« Eric-le-vertueux » a lancé la concertation sur
la réforme du financement des retraites par des discussions bilatérales avec
les différents partenaires sociaux, organisations patronales et syndicales. En
fait il s’agit dans un premier temps d’annoncer le calendrier et déjà les voix
syndicales s’élèvent pour dénoncer en protestant les délais prévus, à savoir
que le projet de loi serait vu en Conseil des Ministres début juillet et
discuté en septembre à l’Assemblée Nationale.
L’exécutif se donne-t-il les moyens de réussir la réforme en
s’y prenant de cette manière ? Je n’en suis pas sûr. Il faudrait d’abord
qu’il prenne soin de faire acter par les partenaires sociaux les points qui
peuvent faire l’unanimité et qui constituent les bases de départ de toute
discussion : le régime de répartition sera maintenu, il n’y aura pas d’augmentation
des cotisations retraites, il n’y aura pas de diminution des pensions. Encore
faut-il que ce soit dit et même souscrit !
Le gouvernement a-t-il dans sa manche un projet de loi déjà
écrit ? C’est possible, parce que les technocrates de Bercy ont dû
plancher sur le sujet… d’où les fuites sur une éventuelle super « CRDS »
qui n’entrerait pas dans le bouclier fiscal. Si c’est le cas, ce serait une
deuxième erreur. Evidemment on ne peut empêcher certaines organisations syndicales
d’en faire le procès d’intention, mais c’est justement pour ça qu’il n’est pas
utile de leur donner raison.
Une fois le problème posé, on sait qu’il y a urgence à
trouver les financements face au déficit abyssal qui se creuse chaque jour avec
la diminution des recettes causée par la crise et que les marges de manœuvre sont
minces. Augmenter la durée de cotisation, repousser l’âge légal de départ sont
les seuls paramètres qui restent, avec en compensation des concessions sur la
pénibilité. Certains auront beau faire croire que l’on peut trouver les
financements en taxant les hauts revenus, on sait bien que c’est un mirage tant
il est vrai que ceux qui sont menacés par cette mesure n’attendront pas qu’elle
soit mise en œuvre pour se « délocaliser » sous des cieux fiscalement
plus cléments.
Le chemin que l’on prend semble vouloir garder le même
système tout en le « refinançant ». Et c’est là où le bât blesse. On
ne devrait pas s’affranchir d’une réflexion approfondie pour le refonder sur des
bases nouvelles. Pourquoi pas un seul régime, public et privé ? Pourquoi
ne pas définir d’abord un « taux de remplacement » qui soit le même
pour tout le monde et solvable : 65%, 70% ? Pourquoi ne pas décider du nombre d’années de « repos »
après le travail, compatible avec notre démographie de population active :
15 ans, 20 ans, 25 ans ? (cela en s’appuyant sur les tables de mortalité
moyenne). Voilà quelques pistes. Il y en a d’autres. Mais une chose est
certaine : le retour à la croissance ne suffira pas.
Car l’important c’est de donner aux actifs, et plus
particulièrement aux jeunes, une visibilité à long terme qui retirerait une
partie du caractère anxiogène de leur vision de l’avenir.
Daniel,
je ne vois pas dans tes propositions une éventuelle légère baisse des retraites versées aux actuels retraités qui reçoivent, pour certains, des pensions très élevées et en décalage avec leurs besoins réels. Est-ce au nom des avantages acquis si souvent reprochés, parfois à juste titre, aux syndicats ?
Pourquoi ne pas revoir aussi les retraites des députés tout comme leur indemnité de perte de mandat? Ne devraient-ils pas être des modèles de solidarité ?
Ils ne se sont pas génés pour se voter une loi sur mesure pour eux, toutes tendances politiques confondues.
Après ça, étonnez-vous de l'abstention...
Rédigé par : ARSOUILLE | 12 avril 2010 à 22:15
Mon cher Arsouille,
Je n'ai pas évoqué le montant des retraites actuelles pour une simple raison : ce n'est pas à l'ordre du jour. Tu le déploreras peut-être. Concernant les indemnités de perte de mandat des députés, ce ne sont pas des fonds publics. C'est une cagnotte qu'ils se constituent avec leurs deniers personnels au cours de leur mandat. Tu peux vérifier. Quant à leur retraite, elle est financée par un prélèvement sur leurs indemnités, et doublé lors du premier mandat, si mes souvenirs sont bons.... Trop facile de faire de l'antiparlementarisme primaire !
Rédigé par : Daniel | 13 avril 2010 à 00:21
Toujours tout feu tout flamme mon petit Daniel !
C'est donc très bien, le primaire s'inquiète maintenant du montant de ces indemnités parlementaires qui permettent tant de largesses !
J'aimerais bien avoir des précisions. Si tu es trop en colère, je chercherai sur internet !
Les retraités bénéficiaires des 30 glorieuses pourraient être aussi sollicités et non pas seulement leurs enfants, petits enfants et arrière petits enfants...
PS : désormais, je signerai mes messages "le primaire", c'est vrai que cela me correspond bien !
Le provocateur irait bien aussi !
Bonne nuit !
Rédigé par : ARSOUILLE | 13 avril 2010 à 00:37