QUAND LES FRANÇAIS PISSENT CONTRE LE VENT…
07 février 2023
LE CIRQUE NUPES
Quel spectacle ! Voilà l’assemblée nationale transformée en spectacle de cirque par les partisans de Mélenchon. Mais du mauvais cirque. On cherche vainement les clowns qui feraient rire tellement –ce serait au moins ça- parmi les braillards de la NUPES dont le seul objectif est d’empêcher tout débat sensé sur le texte de loi réformant le financement de notre système de retraites. Nous sommes pourtant dans une enceinte qui devrait être sacrée. Mais ces gens-là n’ont que faire du temple de la démocratie. La dignité, ils ne connaissent pas. Ils se veulent « révolutionnaires », mais ne sont que des anarchistes de bac à sable, tant leur comportement est puéril. Sait-on seulement ce qu’ils veulent en dehors du retrait de la réforme pur et simple ? On comprend vaguement qu’ils comptent résoudre le problème réel du déficit qui s’annonce en taxant les riches sans rien changer aux annuités et à l’âge de départ. En cela ils font croire au bon peuple à une chimère. La vérité c’est que leur politique mènerait à coup sûr à la baisse des pensions et à la pauvreté généralisée sans parler du chômage provoqué par la hausse des cotisations : tous égaux à bas prix. Ils oublient que le monde nous regarde et qu’ils dévalorisent l’image de la France face au monde entier. Et puis, que Mélenchon, qui a 72 ans, commence par s’appliquer à lui-même sa doctrine puisqu’il tient tant à la retraite à 60 ans !
RN : LA DIAGONALE DU FLOU
Productivité et démographie sont les deux ressorts sur lesquels le RN compte s’appuyer pour trouver les finances qui manquent afin de maintenir le départ à 62 ans et à 60 ans pour ceux qui ont commencé tôt à travailler. Un discours qui a évolué depuis le retour à la retraite à 60 ans. L’idée qu’il faille créer de la richesse n’est pas idiote, mais Marine le Pen et son parti commettent un déni de réalité : la productivité en France est au point mort et la natalité catastrophique. Il faudrait un miracle pour redresser la première, que les mesures économiques proposées ne réaliseront pas. Quant à la seconde, en matière de démographie tout est déjà joué pour les trente prochaines années, ceux qui ne sont pas nés dans les dix dernières années et aujourd’hui ne pourront pas être inventés pour contribuer à la répartition. Et en plus, le RN ne veut pas entendre parler de l’apport d’actifs que constituerait l’immigration. Derrière le jeu habile de sagesse dans l’hémicycle se cache en réalité un manque de réalisme que les fausses bonnes idées comme le recours à un referendum tentent de dissimuler. Un exercice typiquement populiste : il s’agit de plaire au peuple en laissant croire qu’on veut se référer à son avis. C’est plus facile que de se coltiner avec les faits pour trouver des solutions viables. Pour Marine le Pen il s’agit d’apparaître comme le plus respectable et responsable possible et le tumulte désordonné et brouillon de la NUPES lui rend bien service.
LE SUPPLICE DE L’ECARTELEMENT MENACE LA BORNE
La Macronie fait face à un piège qu’elle voudrait bien empêcher de se refermer sur elle en l’obligeant à utiliser le 49-3 pour faire passer sa loi. C’est que face aux exigences du groupe LR, dont certaines sont alimentées par une frange jusqu’au boutiste, elle est obligée de lâcher du lest « social » du côté des éléments de la majorité venus de la gauche telle Marlène Schiappa ou Stella Dupont qui se sont organisés en un groupe informel, le tout pouvant vider de sa substance le rendement financier de la loi, ou aboutir à perdre d’un côté les votes gagnés de l’autre ce qui serait catastrophique aussi bien pour Renaissance que pour LR. Le vote sur le rejet de la motion référendaire du RN qui a recueilli 292 voix contre 243 donne une bonne indication de ce que devrait être le vote définitif, mais ce n’est qu’un répit car rien n’est assuré et c’est la discussion des amendements qui décidera. Chacun sait que lorsqu’on dépasse la borne, il n’y a plus de limites. (Jeu de mots de circonstance).
LITANIE DE JEREMIADES
En ce jour de mobilisation dans la rue, où la foule bat le pavé et chacun de dire son cas particulier qui le conduit à refuser 24 mois de plus au bout d’une vie de travail, confondant addition d’individus et intérêt général, il est peut-être encore bon d’insister sur la nécessité de la réforme. Evidemment, reculer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans est impopulaire. Et pourtant cette mesure est absolument nécessaire si les Français, comme ils l’affirment, sont attachés au système par répartition. Réaffirmer en même temps que cette réforme n’est probablement pas la dernière et qu’il faudra y revenir à nouveau dans huit ou dix ans devrait les convaincre de faire le pas qui est proposé par le gouvernement. Sinon, ce sera bien pire quand, au bord du gouffre d’une faillite, il faudra, en urgence, imposer des décisions beaucoup plus sévères. Ce n’est pas par hasard si nos voisins allemands en sont à 65 ans et bientôt 67 en 2030, et les Danois à 69 ans. La France n’est pas une exception. Les jérémiades que j’entends sur tous les plateaux n’y changeront rien.
Le refus de la réforme peut dégénérer et aller jusqu’au blocage du pays. Les mieux lotis s’y emploient, comme toujours, alors que la réforme ne touche guère à leurs privilèges. Les faits sont têtus et la mathématique finira par s’imposer. Après le temps des largesses du « quoi qu’il en coûte » qui obscurcit le discernement de nombre de nos compatriotes, pourrait bien venir le temps des efforts et du serrage de ceinture. Il sera bien tard pour mesurer alors l’ampleur du désastre.
Commentaires