HISTOIRE
LE JOURNAL DE BORD DE VIRGINIE CALMELS
APPRENTISSAGE : UNE MAUVAISE REFORME

POUR LA DROITE, TOUS LES ESPOIRS SONT PERMIS

Laurent-wauquiez- la droite de retour
 

 

Intéressante cette synthèse de la fondation Jean Jaurès parue le 31 janvier dernier dans Le Figaro. A la lumière de  différentes études d’opinion, réalisées notamment pour le Cevipof, elle nous montre à la fois la « droitisation » de l’opinion,  qui n’est pas une surprise et une résistance de la droite pourtant mise  à mal par les tentatives de déstabilisation récurrentes du « macronisme ». On ne s’étonnera pas  non plus, qu’au moment où elle est réalisée, cette étude constate un manque de crédibilité des Républicains aux yeux des Français, quoique moindre auprès de ses sympathisants. Cette situation est bien normale après l’année de tourmente que nous avons vécue en 2017.

L’appel d’air de Macron.

Après son élection, et compte-tenu de l’effondrement du PS qui lui a permis des marges de manoeuvre, le Président de la République a mis l’accent sur des mesures susceptibles de plaire  à l’électorat de la droite, avec un certain succès, il faut bien le reconnaître. Et d’abord  en mettant les transfuges à des postes clés tels Le Maire et Darmanin, à l’économie et aux finances. Ils ne font pas vraiment une politique de droite, mais l’affichage est là. Cet appel d’air contribue à déplacer le centre de gravité de l’opinion vers la droite avec une note moyenne de 5,4 sur une échelle de 10 (moyenne à peu près constante depuis juin 2014), avec une poussée à 5,8 en novembre 2017. Le positionnement de Macron est à 6 dans les enquêtes Ifop fin 2017 : il s’est manifestement « droitisé » depuis son élection. Il profite ainsi du vide provoqué par la défaite de Fillon, plus que Le FN, autre concurrent sur le segment de la droite. Les Républicains doivent donc livrer une bataille sur deux fronts pour reconquérir leur place. Il faut relativiser le positionnement droitier de Macron qui est perçu comme tel autant par des électeurs de droite que de gauche. Au passage, il n’est pas anodin de noter que cette étude souligne, statistiques à l’appui, que la perception des Républicains est demeurée quasi inchangée entre septembre 2016 et octobre 2017 : la droitisation dénoncée par certains dirigeants LR sous l’effet de la campagne de Fillon puis de la désignation de Laurent Wauquiez est donc un fantasme ou un prétexte, parce qu’elle n’est pas perçue par les Français.

Un crédit entamé.

L’annus horribilis a laissé des traces. La défaite entraîne toujours des querelles et des défections. Les Républicains ont donc perdu en lisibilité et en crédibilité sur un grand nombre de sujets, y compris sur ceux qui formaient des points forts : réduction des déficits, autorité et sévérité des  peines,  l’immigration, sur tous ces thèmes, la perte de confiance est considérable. Quand on dit qu’il faut refonder le parti, le diagnostic est évident. Le rebond du parti Les Républicains viendra de sa capacité à retrouver un ou plusieurs chevaux de bataille qui feront sa singularité et résonneront vrai dans la tête des sympathisants de la droite : l’abandon des territoires, les attaques contre les classes moyennes, le pouvoir d’achat … peuvent lui conférer un avantage comparatif décisif par rapport au macronisme et à l’extrême droite en pleine débâcle.

Un potentiel de vote et une attente forte.

Le parti « Les Républicains » se retrouve comme les autres partis, fragilisé par l’élection présidentielle et la recomposition qui a suivi. Mais, en raison de la forte concurrence exercée sur l’électorat de droite, le parti garde une probabilité de forte progression, notamment sur le FN (ne parlons pas des autres partis de gauche). L’avenir dépend donc de la capacité prioritaire à récupérer les électeurs de droite qui constitue en partie le potentiel de vote LREM.  Les résultats des élections partielles sont de ce point de vue, assez encourageants. Il semble bien que le discours de Laurent Wauquiez et sa percée dans l’opinion des gens de droite traduise concrètement les prémisses d’une nouvelle envie de droite. Car 78% des sympathisants LR  continuent de  juger leur parti proche de leurs préoccupations (Ifop).  Le socle de confiance n’est pas réellement érodé ce qui permet de consolider l’hypothèse d’un rebond. Les mêmes sont à 75%  persuadés que leur parti reprendra le pouvoir en 2022. C’est donc sur sa « capacité d’incarnation » que Laurent Wauquiez va jouer sa réussite ou son échec. Il a du pain sur la  planche et n’a rien à perdre en s’opposant fortement au chef de l’Etat : 46%  seulement des sympathisants estiment que le parti s’oppose suffisamment. La base partisane des Républicains croit en l’avenir du parti, ce qui invalide ou marginalise les tentations de départ ou les tactiques personnelles. Elle veut que le combat se déroule en interne. Cette base est aussi en attente d’une doctrine claire. La mise en place d’un centre d’études et d’un « shadow cabinet » est destinée  précisément à répondre à ces deux préoccupations : s’opposer et avoir un projet solide et innovant.

Un chemin tout tracé.

Si les Français jugent dans leur ensemble que le parti n’a pas de projet et estiment (68%) qu’il ne pourra pas revenir au pouvoir en 2022,  c’est tout simplement qu’il faut un peu de temps. L’essentiel c’est que le socle sur lequel se refonder soit là, et il est  là. D’abord rassembler la famille, puis toute la droite pour s’adresser ensuite à tous les Français. Le chemin est tout tracé. Car l’exercice d’équilibre auquel se livre le Président de la République a ses limites. Les  sujets qui fâchent ne vont pas tarder à réapparaître comme l’approbation de la  PMA ou l’accueil des réfugiés, et viendront s’ajouter à la superficialité des réformes engagées. Le travail remarquable de Jean-Michel Blanquer à l’éducation ne suffira plus à faire illusion. A  la différence du PS, la droite n’a pas perdu son âme, elle semble même avoir retrouvé un brillant porte drapeau. Tous les espoirs lui sont permis.

 

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