HISTOIRE
L’ETAT FORT DE JUPPE
C’EST DIMANCHE, ON S’DETEND !

LE RETOUR DES BRAILLARDS

35 heures 2

Mercredi fut une journée à marquer d’une pierre blanche : c’était pourtant du grand classique de la manif’ avec tout ce que la gauche paléotlithique compte de sicaires, du psychorigide Mailly de FO au moustachu plexygladtzien Martinez de la CGT en passant par tout ce que la gauche de la gauche peut aligner, les grognons frondeurs Paul et cie du PS, Mélenchon évidemment et les débris du NPA… Que c’est drôle de voir tous ces gens hurler contre le gouvernement… de gauche ! Il y a de quoi rire, mais c’est triste à pleurer.

La loi El Khomry : un prétexte.

Il y avait dans les rues de nos villes des cheminots et des agents de la RATP (pour Paris), des salariés d’Air France et de la Poste, des personnels hospitaliers et les porteurs professionnels de banderoles des syndicats protestataires, CGT et FO en tête. Il y avait aussi des gauchistes d’Europe-Ecologie Les Verts, et même des « jeunes socialistes » accompagnés de lycéens et de tout ce que la gauche compte d’organisations sœurs. Il y avait des magistrats du Syndicat de la magistrature ainsi que, des profs (forcément) et des étudiants de l’UNEF. Mais quel intérêt commun ? Beaucoup ont défilé contre le projet de loi El Khomri, que celui-ci puisse ou non avoir un impact sur leur destin, certains défendaient leur pouvoir d’achat, d’autres protestaient contre les suppressions d’emplois… Un melting-pot dont le dénominateur commun trouve sa réponse dans le quinquennat hollandais. Et les gens de gauche ont de quoi être mécontents quand on a cru aux promesses de « réenchantement » de la France, aux deux ans d’efforts suivis de trois ans de récompenses. C’est le peuple des grugés qui subissent la hausse du chômage et les hausses d’impôts. Hollande paie pour ses mensonges. Mais ceux qui n’attendaient rien de lui sont restés à l’écart.

Malheureusement le gouvernement va bouger dans le mauvais sens.

Les cortèges de manifestants avaient beau être moins nombreux qu'attendus, quelques dizaines de lycées bloqués…  si le gouvernement ne crie pas victoire, son soulagement est perceptible. La première journée de contestation contre la loi El Khomri réformant le droit du travail n’aura pas été le raz-de-marée annoncé notamment par les réseaux sociaux. Ce qui est certain, c'est que ce premier mouvement est suffisamment conséquent pour obliger le gouvernement à bouger sur la loi, car l’exécutif voudra désamorcer le vrai test que constituera la mobilisation prévue le 31 mars prochain. La loi El Khomri ne sera donc pas la grande réforme de la loi du Travail qu'on attendait. Elle est déjà suffisamment timide, mais face à la grogne de la gauche de la gauche, aux manifestations, aux pétitions en ligne, le gouvernement va reculer en modifiant  ou rajoutant quelques mesures qui ne changeront rien à la donne ou qui compliqueront un peu plus la vie de nos entreprises.

