Voici un point de vue qui mérite d'être diffusé par les temps qui courent. ll est bon de temps en temps d'entendre la voix de la raison. Paul Jeanneteau en est une.
"Que
les choses soient claires : si un élu se sert de sa fonction, de son autorité ou
utilise l’argent public de façon inconsidérée ou à des fins personnelles, il
doit être dénoncé et puni. Et d’autant plus sévèrement que c’est un élu,
c’est-à-dire un citoyen qui a obtenu la confiance de ses électeurs. Cette
confiance étant trahie, la sanction doit donc être plus lourde que pour un non
élu.
Cela,
évidemment, n’a rien à voir avec le fait d’affirmer que telle ou telle personne
publique a eu un comportement répréhensible, a commis un acte délictueux, sans
en apporter le moindre commencement de preuve. A force de rumeurs, de
sous-entendus, de raccourcis rapides, de calomnies, on jette, à la vindicte
médiatique, un homme ou une femme qui se retrouve cloué au pilori avant d’avoir
eu le temps d’esquisser la moindre réponse. S’installe alors dans les esprits un
doute, un questionnement et le fameux adage : « il n’y a pas de fumée sans
feu ! ».
Et
bien « si » ! Il existe des fumées sans feu. Ce sont des brouillards qui
obscurcissent nos jugements individuels et collectifs. Des affaires judiciaires
nous le rappellent avec force : des hommes et des femmes qui clament leur
innocence sont jugés et condamnés, avant que la vérité éclate, souvent trop
tard.
Il
est particulièrement difficile de fournir la preuve de sa non culpabilité, de
prouver que l’on n’a pas commis l’acte que l’on vous reproche. Aux yeux des
accusateurs, la dénégation n’est pas suffisante.
Où
est donc passée la présomption d’innocence ?, principe de base de notre État de
Droit, selon lequel toute
personne qui se voit reprocher une infraction est
réputée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement
établie.
Présomption d’innocence qui se fonde
sur la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme de l’O.N.U. Présomption
d’innocence qui est l’une des valeurs essentielles de notre démocratie car elle
assure à chaque individu la garantie de sa liberté.
Aujourd’hui,
des médias relayés par une partie de l’opposition ont retourné la charge de la
preuve et sont passés de la présomption d’innocence à la présomption de
culpabilité.
Insinuer,
accuser, diffamer, sans preuve c’est verser dans la démagogie, c’est renforcer
ce sentiment du « tous pourris », c’est opposer le peuple aux gouvernants
accusés de trahir les intérêts du plus grand nombre à leur seul profit. Cela
s’appelle le populisme. Cela fleure le bon sens populaire et la simplicité, mais
l’Histoire du XXème siècle est là pour nous rappeler qu’en flattant
les bas instincts, le populisme fait le lit des extrêmes. Ne l’oublions pas trop
vite.
Il
faut sortir de ces polémiques folles.
Par
le sang-froid, la retenue de la personne mise en cause, de sa famille, de son
entourage, de ses amis, car les déclarations intempestives ne peuvent
qu’alimenter la rumeur. Mais surtout, les accusateurs doivent retrouver le sens
des responsabilités et le chemin de la dignité. On ne joue pas impunément avec
les allumettes du populisme. Nul ne sait quel embrasement peut en résulter.
L’expérience douloureuse de l’élection présidentielle du 21 avril 2002 doit
inciter à beaucoup de modération dans les propos et l’expression publique de la
part de ces juges autoproclamés, particulièrement lorsque ce sont des
politiques. Quand ils s’abaissent à de tels comportements, ne soyons pas étonnés
alors que la politique soit réduite à une forme moderne des « jeux du
cirque ».
Enfin,
une partie des médias doit faire preuve de la plus élémentaire déontologie. Le
travail du journaliste ne consiste pas à amalgamer des nouvelles piochées sur
internet, sur des blogs, sur des réseaux sociaux, à prendre pour argent comptant
des rumeurs. Avant d’annoncer une nouvelle, encore faut-il la vérifier, la
recouper, en établir les bases de vérité. Il en va de la conservation de la
crédibilité des journalistes. C’est ce qu’attendent les citoyens pour construire
leur opinion."
Paul
JEANNETEAU
Député
de Maine-et-Loire
Dans les situations de calomnie et de mensonge , le texte de Rudyard KIPLING me revient en mémoire .
"Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans mentir toi-même d’un mot ; .......................
Rédigé par : Chris | 23 juillet 2010 à 18:07