LA GUERRE EST DECLAREE !
24 mars 2017
Comme on pouvait s’y attendre, François Fillon, invité de « l’Emission politique » sur France 2, a dû autant se défendre contre des accusations et des jugements portés par des interlocuteurs particulièrement hostiles qu’exposer son programme, ce qu’il a fait avec une solidité remarquable. Concernant les affaires dont on l’accable, la meilleure des défenses, c’est encore l’attaque.
Un temps fort.
L’émission de France 2 était importante pour lui parce que, au lieu d’être confronté à des concurrents, il était le seul à s’exprimer. Face à des questionneurs choisis par les organisateurs, de l’écrivaine Christine Angot à l’ancienne ministre socialiste Aurélie Filipetti, remontés contre lui comme des réveils, il a réussi à orienter le débat dans un sens qui lui soit favorable. Même François Langlet, qu’on a connu plus objectif, en a été pour ses frais avec sa présentation tendancieuse sur les effets du programme économique de François Fillon notamment en matière de pouvoir d’achat. C’est curieux comme on n’aborde jamais, sur le service public, le problème de l’économie à partir des besoins de l’entreprise qui crée l’emploi. Certes il a bien été contraint tantôt de s’excuser pour les costumes (qu’il a rendus), tantôt de se fâcher, tantôt de nier ce que la justice lui reproche. Il faut bien qu’il se défende se son innocence face à une procédure viciée jusqu’à la moelle. Pourtant il y a de quoi être médusé par la violence verbale des « agresseurs ». Christine Angot est d’ailleurs fort bien exécutée ce matin par Yves Tréhard qui a raison d’affirmer qu’elle a finalement rendu service à celui qu’elle a haineusement attaqué. Quant à Aurélie Filippetti, elle n’a toujours rien compris à l’économie et ne peut que ressortir son catéchisme socialiste caduque avec 6 millions d’inscrits à Pôle Emploi, 9 millions de pauvres et plus de 2 200 milliard d’euros de dette.
Le cabinet noir.
François Fillon ne pourra peut-être jamais prouver qu’il existe. Ce n’est pas à lui de le faire, c’est pourquoi il demande qu’une enquête soit diligentée, suite aux allégations parues dans le livre sur la « Place Beauvau » : « Police : les secrets inavouables d’un quinquennat ». Ce serait bien la moindre des choses vu l’empressement dont il a été l’objet de la part du Parquet Financier. On ne va tout de même pas lui reprocher de se servir des accusations contenues dans un livre qui tombe à point nommé et dont on ne peut pas dire qu’il l’ait inspiré. Forcément, il a donné l’occasion à François Hollande de démentir immédiatement. On apprend ainsi que le chef de l’État ne semble manquer, le soir, aucune émission qui l’intéresse. Il faut dire qu’il n’a que ça à faire et aller au théâtre quand le programme ne lui convient pas. Certains, dont moi, ne manqueront pas de voir dans cette rapidité à réagir, un empressement suspect. En effet, il n’aurait pas dû réagir personnellement et aurait dû laisser ses services répondre à François Fillon. Qui plus est, il ne s’est pas contenté de réagir au quart de tour : il a encore récidivé ce matin en prononçant une déclaration tout aussi sévère pour le candidat de la droite et du centre à France Bleue. Cet acharnement est symptomatique : on se demande si François Hollande ne craint pas que les propos accusateurs de François Fillon fassent boule de neige. Le Sapin-les-bas-roses peut bien démentir les accusations sur les « remontées » de « tracfin », on voit bien que son nez s’allonge et monsieur Urvoas, au lieu de disserter sur les lois que François Fillon n’aurait pas voté, ferait mieux de s’intéresser aux dysfonctionnements de ses services qui conduisent les documents de l’instruction à paraître dans les journaux, au mépris de la présomption d’innocence. Mais qui pouvait croire que Hollande ne tenterait pas de tirer les ficelles d'une campagne à laquelle il avait rêvé de participer !
L’épaisseur humaine et présidentielle.
Le déroulement de l’émission aura permis au candidat de présenter de nombreux chapitres de son projet : sur le terrorisme, sur la fiscalité et l’emploi, sur l’éducation, sur l’Europe, … Son passage lui aura permis de marquer des points dans son électorat, qui, comme on sait, reste un socle solide pour le passage du 1er tour. Il a pu démontrer que lui seul aura une majorité pour gouverner. Quant à la soi-disant « radicalisation » de ceux qui le soutiennent, accusation risible, il s’est retourné vers les personnalités qui l’accompagnaient au premier rang desquelles siégeait l’autre François… Baroin.. On ne saura pas si c’est lui le « premier ministrable » mais « on brûle » selon la réponse du « présidentiable »... On retiendra de la soirée, la capacité de François Fillon à garder son calme, sa grande maîtrise des dossiers et une épaisseur humaine qu’on lui découvre dans l’adversité et qui ne se serait peut-être pas exprimée en temps normal. Il a la stature d’un Homme d’Etat. C’est indéniable.
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