Martine, Martinet, Martinez…

On a envie de chanter sur l’air de Brel « Rosa, Rosa, Rosae… », les noms des trois dinosaures qui font la une contre la réforme du code du travail. Ils se déclinent comme des cas latins (enfin pour ceux qui connaissent encore quelques rudiments de cette langue), mais des cas, ils en sont dans un autre ordre d’idées : leur argumentation sonne comme une cloche mille fois entendue. Le modèle social qu’ils défendent est plutôt un modèle d’échec. Peu leur chaut qu’il produise depuis quarante ans le même résultat : toujours plus de chômeurs, toujours plus de jeunes à l’écart, … ils entonnent les mêmes refrains. Peu leur importe que nos meilleurs économistes les contredisent, de Jean Tirole notre Prix Nobel à Philippe Aghion, pour ne prendre que les plus incontestables, ce sont des iconoclastes face aux vérités imposées par l’idéologie. Martine, l’amère de Lille joue un drôle de jeu et n’en finit pas de ruminer sa défaite à la primaire socialiste ; la vengeance étant un plat qui se mange froid elle trouve là l’occasion de nuire à un Premier Ministre qu’elle abhorre. Martinet, pur produit de la pouponnière du PS qu’est l’UNEF, cet étudiant de 27 ans et (déjà !) licencié est censé poursuivre des études en master  « d’économie sociale et solidaire » (évidemment) ; mais que sait-il de la vraie vie dans une entreprise lui qui n’y a certainement jamais mis les pieds ? De toute façon, ce n’est pas le sujet, sa carrière est toute tracée s’il réussit son coup : au pire apparatchik au PS, au mieux assistant parlementaire pour être un jour député, et qui sait un jour peut-être Premier Secrétaire… Quant à Martinez, c’est le pur bolcho sorti de la glacière du PC, brut de décoffrage ; le temps n’a pas eu de prise sur son argumentaire à toute épreuve directement sorti des stéréotypes de la machine de la place du Colonel Fabien. Normal qu’il soit là.

Les arguments des opposants ont tout faux.

Ceux qui manifestaient hier ont une conception idéologique des relations du travail et font preuve d’une ignorance coupable des travaux des économistes sur ces questions. L’absence de connaissance du monde réel pousse naturellement à se réfugier dans l’éternelle rengaine de la lutte des classes, bien que l’approche soit tout sauf pertinente.  Il y a derrière une conception simpliste de la pensée économique figée sur des théories dépassées, marxiste ou keynésienne, et empaquetée dans des convictions toutes faites. Et comme nous sommes face à un monde complexe, même dans une zone aussi homogène que l’Union européenne, de nombreux travaux ont été menés pour établir des comparaisons afin de comprendre les différences qui existent entre les différents marchés du travail. Chaque pays étant différent, il est facile pour les « simplificateurs » de refuser de regarder ce qui marche ailleurs. Mais depuis quinze ans au moins, l’économie se transforme grâce aux ordinateurs et aux innombrables données qu’ils peuvent traiter.  C’est pourquoi on peut affirmer sans se tromper que la « protection réduit le niveau d’emploi dans les Etats qui l’ont mise en place, avec un impact plus important sur les femmes et sur les peu qualifiés ». La législation contraignante dont la France s’est fait une spécialité est défavorable à l’emploi, en particulier pour les personnes dont l’insertion dans le marché du travail est la plus difficile : les jeunes, les femmes et les plus âgés. La loi travail de Myriam El Khomry ne créera pas forcément des emplois, mais elle devrait avoir un impact pour ouvrir le marché du travail, notamment pour une entrée plus facile des jeunes.  Il parait que 70% des moins de 35 ans sont opposés à la loi ! Un échec pour le gouvernement dont l'objectif prioritaire est de favoriser l'embauche des jeunes en assouplissant le CDI. Rappelons quand même que le chômage des jeunes actifs est à 25 % et qu'aujourd'hui, un jeune obtient son premier CDI à 27 ans. 85 % des embauches se font aujourd'hui en CDD. Alors, surtout, ne changeons rien !

Et pendant ce temps-là, Bruxelles presse la France de réformer davantage. Notre pays figure, avec la Croatie et le Portugal, parmi les trois états membres de l'UE épinglés pour leurs déficits et leurs déséquilibres excessifs. La Commission enjoint Paris de poursuivre ses réformes, en particulier la loi El Khomri. Qu’est-ce qu’on lui dit à la Commission, que c’est bien mal parti ?

 

Commentaires

Richard VIAU

Excellent mon cher Daniel. On en crève de ces fainéants déjà occupés à parler de leurs droits avant même d’avoir prouvé quoique ce soit dans le monde du travail. France 2 a démontré avant hier soir dans le JT comment les "apolitiques" de l'UNEF se recyclaient comme par magie dans l'appareil politique du PS. Les étudiants non encartés de font manipuler comme des moutons.

AU BOULOT ET AU BOULOT point barre.

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