbitrages perdus vécus comme des humiliations, et la vision du « en même temps » peu compatible avec des certitudes considérées comme indiscutables. Les raisons de fond que l’ex-ministre de la Transition écologique a invoquées le démontrent : Emmanuel Macron n’a pas recruté Nicolas Hulot pour servir des convictions écologiques profondes. D’ailleurs, aux dires mêmes de l’ex-ministre, le bilan écologique de son passage au gouvernement est particulièrement faible. Ce qui est, heureusement, vrai. En effet, rien ne sert d’être plus écologiste que le reste de la planète dans notre petit hexagone, sinon à s’auto-flageller.
Une autre transition écologique est possible.
Aussi, nous ne nous reconnaissons pas dans bon nombre des propositions de cette écologie décliniste et souvent irresponsable au regard des impératifs économiques. Nous sommes, pourtant, convaincus que la priorité écologique ne peut plus être absente d’un projet crédible pour l’avenir de la France. Comme l’écrit Bernard Accoyer, « Depuis plusieurs décennies, la droite a toujours été au rendez-vous de l’écologie et de la protection de l’environnement. Tous les présidents de la République appartenant à notre famille politique et, récemment encore, … Nicolas Sarkozy, qui a voulu le Grenelle de l’environnement, ont inscrit la dimension écologique au cœur de leur action. Aujourd’hui, alors que notre planète, que notre environnement au quotidien sont confrontés à des mutations, voire à des menaces, considérables, il nous revient de renouveler notre réflexion, de refonder les bases d’une véritable écologie de droite. » A la vision dogmatique et punitive, qui conduirait à la ruine nos agriculteurs, nos industriels et qui interdit les grands projets d’infrastructures, nous préférons une écologie de projets respectueuse du développement économique et social, qui concourt à la préservation de nos paysages et de nos terroirs. C’est une écologie qui s’appuie sur l’innovation technologique, porteuse d’emplois, qui oblige aux changements des habitudes et des modes de vie en faisant confiance au génie humain et à la capacité des sciences à trouver des solutions. Cette écologie positive peut relever tous les défis. Nous pouvons faire de la France un pôle mondial d’influence diplomatique, scientifique et industriel en matière de l’écologie et du développement durable. C’est le chemin auquel les Républicains réfléchissent et qu’ils proposeront.
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