HISTOIRE
QUAND LA DETTE REVIENT DANS LE DEBAT – LE DOSSIER
LES REGRESSISTES (2) – LE DOSSIER COMPLET

A DROITE, DU NOUVEAU !

Bertrand

 

On ne pourra plus dire, comme les médias de mauvaise foi le font de manière récurrente, qu’à droite il n’y a personne. Xavier Bertrand a décidé de franchir le Rubicon pour la présidentielle de l’année  prochaine. Il y avait déjà des prétendants, mais en interne chez les Républicains, à commencer par Bruno Retailleau, mais bien d’autres comme Valérie Pécresse et Michel Barnier ne cachaient pas leurs intentions. La différence, c’est que  le Président des Hauts-de- France  affiche sa détermination face aux Français, à la manière gaulliste de la rencontre d’un homme avec le peuple, et, donc, ne compte  pas participer à un quelconque mode de sélection.

Pourquoi maintenant …

Cette candidature n’est pas une surprise dans la mesure où l’intéressé avait fait part à plusieurs reprises de son intention. La surprise vient du fait qu’il l’annonce maintenant, à treize mois de l’échéance. N’étant plus chez Les Républicains, il récuse à l’avance toute primaire et veut se présenter en tant que candidat libre qui s’intéresse aux autres couleurs du spectre idéologique. Il n’a donc pas à attendre l’automne prochain, moment choisi par Les Républicains pour procéder au départage des candidats. Il y aura alors profusion de communication, de quoi se noyer. Un coup stratégique qui coupe l’herbe sous le pied aux autres prétendants de la droite modérée, dans un moment de relatif calme politique, tout le monde étant accaparé par la crise du Covid et ses séquelles, et qui lui permet d’exposer tranquillement son projet. Moment d’autant mieux choisi qu’il devance aussi Edouard Philippe qui s’apprête à reprendre la parole à l’occasion de la sortie de son livre, avec un plan de communication très nourri. Désormais, il pourra parler sans s’arrêter, profiter de la campagne des Régionales pour occuper doublement le terrain avec l’espoir de rendre irréversible sa candidature. Tout le monde a été pris de court. Avantage Bertrand.

Une tâche herculéenne.

Sa candidature a été accueillie par les quolibets de l’extrême droite et de l’extrême gauche, sans compter ceux de la gauche, qui rappellent que M. Bertrand est candidat aussi aux régionales et que,  en se déclarant disponible pour la présidentielle, il livre un message à l’électeur des Hauts-de-France, région dont il est président : « Je ne ferai que passer ». Sa double candidature correspond en réalité à une forme de courage et Xavier Bertrand n’en manque pas, lui qui a choisi de se battre en solo. Il a lui-même conditionné sa campagne présidentielle au renouvellement de son mandat dans les Hauts-de-France qui servira à la fois de banc d’essai et de « primaire ». S’il perdait cette première bataille, il ne livrerait pas la seconde. En catimini, les responsables LRem considère Xavier Bertrand comme une concurrence sérieuse à Emmanuel Macron. Car, non seulement la droite peut se rassembler derrière lui, mais son profil de républicain modéré, ferme sur les principes, peut lui permettre de ressouder la « droite bourgeoise » et la « droite populaire » tout en ratissant au-delà, lui, l’ex-agent d’assurances, qui a vécu en HLM, qui n’a pas fait l’ENA, qui a des origines modestes, et  qui veut rester « à portée de baffes » comme il dit. Son plus, c’est le terrain, la France d’en bas, le terroir, la simplicité. Et quand il propose l’hypothèse d’une troisième voie pour « une France fière, redressée et réconciliée », face à Macron et Le Pen, il est crédible. Le Président des Hauts de France est un homme réaliste, qui lit les sondages et les analyses politiques. Et en homme méthodique il va s’appliquer à cocher toutes les cases qui siéront aux électeurs qu’il veut convaincre.

Un projet bien ciblé.

La lisibilité du projet repose sur quelques grands axes : le travail, la restauration de l’autorité, l’intransigeance sur nos principes et nos valeurs, voilà qui parle à toutes les oreilles. Il promet de reprendre la réforme des retraites et de repousser l’âge de départ à 64 puis 65 ans, s’engage à ne pas augmenter les prélèvements obligatoires tout en prônant le remboursement de la dette et la baisse des dépenses publiques. Voilà pour la droite bourgeoise. Mais chacun aura sa part de pouvoir grâce au recours plus fréquent au referendum et aussi avec des décisions qui se prendront sur les territoires, et, encore mieux, dans les entreprises les bénéfices seront partagés. Proximité, simplicité, voilà pour la droite populaire, pour la France des invisibles. Pas de nouveauté décoiffante, mais de quoi consolider un socle électoral.

Réussir l’incarnation.

Face à un électorat de droite en mal d’incarnation, Xavier Bertrand sait qu’il va devoir faire rêver l’ensemble de sa famille politique. Il a un atout : il aime les Français, comme le constate Pascal Péri, et ça se voit, ce qui fait de lui un « anti-macron ». Néanmoins, il sait aussi qu’il va lui falloir franchir nombre d’obstacles pour susciter l’engouement des élus comme des électeurs. C’est pourquoi, il ne parle qu’au futur, jamais au conditionnel, comme pour affirmer sa détermination. Son engagement  à un mandat unique se veut un gage d’action. Il a une petite avance dans les sondages mais il lui faut passer au statut de candidat naturel pour ensuite devenir le candidat unique, condition nécessaire pour avoir une chance d’accéder au second tour. Voilà pourquoi il se dit prêt à travailler avec tous, à rassembler, et de fait, il reprend à son compte les fondamentaux de toutes les droites en espérant que désormais le débat s’organisera autour de lui.

Pourquoi pas lui ?

Réussira-t-il à enclencher la spirale vertueuse,  c’est tout son pari ! Certes, il « en a envie », il est travailleur et organisé, il voit clair dans les attentes du pays, et même il donne des gages de désintéressement, ce que les Français aiment par-dessus tout. Reste à faire de tout cela « le président » … Treize mois pour convaincre !

 

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