HISTOIRE
Radioscopie d'une expérience - (5) Les "bases"
Radioscopie d'une expérience - (6) L'importance de la lecture !

LES CIGALES ET LES FOURMIS

Cigale_fourmi

 

Publication hier d'un rapport de la Commission Européenne.

Plutôt sévère : il dénonce les pays qui ne jouent pas le jeu, qui augmentent leurs dépenses publiques, qui augmentent leurs déficits. Evidemment, qui est aux premières loges ? Vous avez deviné : La France… et l’Italie, suivies de près par l'Espagne. Un rappel à l’ordre à juste titre au moment où le gouvernement français est tenté d’ouvrir les vannes des « cadeaux de Noël », autant de sparadraps sur des jambes de bois, pour tenter d’éteindre le feu social qui menace d’exploser, et cela en continuant de creuser les déficits et la dette à tours de bras.

La cigale Macron.

L’exécutif n’en finit pas d’ouvrir son carnet de chèques, depuis la fin 2018, et la liste est longue des gestes coûteux : revalorisation de 40 € par mois pour les policiers suivie du paiement d’une partie des heures supplémentaires, désocialisation des heures supplémentaires, smic revalorisé de 100 €, baisse de la CSG des retraités modestes, prime exceptionnelle de fin d’année défiscalisée, baisse d’impôts de 5 milliards d’€ pour 17 millions de contribuables … 17 milliards de dépenses publiques supplémentaires. Et ça continue avec l’hôpital public et les infirmières. Non pas que ces ajustements ne soient pas nécessaires, ils témoignent surtout de l’incohérence et de l’incurie de l’Etat qui se révèle par ailleurs, incapable de la moindre économie, alors que les Régions gérée par la droite montre que c’est possible si on veut s’en donner la peine. Et comme toujours, ces efforts seront jugés comme « trop peu, trop tard » par ceux qui vont en bénéficier, ce qui n’est pas faux non plus.

L’écart avec les fourmis grandit.

A force de faire des mauvais choix économiques, la France continue de s’enfoncer au lieu de se redresser. Loi de finances après loi de finances, ses objectifs de réduction du déficit sont revus à la baisse. Des renoncements redoutables quand on mesure l’ampleur du drame : 100 milliards de trou pour des recettes évaluées à 400 milliards : 25% ! Voilà une autre manière moins aseptisée d’évaluer la douloureuse que les 3% du PIB. Le quinquennat de Macron a commencé comme celui de Hollande : un choc fiscal  de 20 milliards d’euros avec l’augmentation de la CSG qui a enrayé la croissance et qui fait que malgré la relance budgétaire, elle se traîne. Celui de Hollande avait été de 32 milliards rien que pour les ménages et avait plombé l’économie pendant trois ans. Ces choix conduisent à faire tourner l’économie artificiellement et à l’envers en encourageant le cercle vicieux : hausse de la dépense publique-hausse des prélèvements- moins de compétitivité-moins de croissance- détérioration de la balance du commerce extérieur- augmentation de la dette- plus de pauvres … Rappelons que la relance, (justifiée, elle) de Nicolas Sarkozy en 2009, avait rapporté 1€ de croissance pour 3€ dépensés, selon la Cour des Comptes. Il ne peut pas y avoir de retour à une croissance durable et solide sans assainissement préalable des comptes en dépensant moins. Chaque cycle de prélèvements pour relancer le pouvoir d’achat nous appauvrit un peu plus. La France a perdu toutes ses marges de manœuvre, et Macron en est à vilipender la règle des 3% qu’il considère comme d’un autre siècle. Mais comment ont donc fait les Pays-Bas, l’Allemagne et d’une manière générale nos partenaires d’Europe du Nord ?

Le salut économique ne viendra pas des autres.

Depuis plusieurs mois, Bruno Le Maire fait une fixation sur nos voisins allemands. C’est que la France « locomotive de l’Europe », ça pourrait faire rire outre-Rhin, même si la Germanie frôle la récession. C’est que l’Europe, dotée d’une politique monétaire commune, sans véritable budget partagé, est bâtie sur un déséquilibre. Bruxelles aurait aimé que les pays dotés de budgets en équilibre mènent une politique davantage expansionniste, pendant que les autres redressent leurs comptes.  Sauf que l’appel de Bruno Le Maire, qui irait dans ce sens, tombe à plat : la légitimité de Paris à demander à un voisin de s’endetter pour aider les mauvais élèves ne tombe pas sous le sens. Car pendant que nous passons notre temps à jeter l’argent par les fenêtres –les Gilets jaunes ne réclamaient pas 17 milliards d’€- les divergences se sont accentuées avec l’Allemagne et son énorme excédent des comptes courants. Si ce fait a pour effet de plomber la compétitivité des autres états, cela leur permet néanmoins de vivre à l’abri d’une monnaie solide qui permet... d'emprunter à bon compte. Compte-tenu du climat interne allemand, les discussions sur le sujet de l’investissement devrait davantage répondre à l’équation nationale croissance-emploi qu’à celle d’une relance européenne en répondant aux appels du pied des Français.

« Que faisiez-vous aux temps chauds … ? »

 

 

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