La présentation des résultats par les médias est fidèle à la
tradition. Tel un kaléidoscope déformant, on ramène tout à des pourcentages
sans prendre la peine de mesurer le nombre des suffrages. C’est vrai que dans
notre démocratie, plus qu’ailleurs, les absents ont toujours tort. Même les bulletins
blancs ou nuls ne sont pas pris en compte. Mais voilà, si la distorsion n’est
pas importante quand le taux de participation est de 70 ou 80%, elle devient
franchement insupportable et source de jugements erronés quand il est de 50%.
On se souvient que la « mémère de Lille » a fait campagne en voulant en faire « un
referendum contre Sarkozy ».Eh bien on pourrait croire que ça a marché à
lire les « unes » des journaux ou en écoutant les commentateurs :
ça n’est pas le cas. Comment expliquer sinon que seulement une partie des électeurs
de gauche se soient rendus aux urnes ? Rien que dans la région des Pays de
la Loire, le candidat socialiste avec 54% a perdu 60 000 voix par rapport
à son score de 2004 (51%) alors qu’il y avait 180 000 électeurs supplémentaires.
Alors que dirait-on si on comparait avec le score du candidat de gauche en 2007…
Le vote « anti-Sarkozy » ne concerne qu’une partie de la gauche seulement,
celle qui est allée voter, soit le ¼ du corps électoral.
La caractéristique de ce scrutin, c’est l’effondrement du
vote pour la Majorité Présidentielle, non par contestation, mais par
abstention. On serait tenté de dire « qui ne dit mot consent ». Tout
de même, cela traduit un malaise aux conséquences périlleuses. Un analyste très
fin comme Eric Dupin a très bien identifié où le bât a blessé : l’électorat
ouvrier que le Président avait su capter en 2007 et une partie de son électorat
traditionnel. Qu’est-ce qui peut expliquer cette double désaffection ?
D’abord la crise économique et ses conséquences sur le pouvoir
d’achat et l’emploi pour le 1er, qui a réduit à peau de chagrin les
promesses sur le pouvoir d’achat et le chômage.
L’électorat traditionnel a été indisposé par l’évolution de
la dette, l’ouverture à gauche et les récentes nominations, le style du
président qui a voulu être sur tous les fronts, quelques réformes qui ont
heurté les intérêts privés de quelques clans ou corporations comme les médecins
ou les professions du droit, et aussi la crise profonde du monde agricole.
Enfin, L’échec de Copenhague a privé la Majorité
présidentielle de son investissement dans l’écologie et le vote d’hier ne la
récompense pas d’avoir fait le « Grenelle ». Ne le regrettons surtout
pas. Mais souvenons-nous que les verts, c’est la « gauche qui avance
masquée ». Et finalement, l’écologie apparaîtra rapidement comme un
prétexte.
La gauche réclame à corps et à cri un changement de politique.
C’est son jeu. Mais ce n’est pas le message majoritaire de ce scrutin. Ce qu’il
faut entendre, c’est le silence assourdissant des électeurs de la Majorité,
bien plus nombreux, qui se sont abstenus. Nul doute que c’est ce message-là que
le Président a entendu. Le remaniement gouvernemental est déjà une première
réponse : on resserre les rangs, sans rien renier. Viendront ensuite d’autres
gestes visant à redynamiser l’électorat,
le retour de la croissance (inch’ allah) aidant.
(La suite de l’analyse : demain)
Martine Aubry ne le sait pas encore, mais pour elle : Le VERT est dans le fruit !
Je crois vraiment que le PS qui a des Présidents de région et des conseils mais pas de ligne politique définie sera grignoté de l'intérieur par Bendit et Duflot. L'appétit venant en mangeant j'en connais qui vont avoir une digestion difficile.
ET les citoyens de France vont commencer à revoir touts les supposés présidentiables de la gauche et du PS... et ils sont nombreux et à peu près d'accord sur rien. On devrait se marrer d'ici peu (hélas, c'est tout de même pitoyable
Rédigé par : Jibe 124 | 22 mars 2010 à 23:13
Tout à fait d'accord avec toi mon cher Daniel... en ajoutant bien entendu la part non négligeable prise par les médias et chroniqueurs dans les semaines précédentes...
Rédigé par : Etienne49 | 23 mars 2010 à 14:40
Bien sûr, après la faute aux tricheurs dans les bureaux de vote, la faute aux médias, bientôt la faute aux juifs ou aux francs-maçons ? Pourtant, le premier média de France, TF1, est clairement inféodé au pouvoir en place et particulièrement à Sarkozy. A propos, la défaite ne serait-elle pas imputable à ce Président vulgaire, girouette, sans ligne directrice, aveuglé et isolé par le pouvoir ? Le déficit public est-il abyssal de la faute des médias ?
