HISTOIRE
DANS LES PAS DE NAPOLEON
SORTIR DE L’ILLUSION DE L’ENDETTEMENT PERPETUEL.

« CLAIRE, LE PRENOM DE LA HONTE. »

Claire koç001

 

L’assimilation refait surface.

Face à l’arrivée massive des immigrants, les faiseurs d’opinion abordent le sujet en parlant « de difficultés d’intégration » et de « rétablissement de la mixité sociale ». Mais parler d’assimilation est impossible, l’idée heurte  la « bien-pensance » et fait hurler les racialistes et autres racisés qui y voient une amputation et une obligation de renoncer à son identité d’origine. Et pourtant l’assimilation, qui a permis  à tant d’étrangers anonymes ou de renom de s’épanouir en France, c’est  bien le seul moyen de trouver sa place dans la société française.  Et une génération de femmes, n’hésite plus à braver la  vindicte  pour clamer haut et fort leur refus de l’idéologie victimaire et les assignations à résidence identitaires. Sonia Mabrouk, Rachel Khan, Lydia Guirous, Fatiha Agag-Boudjahlat, Zineb El Rhazoui, Claire Koç, font entendre leur attachement à la culture française. Le  fait que ce soit les femme n’est peut-être pas un hasard. Elles sont rejointes par quelques hommes tels Abnousse Shalmani et Amine El Khatmi. Longtemps silencieux, tous se rebiffent pour clamer que la  France n’est pas le pays raciste systémique et islamophobe que nous décrivent les militants décoloniaux et autres entrepreneurs de la cause identitaire.

« Claire, le prénom de la honte. »

L’exemple d’un parcours d’assimilation nous est donné par Claire Koç dans son ouvrage « Claire, le prénom de la honte ». Fille d’immigrés turcs, Cigdem Koç est devenue Claire Koç en 2008. La jeune journaliste raconte le cheminement qui l’a conduite à faire ce choix et les réactions de rejet de sa famille et de ses proches.  Un témoignage poignant de la volonté de fer dont il lui a fallu faire preuve et en même temps c’est une plongée  dans une France en voie de désintégration. Mais c’est l’éloge de l’assimilation qui l’emporte. Cette assimilation qui, on le découvre, n’est vraiment plus à l’ordre du jour de nos gouvernants et de ceux dont ce devrait être la préoccupation quotidienne. Claire, c’est le prénom qu’elle s’est choisi pour son adoption par la grande famille qu’est la  France.  C’est un choix personnel qui relève  de son identité intérieure, explique-t-elle, « un choix de cœur et d’esprit ». Pour autant elle affirme qu’elle ne renie pas son origine turque dont l’identité reste présente et qu’elle jugerait insensé de rejeter.

De l’intégration à l’assimilation.

Au début tout allait bien. La  famille, arrivée en 1984,  vit dans une cité HLM au milieu de Français dits « de souche ». Les années de primaires se passent sans tabous et ses voisins  lui serviront de modèle. Et puis l’engrenage de l’homogénéité de peuplement s’est installé, bientôt aggravé par  l’antenne parabolique, moment fatidique selon l’auteure. Chaque communauté  était raccordée en permanence à son pays d’origine. La France était devenue inexistante. Des associations conseillaient même de poursuivre sa façon de vivre sans faire le moindre effort d’intégration. Heureusement pour elle, avant de se refermer, ses parents l’avaient ouverte à la France. Mais le cycle infernal de l’endogamie était enclenché : commerces turcs, boulanger turc, vêtements turcs… C’est  le communautarisme. Chacun dans son coin.  Les  Turcs détestent les arabes et réciproquement.  Chacun vit sur son  secteur. Pourtant l’assimilation reste encore  possible selon elle, les candidats €s sont nombreux mais silencieux. Encore faudrait-il que l’école soit plus convaincue : elle devrait apprendre à être fier d’être citoyen français. Ailleurs dans le monde, à commencer par la Turquie, l’adhésion aux valeurs du pays d’accueil ne se discute pas. Une autre difficulté vient du réseau tentaculaire des associations communautaristes. Ainsi les partisans d’Erdogan exercent un lobbying en infiltrant des associations, des partis politiques, en cherchant à imposer des exigences séparatistes. Même quand on est déterminé, les  obstacles  s’accumulent : ainsi, jeune journaliste elle s’aperçoit que dans le  média où elle travaille pour avoir des « piges » il faut entrer dans le jeu des racisés au vu et au su de la direction qui laisse faire. Elle s’en affranchira, mais au prix d’une lutte forcenée.

