LES LEÇONS D’UNE DÉFAITE
25 mars 2010
Chers amis,
En complément des analyses que je vous ai livrées, je vous invite à lire celle de Paul Jeanneteau, notre député de la 1ère circonscription de Maine-et-Loire.
LES LEÇONS D’UNE DÉFAITE
"Les élections régionales ont été marquées par un taux d’abstention sans précédent. C’est un message fort envoyé au pouvoir en place mais aussi à l’ensemble des partis politiques qui n’ont pas su mobiliser leurs électeurs.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le débat sur le rôle, ou l’action, des Régions, a été escamoté, l’opposition ayant réussi à le déplacer au plan national. La critique systématique de la politique menée par Nicolas SARKOZY et François FILLON à l’évidence porté ses fruits.
Pour autant, cela ne constitue pas un programme de gouvernement. Il faudra bien, un jour ou l’autre, que les socialistes et leurs alliés fassent des propositions concrètes et expliquent aux français comment ils les financeront.
A ce moment là, il pourra y avoir un vrai débat, projet contre projet !
Le 21 mars, l’UMP a connu une lourde défaite. On pourrait trouver plusieurs raisons à cela :
- crise économique internationale très dure qui touche de nombreux français,
- élections de mi-mandat toujours défavorables au pouvoir en place,
- manque de lisibilité des Régions …
Mais, toutes ces explications ne sont pas suffisantes.
Notre camp doit faire face à ses responsabilités.
Depuis 2007, nous avons réformé en profondeur notre pays pour le moderniser et l’adapter à la concurrence internationale. Deux exemples parmi tant d’autres : la levée de la contrainte des 35 heures de travail hebdomadaire et l’autonomie de gestion donnée à nos universités. Mais, le rythme et la multiplication des réformes n’ont pas permis, n’ont pas laissé le temps à la majorité parlementaire de les expliquer, de leur donner sens et lisibilité. Bien des Français s’en sont trouvés déstabilisés.
Nous avons pris de nombreuses mesures sociales :
- je pense au RSA, que je suis fier d’avoir voté alors que les partis de gauche, Parti Socialiste en tête, se sont abstenus,
- je pense à l’accès à l’accession à la propriété pour les ménages les plus modestes (avec le Pass Foncier notamment),
- je pense à la prime à la cuve pour l’achat de fuel,
- je pense à la suppression de 2 tiers provisionnels pour 6 millions de foyers,
- je pense au chèque-emploi service universel qui permet à 1 300 000 familles d’être aidées à domicile,
- je pense au fonds d’investissement social, proposé par la CFDT et repris par le Gouvernement, destiné aux demandeurs d’emploi et aux jeunes qui souhaitent décrocher une formation adaptée,
- je pense à l’indemnisation du chômage partiel portée à 90 % du salaire net,
- je pense au minimum vieillesse augmenté de 6,9 % et qui atteindra + 25 % d’ici à 2012,
- je pense aussi à l’augmentation de 4,4 % de l’allocation versée à 814 000 adultes handicapés, avec l’engagement pris là aussi d’une revalorisation totale de 25 % en 5 ans …
Je pourrais encore multiplier les exemples.
Et pourtant, aujourd’hui les Français ont le sentiment que notre politique favorise les classes sociales aisées, parce que notre message est pollué par le montant du salaire d’Henri PROGLIO, ou encore par le bouclier fiscal. A ce propos, et je l’avais dit au moment de la mise en place du RSA, et je le réitère aujourd’hui, il me paraît plus que jamais nécessaire de sortir la CSG et le RDS de ce bouclier fiscal.
Alors, que faire à présent ?
Sombrer dans l’immobilisme ? Ce serait particulièrement dangereux pour notre pays et l’avenir des Français.
D’abord, il faut gagner la bataille de l’emploi. La lutte contre le chômage doit être en 2010 la priorité de nos priorités !
Ensuite, notre travail législatif doit se recentrer sur quelques réformes absolument indispensables :
- la sauvegarde de nos retraites qui à ce jour ne sont pas financées à long terme. Cette réforme sera d’autant mieux acceptée par les Français qu’elle sera juste et équitable, prenant en compte la pénibilité du travail, l’emploi des seniors, les carrières longues, et la réduction des inégalités (avec la diminution drastique des retraites chapeaux) ;
- la création d’une 5ème branche pour mieux prendre en charge la perte d’autonomie due au handicap ou à l’âge. C’est un véritable choix de société auquel nous sommes confrontés avec l’allongement de l’espérance de vie ;
- la réforme des collectivités territoriales, pour qu’elles soient plus efficaces, pour supprimer des doublons administratifs et ainsi mieux gérer vos impôts. Le scrutin de ces derniers dimanches prouve, presque 30 ans après les grandes lois de décentralisation, que le rôle des Régions n’est toujours pas identifié. Il faut donc donner plus de proximité, plus de clarté à nos différents échelons territoriaux et simplifier notre mille-feuille administratif. Qui peut dire ce que fait au quotidien chaque collectivité territoriale pour nos concitoyens ? Qui est capable de nommer les élus auxquels il peut se référer sur son territoire ?
- la lutte contre les déficits publics : on ne peut pas continuer à vivre au dessus de nos moyens et laisser nos enfants et petits-enfants une dette de plus en plus lourde. Il s’agit là d’un enjeu intergénérationnel ;
Écouter les Français, répondre à leurs attentes, tout mettre en œuvre pour sortir au plus vite de la crise, expliquer nos réformes, nous recentrer sur quelques projets essentiels et, comme l’a souligné François FILLON « Ne pas trahir nos engagements », tels sont quelques unes des clés qui nous permettront de reconquérir la confiance de nos compatriotes."
Commentaires