Les élus UMP se réveillent, uniquement parce qu'ils sentent qu'ils risquent de ne pas être réélus. Ce n'est pas l'intérêt général qui les meut, uniquement l'intérêt particulier.
Après, on s'étonnera que les gens n'aillent plus voter.
Rédigé par : lucien martin | 23 mars 2010 à 18:30
- Ah ! cher Lucien... vous avez retrouvé toute votre bile noire. Et vous avez encore raison (par l'absurde ?) tout ce gâchis c'est la faute à Sarko. La tempête, les inondations, les marées à fort coefficient, la neige en montagne, le verglas en plaine, le printemps qui a une semaine de retard, les allergies, la grippe A (très contagieuse mais moins virulente qu'espéré et j'en passe et de meilleures !
- Vos remarques Acerbes (comme on dit du coté de Belgrade) sont justifiées. Quand on est le chef, on est responsable de tout ! Na !
- ET Martine et ses conseils sortants de "VERCHE" (nouveau parti mélangeant le vert et la gauche) Ne sont pas concernés par l'abstention et leur perte (eux aussi) en voix...
La bile noire ou mélanos colos est l'expression de la mélancolie qui a contaminé notre ami Lucien plus vite que la grippe A, (qui va se refaire une santé dans l'émisphère sud !)
Rédigé par : Jibe 124 | 23 mars 2010 à 20:59
Ce que j'aime dans les commentaires de Lucien, c'est son sens de la mesure...
Alice
Rédigé par : Alice | 23 mars 2010 à 21:15
"Le problème du président est basique : il n’a pas tenu ses promesses. L’homme est perpétuellement en campagne, frénétique, enchaînant initiatives après initiatives, en quête des gros titres."
"Sarkozy regorge d’énergie, mais semble incapable d’ordonner ses priorités de façon cohérente."
"En 2007, Sarkozy avait promis d’être le président des droits de l’Homme, mais pour préserver l’influence de la France en Afrique, cultiver les relations avec la Chine et remporter des contrats en Libye, Sarkozy a mis au rencart les ambitions françaises, gardienne autoproclamée des droits de l’Homme en Europe. Parallèlement, après avoir décidé le retour de la France au sein de l’OTAN (à la grande fureur de l’establishment militaro-industriel), il a entrepris de vendre des navires de guerre ultramodernes à la Russie — qui venait de déclarer l’OTAN comme étant son ennemi."
"Sarkozy n’a pas joué avec plus de talent la carte européenne. La chancelière allemande Angela Merkel est saoulée des sermons de la France sur la nécessité pour l’Allemagne de réduire ses exportations et de stimuler sa consommation intérieure."
Voici des extraits de l'article de newsweek dont vous pouvez lire l'intégralité ici : http://www.newsweek.com/id/235215
De la bile noire et de la démesure, aussi, ou simplement de l'analyse ?
Rédigé par : lucien martin | 23 mars 2010 à 21:41
Allez, 2 petits pour la route : les députés UMP n'ont-ils pas hués le Président aujourd'hui ?
Woerth, l'homme qui ne pipe mot quand un rapporteur de la cour des comptes lui signifie à la Commission des Finances de l'Assemblée qu'il faut vite augmenter la CSG de 3 points pour éviter de se trouver en cessation de paiement, l'homme du déficit abyssal, c'est lui que l'on nomme pour mener la réforme des retraites ?
Rédigé par : lucien martin | 23 mars 2010 à 21:45
Après sa longue cure de silence, on voit que Lucien a besoin de se défouler... Ses analyses dénotent un fort taux d'acidité et d'aigreur qui accompagnent toujours la haine. Avec un peu plus de modération, leur contenu aurait plus de crédibilité.Dommage !
Alice
Rédigé par : Alice | 24 mars 2010 à 10:01
Le ministre des Comptes publics laisse en effet à son successeur le soin de gérer un déficit public record de plus de 150 milliards d'euros. La chute des recettes fiscales liée à la récession de 2009 explique une bonne partie de cette dégradation, mais pas la totalité. Éric Woerth s'est souvent incliné face aux décisions présidentielles. Il encaisse sans broncher la baisse de la TVA sur la restauration qui coûtera 2 milliards à l'État et perd une partie de ses arbitrages sur le montant du RSA. «La grande capacité d'Éric Woerth consiste à ne jamais se faire d'ennemis au sein du gouvernement», souligne un fonctionnaire du ministère de l'Économie.
Ceci est tiré du Figaro.
Rassurez-vous, Alice, je retourne à ma grotte, je reviendrai quand la dette passera les 100% du PIB ou quand la CSG augmentera de 2 points. Tout ceci arrivera avec de tels incompétents au pouvoir.
Rédigé par : lucien Martin | 24 mars 2010 à 11:04