Interdiction d’aimer la France.

Il ne fait pas bon défendre l’assimilation à la française. A cause de son livre, Claire Koç reçoit des insultes sur les réseaux sociaux, sur Twitter, et même des  menaces. Elle a été obligée de porter plainte pour incitation à la haine et  menaces de mort de la part de militants pro-Erdogan.  Elle fait l’objet d’une discrète protection policière.  Une campagne insidieuse, faite de fausses informations  la présentant comme une kurde membre du PKK, … Bref, « on » lui a collé une cible dans le dos. « Tout en toi pue la France » : une vindicte à  laquelle elle est habituée. Chez les racisés victimaires, il ne fait pas bon être du côté des « colonialistes ».  Mais par la même, c’est le rejet du modèle  républicain qui s’exprime. 

Devenir français.

Le  problème auquel notre  pays est confronté est dû à la présence sur notre sol de certains individus qui ne se reconnaissent pas dans la culture française. Ils ignorent les codes nécessaires pour devenir français. Il faut en priorité s’occuper d’eux et leur faire apprendre la langue française : s’il n’y a pas d’obligation d’apprendre la langue d’accueil, comment construire une nation ? Il faut rendre plus contraignantes les conditions pour obtenir la nationalité et faire que la  culture générale soit un critère déterminant. Si la France a beaucoup à apprendre ou à s’enrichir de l’étranger, on ne dit jamais  assez que l’étranger a beaucoup à apprendre ou à s’enrichir de la France. Autant d’affirmations qui parsèment les pages, frappées au coin du bon sens.

Extraits.

« Je me demande souvent pourquoi on ne m’a pas inculqué les belles valeurs de notre République au cours des longues heures que j’ai passées dans les salles de classe ? J’ai acquis ce sentiment d’appartenance à notre beau pays en autodidacte et en m’émancipant du carcan familial. Aucun enseignant ne m’y a incitée ! ».

« Ce n’est pas en brandissant une culotte tâchée du sang de mes règles au visage de mes parents ni en brodant une vulve au dos d’un sweat à capuche que j’ai combattu le patriarcat turco-musulman. Si  j’ai réussi à me tailler une place au sein de la  société française, je ne le dois pas non plus au soutien des néo-féministes de salon trop occupées à culpabiliser le mâle blanc plutôt qu’à s’attaquer au fondamentalisme qui étreint jusqu’à l’étouffer la vie des femmes de certains quartiers. » 

Malgré tout, Claire Koç prouve que l’assimilation individuelle reste possible, mais le contexte n’a jamais été aussi défavorable. L’assimilation ne peut fonctionner qu’à plusieurs conditions, en effet : il faut que la personne ait vraiment la volonté de s’assimiler à la culture et aux mœurs de son pays d’accueil ; que les flux d’immigration restent raisonnables et étalés dans le temps ; que l’immigrant puisse facilement rompre ses liens avec son pays d’origine et qu’il n’y ait pas déjà une forte communauté non intégrée de personnes issues de l’immigration dans son entourage immédiat.  Encore faut-il que le pays d’accueil ait suffisamment confiance dans son identité et ses valeurs pour offrir quelque chose à quoi s’assimiler et surtout qu’il en ait la volonté…

L’assimilation est un chemin qu’il faut reprendre.  La tâche est rude avec un corps enseignant largement communautariste et un pouvoir qui tient un double langage.

Je n’ai fait qu’effleurer le sujet. Un livre qui se lit d’une traite. Rafraîchissant à certains égards.

« Claire, le prénom de la Honte. »  De Claire Koç, chez Albin Michel.

 

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