PETITE CHRONIQUE D’UNE DEROUTE ANNONCEE
09 février 2014
Quelques jours à la neige ont espacé quelque peu les articles du bloc-notes. Pour me faire pardonner, voici un texte un peu long qui analyse les conditions du scrutin municipal. Bonne lecture.
D’abord un état des lieux : les sondages !
Une forte participation aux municipales pourrait-elle être une mauvaise nouvelle pour la majorité? D'après un sondage Ifop/Journal du dimanche, le nombre de Français déterminés à aller voter est en légère hausse - 67% des personnes interrogées contre 65% en janvier - mais les électeurs de droite sont davantage mobilisés que ceux de gauche.
Par ailleurs le PS ne recueille que 21% des souhaits de victoire, le Front de gauche 11% et les Verts 8%. Les listes soutenues par l'UMP ou l'UDI recueillent 29% de souhaits de victoire, et celles du FN 17%.
« C'est la première fois depuis 2007 que le souhait de victoire est favorable à la droite », précise Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, au JDD.
Plus précisément, selon le baromètre CSA du 23 janvier, les listes de la droite et du centre seraient devant celles de la gauche dans les communes de plus de 3500 habitants. Une première depuis mars 2013. Et l’écart se creuse : 46% des personnes apporteraient leur voix à des listes UMP, UDI, Modem ou divers droite contre 41% en faveur de listes conduites par le PS, Europe Ecologie, PCF, parti de Gauche et alliés. Le Front National réaliserait 9% contre seulement 1% à l’extrême gauche.
Le mouvement de clarification électorale qui se fait toujours au fur et à mesure que l’on approche de l’échéance profite à la droite qui gagne 7 points quand la gauche n’en gagne qu’un. La dynamique électorale est en train de se mettre du côté de l’opposition nationale, maintenant que l’électorat connait la plupart des candidats déclarés. Le score de la gauche est déjà en retrait de 6,5 points par rapport au premier tour de 2008, signe que le climat de défiance qui frappe la majorité actuel n’est pas sans impact sur le vote. Les évènements intervenus depuis la date de publication de ce baromètre ne peuvent qu’avoir dégradé encore un peu plus cette tendance. Les trois principales préoccupations mises en avant par les électeurs mettent dans l’ordre le montant des impôts locaux (47%), la lutte contre la délinquance (34%), le développement économique (27%), bien avant les thèmes plus locaux comme la transparence de la gestion ou le stationnement et la circulation… Trois thèmes porteurs pour l’opposition.
François Hollande s’enfonce dans l’impopularité.
La cote du président de la République repart à la baisse, plongeant à 19% de satisfaits : un nouveau record d’impopularité. Son retour en première ligne et son pacte de responsabilité ne lui ont pas profité. Les Français, sceptiques sur l’efficacité de la baisse des charges en termes d’emplois, n’ont vu que les couacs en série : retrait de la loi sur la famille, recul confirmé sur la PMA, révélations sur sa vie privée, échec sur l’inversion de la courbe du chômage.
Le pacte de confiance avec ses électeurs est rompu.
Le chef de l’état chute dans les catégories qui constituent le cœur de la France active. Sa cote dégringole de 10 points chez les moins de 25 ans, de 11 points parmi les 25-34 ans, de 6 points chez les 35-49 ans, à chaque fois sous la barre des 20%. Il dévisse de 13% chez les cadres et professions libérales et de 14 points dans les professions intermédiaires. Il s’est mis à dos une bonne partie de la gauche qui ne le suit pas dans son virage « social-démocrate », vécu comme un renoncement.Il perd 11 points chez les sympathisants du Front de Gauche, 6 chez les écologistes, et même 3 au PS
Il a rendu sa présidence révoltante.
Ses paris perdus tels l’inversion de la courbe du chômage, qu’il a maintenu en sachant pertinemment que la promesse était intenable, ou s a volonté de ramener le déficit public de 4,5% à 3% fin 2013 présenté comme un « impératif non négociable » sont passés pour de la désinvolture, de l’incompétence et de l’amateurisme. De même que la manière dont il a congédié sa compagne a fini de convaincre une bonne partie des Français de sa goujaterie et de son inconséquence. De sorte que plus aucune promesse, plus aucun démenti n’est crédible. Rien n’est plus considéré comme sincère dans son comportement. La colère et l’exaspération continuent de croître contre un pouvoir qui se comporte en despote et en pyromane, considérant que tout ce qui lui est hostile est nauséabond et imbécile.
On peut toujours descendre plus bas.
Comment avec 19% d’opinions favorables peut-il s’attaquer aux grands dossiers douloureux du quinquennat que sont la baisse des dépenses de 50 milliards et la baisse des charges des entreprises pour lesquelles il promet 30 milliards ? C’est désormais à quatre Français sur 5 à qui il inspire de la défiance. C’est donc qu’il n’y a pas que les impôts. Le mariage pour tous, la théorie du genre, l’affaire Léonarda, ses zigzags et ses à peu-près dans l’exercice du pouvoir ont ruiné tout son crédit. C’est dire si la chute peu encore continuer avec les dossiers qui s’annoncent : loi sur l’intégration qui tourne le dos à la nation, retour par petits bouts des projets contestés sur la famille et surtout la mise en œuvre du pacte de responsabilité dont tous les éléments ne peuvent que déplaire à ses électeurs. C’est comme si Nicolas Sarkozy avait proposé l’appropriation collective des moyens de production !
Le PS va subir un revers bien plus fort que la droite en 2008.
