LA GUEULE DE BOIS DE L’ECONOMIE BRITANNIQUE
27 janvier 2011
Surprise totalement inattendue ! Après quatre trimestres consécutifs de hausse de son produit intérieur brut (PIB), le Royaume-Uni a vu son économie reculer de 0,5 % au cours des trois derniers mois de 2010. De quoi faire chuter la livre sterling. Ces chiffres qui ravivent le spectre d'une rechute de l'économie, sont très préoccupants pour le gouvernement de David Cameron. De quoi alimenter aussi les attaques aussi bien du patronat que des acteurs du secteur associatif qui lui reprochent son plan d’austérité.
L’opposition n’est pas en reste : Ed Balls, qui vient juste de prendre le poste de « shadow chancellor » de l'opposition, ne s'est pas privé de diriger le projecteur sur la vulnérabilité, diagnostiquée par des économistes de tout bord, de la stratégie économique du gouvernement. Il a estimé que le gouvernement de coalition « avait hérité d'une économie qui se renforçait » et que ses actions « rendraient en fait plus difficile le retour à l'équilibre des finances publiques ». Ce à quoi George Osborne, le chancelier de l'Echiquier, a répondu que le gouvernement maintiendrait le cap de l'austérité et ne serait pas « dévié par le mauvais temps ».
Gordon Brown est ressorti de l'ombre pour parler du retour des erreurs des années 1930. Pas complètement à tort. La relance de type keynesien peut en effet très bien provoquer du « stop and go ». Surtout avec la cure d’austérité brutale imposée par les conservateurs. Le gouvernement va attendre le 27 avril, date de publication de la croissance économique du premier trimestre 2011, avec la peur au ventre. Un nouveau trimestre de contraction signifierait que le Royaume-Uni est officiellement retombé en récession. Car il faudra compter avec la hausse du chômage et celle de la TVA qui vont peser sur l’économie britannique.
On entre cette année dans le vif du sujet du plan d'austérité, à un moment où la Banque d'Angleterre n'a plus guère de marge de manoeuvre compte tenu du retour de l'inflation. Les économistes craignent le retour de la stagflation. Il vaudrait mieux pour David Cameron, en délicatesse avec sa coalition, que cette première estimation ait présenté une image exagérément noire de la situation.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la croissance en Europe, même si nos liens économiques avec Albion ne sont pas aussi prégnants qu’avec notre voisine d’outre Rhin.
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