LA RAISON PEUT-ELLE ENCORE L’EMPORTER ?
12 avril 2017
On devrait tous rêver d’un pays qui aurait réduit sa dette et qui aurait retrouvé le plein emploi. Cela s’appelle « redresser » la situation. Cherchons donc dans tous les candidats quels sont ceux qui nous proposent de transformer ce rêve en réalité: il n’y en a qu’un et c’est … François Fillon. Les autres c’est soit, comme Macron, un projet mollasson pour ne fâcher personne, soit comme Mélenchon ou Le Pen, des sorties de route assurées avec aggravation de la situation. Les autres, faut-il en parler ?
De Charybde en Scylla.
Le pire qui pourrait nous arriver ce serait que Mélenchon et Le Pen soient qualifiés au second tour. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que, si cela arrivait, la droite de gouvernement votera massivement pour la présidente du Front national et la gauche pour le chef du parti de gauche. La droite votera pour conjurer le danger d’une gestion trotskiste et la gauche pour écarter le néo-fascisme. C’est Charybde et Scylla* : un choix impossible pour tous les démocrates. Car l’admirateur de Chavez et de Castro, l’homme qui annonce sans ambages qu’il va dépouiller les épargnants, l’islamo-gauchiste impénitent qu’il est, n’a rien à envier, dans le genre destructeur, à la femme qui a cru bon de relancer le débat sur les responsabilités de l’État français pendant l’Occupation, qui nous présente un programme propre à nous ruiner tous et qui nous promet le retour à la souveraineté illusoire procurée par un franc de pacotille. Il est facile alors pour Fillon et Macron d’apparaître
dans ce tableau consternant, comme des planches de salut. Sauf que François Fillon ne peut progresser qu’en reprenant à Emmanuel Macron les points qui lui manquent tandis que celui-ci rend coup pour coup dans l’espoir de l’empêcher de se qualifier.
Le renouveau passe par le « redressement ».
Il n’y a donc que deux candidats crédibles : Macron et Fillon. Ils proposent tous les deux un programme de baisse des charges pour les entreprises et de relance des investissements, de diminution de la dette publique et d’amélioration du pouvoir d’achat.
Ce que propose Macron est dans le droit fil des politiques menées depuis trente ans. Le candidat est audacieux dans la forme, mais finalement très conventionnel sur le fond : il propose de continuer dans la voie de « l’Etat Providence » en continuant le partage des revenus par les transferts sociaux (la redistribution), aggravant même le poids de l’Etat avec l’exonération de la taxe d’habitation, en bon social-démocrate qu’il est. Or, c’est cette politique qui nous a menés à la situation actuelle d’endettement, de dépenses publiques excessives et au chômage de masse. Celle-ci, inaugurée en 1976 avec Jacques Chirac qui proposa que les chômeurs seraient indemnisés à 90% pendant un an, était rendue possible à l’époque par les marges économiques dont le pays disposait qui permettait de financer une protection sociale étendue. Elle fut prolongée jusqu’à aujourd’hui, l’endettement remplaçant les marges économiques épuisées par une croissance trop faible. « Nous réduirons les cotisations payées par les salariés, par les indépendants et les fonctionnaires : soit près de 500€ nets par an pour un salaire de 2 200€ net par mois », mais Macron reste silencieux sur le plein-emploi, et pour cause. C’est pourquoi, son programme, au mieux maintiendra la France à son niveau actuel, au pire l’aggravera si le contexte international se dégrade.
Ce que propose François Fillon est beaucoup plus convaincant. Son programme présente une grande homogénéité en coordonnant baisses des charges sur les entreprises, réduction drastique des dépenses et amélioration du pouvoir d’achat pour les Français qui sont les plus exposés. Surtout, et c’est ce qui est une petite révolution, il propose de sortir du cercle vicieux de la « préférence nationale pour le chômage » en revenant à une politique de partage des revenus à travers le travail. Ce n’est pas du libéralisme, c’est du bon sens. Le candidat semble conservateur dans la forme, mais c’est lui qui est audacieux sur le fond. Seule cette politique permettra le retour au plein emploi. Ce qu’il propose n’est pourtant, ni plus ni moins, que la recette utilisée par nos voisins qui sont aujourd’hui au « plein emploi » : Allemagne 3,3% de chômeurs, France 10% ! Un autre paramètre est évocateur : les cotisations d’assurance-chômage atteignent 6,4% en France contre 2,8% en Allemagne. Compétitivité et modernisation, formation et flexibilité, on connait les remèdes. « Le travail pour tous », voilà le vrai slogan du projet Fillon. Il est le quotidien des habitants de toute l’Europe du Nord, pourquoi pas chez nous ? François Fillon a toujours une chance de se qualifier pour le second tour. Une chance à saisir pour que la raison l’emporte sur la démagogie.
Il ne reste plus qu’à attendre que les événements se décantent, mais il demeure que jamais campagne n’aura été aussi hargneuse, jamais les enjeux n’auront été aussi importants et jamais l’offre politique n’aura été aussi incertaine, et déroutante à bien des égards.
*Charybde et Scylla sont deux monstres marins de la mythologie grecque, situés de part et d'autre d'un détroit traditionnellement identifié comme étant celui de Messine. La légende est à l'origine de l'expression « tomber de Charybde en Scylla », qui signifie « aller de mal en pis ».
Quelle crédibilité à accorder aux mises en garde d'un Président qui a échoué - au point de ne pas être en mesure de se représenter - et qui a manipulé la Presse et la Justice au point de nous pourrir la campagne ?!?! Il déplore que la campagne sent mauvais ! Quel toupet !!! A qui la faute ??? Qu'il ait la décence de se taire ce looseur et ce manipulateur !!!
Rédigé par : LAMERIE | 13 avril 2017 à 20:53