La montée du vote sanction.
Les sondages l’attestent, il y a une montée du « vote sanction », supérieur à celui qui existait en 2008 contre Nicolas Sarkozy, comme si l’opinion publique souhaitait abréger le calvaire d’un mandat dans lequel ils ne se reconnaissent pas. et c’est le différentiel de mobilisation qui va aller grandissant entre gauche et droite qui fait trembler les candidats. Pour y pallier, ceux-ci tentent la proximité en faisant du porte-à-porte, mais comme disait un ancien député du Maine-et-loire, « on ne pisse pas contre le vent sans se mouiller les chaussures ». Chacun gère le risque national en tentant de privilégier les enjeux locaux, en effaçant la rose sur les affiches, en évitant les « visites d’en haut ». Le risque pour le PS, c’est d’arriver dans bien des cas en troisième position derrière le FN… au soir du 1er tour. On risque de bien rire (enfin, pas tout le monde).
Désormais, l’UMP croit en la victoire.
L’UMP retrouve peu à peu des couleurs. La cohésion recherchée, la réconciliation affichée commencent à produire les effets mobilisateurs sur son électorat déjà bien prédisposé avec le « ras-le-bol fiscal ». Une condition nécessaire pour contrebalancer la prime aux sortants, traditionnelle dans les élections locales. La mise au point d’une plate-forme pour les municipales, la remontée de Jean-François Copé qui multiplient maintenant les sorties, sa prochaine visite à Angela Merkel, le meeting commun qu’il va faire à Strasbourg avec François Fillon et Jean-Pierre Raffarin sont autant de signes concrets d’une machine qui a trouvé son rythme de campagne, à la grande satisfaction des militants et des sympathisants. On y croit d’autant plus qu’en même temps, le FN marque le pas et les apparitions de marine Le Pen sur les plateaux télévisés semblent lui nuire plus qu’elles ne lui profitent.
L’accent est mis sur la reconquête des villes moyennes
Officiellement, c’est un objectif raisonnable et accessible qui est visé : inverser le rapport des villes de plus de 9000 habitants qui est actuellement en faveur de la gauche à 55% contre 45%. Mais rue de Vaugirard on ne désespère pas de réussir la « vague bleue » qui se transformerait en tsunami si on arrivait à reprendre Paris. De nombreuses villes sont ciblées avec un bon potentiel de réussite : Angers, Reims, Metz, Tourcoing, Saint-Etienne, Roanne, Bourg-en-Bresse, Montbéliard, Belfort, Valence, Thionville, Amiens, Laval… sans parler des communes de la région parisienne. Là ou de jeunes espoirs vont pouvoirs s‘implanter durablement dans un environnement traditionnellement rose quand il n’est pas rouge. Car on a enfin compris qu’n parti politique doit aussi entretenir un vivier des responsables locaux.
La reconquête des grandes villes est rendue difficile par le mode de scrutin.
Restent les cas des grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille, sectorisées, ou l’élection municipale est le résultat de l’addition de scrutins de quartiers et où l’alchimie des représentations peut fausser le résultat. Ainsi il faudra au moins 53% ou 54% des voix à NKM pour gagner Paris et si Gaudin peut espérer l’emporter à Marseille, ce sera peut-être grâce à la liste de Pape Diouf et aux électeurs socialistes qui auront voté avec leurs pieds.
Conclusion.
D’un côté, des électeurs écoeurés, déboussolés par les atermoiements de leurs leaders, ses reculades, sa désinvolture. Des ouvriers qui tournent le dos, suvis maintenant des bobos.
De l’autre, une dynamique de l’union retrouvée, un électorat radicalisé que les projets gouvernementaux continuent d’exaspérer, l’envie de plus en plus visible d’un vote pour une opposition « responsable »…
Les jeux sont faits. Seule l’ampleur de la victoire n’est pas connue. On n’a jamais vu un pouvoir impopulaire gagner une élection. Et si la cote du président est le bon indicateur –ce que je crois-, alors je parie pour une victoire historique. C’est une déroute pour la gauche qui s’annonce qu’il sera difficile d’enrayer à J-40 !
Bonjour Daniel,
Effectivement la situation de la Fance est catastrophique.
L'image de notre Président est déplorable, celle de son gouvernement est tout aussi lamentable.
L'exécutif est davantage disposé à imposer sa vision dénaturée de la famille et imposer également le mode de pensée aux enfants à l'école plutôt que de travailler efficacement au redressement économique de la FRANCE.
Aux Municipales, ce n'est pas un carton jaune qu'il faut adresser aux socialistes mais un VERTIBALE CARTON ROUGE.
La réforme des rythmes scolaires mal préparée doit passer à la trappe.
A Chalonnes Madame le Maire (Socialiste et porte-parole des socialistes au Conseil Général)se reptésente.
Elle prévoit avec sa majorité, de taxer à 30 euros par enfant et par an pour équilibrer les dépenses sur cette réforme idéologique.
l'opposition a voté contre les 30 euros.
Familles !!! il faut dire NON au programme socialiste.
Votre Avenir dans votre commune vous appartient.
les 23 et 30 mars, VOTEZ pour des listes opposées aux socialistes.
Rédigé par : VIAU Richard | 10 février 2014 à 12:06
Vu le niveau d'impopularité de François Hollande et s'il avait un bulletin de notes comme au collège aujourd'hui, ses professeurs auraient pu écrire :
- " élève Hollande touche le fond mais creuse encore !"
Rédigé par : JB124 | 15 février 2014 à 00:27